Le Pentagone est furieux après que la Turquie ait fait fuiter la localisation des bases militaires US en Syrie : "Il n'est pas difficile de comprendre qu'il s'agit d'un Fuck You"
Article originel : Pentagon Furious After Turkey Leaks U.S. Base Locations In Syria: "Hard Not To See This As A F-You".
Zero Hedge
Traduction Karl pour SLT
Ils font tellement pour les membres de l'OTAN allant dans le sens de l'intérêt commun.
Dans un mouvement qui a irrité les États-Unis pour une raison évidente, l'agence de presse, Anadolu, gérée par l'État de la Turquie a révélé les emplacements précis des bases étatsuniennes au nord de la Syrie. Le mouvement - qui expose les emplacements exacts des soldats étatsuniens sur les lignes de front dans une nation déchirée par la guerre - a renvoyé la crise entre les deux alliés de l'OTAN dans de nouveaux bas fonds. Comme Bloomberg le détaille, dans des rapports publiés mardis tant en turc qu'en anglais, Anadolu fourni des informations détaillées sur environ 10 bases militaires des États-Unis au nord de la Syrie, y compris un décompte du nombre de soldats ainsi qu'une carte de la présence des forces US dans la version turque.
#AA'nın 'PKK/PYD'ye ABD desteği' haberi uluslararası basında yankı uyandırdı http://aane.ws/TCu
Sans citer de sources précises, l'agence de presse gérée par l'État a dévoilé les dix avant-postes étatsuniens situés dans des zones contrôlées par des milices Kurdes "terroristes" dans les provinces d'Alep, d'Hasakah et de Raqqa. Les rapports ont déclaré que les avant-postes militaires sont "d'habitude cachés pour des raisons de sécurité, rendant difficile leur détection." L'article prétend qu'ils ont été placés "dans les territoires syriens tenus par les terroristes du PKK/PYD" une référence aux groupes kurdes que le gouvernement de la Turquie considère comme des organisations terroristes.
Tandis que les emplacements de deux des bases, dans le quartier de Rmeilan (dans la province d'Hasakah et le village d'Harab Isk (près de Kobani, dans la province d'Alep), avaient déjà été largement rendus publics, les autres avaient été mentionnés seulement dans des rapports extérieurs, ou étaient complètement inconnus. Anadolu a aussi fourni des informations détaillés et systématiques du nombre de soldats, de l'équipement et des procédures opérationnelles dans ces avant-postes.
Inutile de dire que le Pentagone est furieux.
Selon le Daily Beast, Washington a été tellement en colère qu'il a même essayé d'empêcher des médias étatsuniens de publier l'article, après qu'il soit déjà paru dans les médias turques.
"La discussion sur le nombre de soldats et ses emplacements fournirait des informations tactiques sensibles à l'ennemi qui pourrait mettre en danger la Coalition et les forces alliées" aurait écrit le Colonel Joe Scrocca, directeur des affaires publiques pour l'Opération Résolution Inhérente, au site du Daily Beast basé à New York, qui était la seule publication majeure à publier l'article d'ici mercredi matin.
"Publié ce type d'informations serait professionnellement irresponsable et nous demandons respectivement que vous vous absteniez de disséminer toute information qui mettrait des vies de la coalition en danger," a ajouté Scrocca.
Ce n'est pas un secret qu'au cours des dernières années la Turquie et les États-Unis ont été en désaccord sur le soutien étatsunien aux combattants kurdes en Syrie qui sont affiliés avec des mouvements séparatistes à l'intérieur de la Turquie. Le gouvernement turc a probablement fait fuiter des emplacements des troupe étatsuniennes à l'agence Anadolu en guise de vengeance, selon Aaron Stein, un membre du Conseil atlantique à Washington.
"Les États-Unis prennent aux sérieux la protection de leur force, évidemment," a déclaré Stein par courrier électronique mercredi. "Le gouvernement turc le sait bien et a quand même décidé de faire fuiter les emplacements des bases étatsuniennes en Syrie. Dur de ne pas voir cette attitude comme un Fuck you."
En effet, lundi, le Conseil de Sécurité National de la Turquie a proclamé que les miliciens kurdes des YPD basés en Syrie est "la même organisation" que les séparatistes du PKK qui opèrent à l'intérieur du pays et que la Turquie considère comme des terroristes. Des officiels turcs ont déclaré que les armes circulent librement entre les deux groupes et le mois dernier elles ont accusé Washington d'armer "les terroristes", en déclarant que "des alliés" appliquent le "deux poids, deux mesures."
En attendant, le Pentagone a déclaré qu'il avait transmis ses préoccupations au gouvernement turc.
"Tandis que nous ne pouvons pas indépendamment vérifier les sources qui ont contribué à cette article, nous serions très préoccupés si les officiels d'un allié de l'OTAN mettaient constamment en danger nos forces en sortant des informations sensibles" a déclaré le commandant Adrian J.T. Rankine-Galloway, un porte-parole du Département de Défense, dans une déclaration envoyée par courrier électronique. "La sortie d'informations militaires sensibles expose les forces de la coalition à un risque inutile et a le potentiel de perturber des opérations en cours pour battre l'Etat islamique."
Selon Bloomberg, Levent Tok, un journaliste de l'agence Anadolu sur l'article, a déclaré à Bloomberg mercredi, que les informations sur les positions des troupes étatsuniennes n'ont pas été diffusées. "L'article a été basé sur le travail e3 terrain de journalistes d'Anadolu situés en Syrie tandis que certaines des informations sur des bases militaires avaient été diffusées sur des médias sociaux par des combattants Kurdes". "Les États-Unis devraient y avoir pensé plus tôt avant d'avoir coopéré avec une organisation terroriste," a-t-il déclaré.
L'article d'Anadolu prétend que les Etats-Unis exploitent plusieurs types d'installations dans les territoires contrôlés par les Kurdes. Certains sont "des points militaires" qui sont "d'habitude cachés pour des raisons de sécurité, rendant difficile leur détection." Le plus en vue de ceux-ci est Rmeilan, établi dans la province d'Al-Hasakah en octobre 2015. Il a un terrain d'aviation par lequel les avions-cargos livrent des armes aux combattants - une des deux routes majeures pour la livraison des armes dans le pays, avec une route en terre en Irak, selon l'agence de presse. Un autre est Harab Isk, une base d'hélicoptère mise en place près de Kobani en mars 2016.
En dehors des installations plus traditionnelles, la coalition menée par les États-Unis "utilise d'autres endroits qui sont difficiles à détecter comme des zones résidentielles, des camps du PKK/YPD, des usines facilement transformées.". Huit des installations sont pourvues en personnel avec des officiers responsables "pour des attaques aériennes et d'artillerie, avec des consultants militaires, des chargés de formation, [et] des officiers de planification opérationnelle."
"L'équipement dans les points militaires inclut des batteries d'artillerie avec une haute maniabilité, des lance-roquettes, de l'équipement mobile divers pour l'intelligence et des véhicules blindés comme les 'Stryker' pour les patrouilles et la sécurité" ajoute le rapport.
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Cet incident est le dernier en date à accentuer les relations entre la Turquie et un allié majeur de L'OTAN.
La semaine dernière, un officiel turc important a déclaré à Bloomberg que la Turquie avait consenti à acheter un système de défense de missiles à la Russie, un mouvement qui pourrait mettre en danger les relations de la Turquie avec le bloc occidental. L'Allemagne est dans un processus de retrait de la base la plus importante de l'OTAN en Turquie, Incirlik, après que la Turquie ait refusé à plusieurs reprises de permettre aux députés allemands de rendre visite à leurs troupes là-bas.