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Les médias de masse pleurent la mort d'un allié syrien d'Al-Qaida et de l'EI soutenu par la CIA (Medium.com)

par Caitlin Johnson 10 Juin 2019, 06:16 Sarout Jaysh al-Izza Al-Quaïda EI Collaboration Médias Occident Apologie Terrorisme Crimes contre l'humanité Crimes de guerre USA Impérialisme Syrie Articles de Sam La Touch

Les médias de masse pleurent la mort d'un allié syrien d'Al-Qaida et de l'EI soutenu par la CIA
Article originel : “MSM Mourns Death Of CIA-Backed Syrian Al-Qaeda/ISIS Ally”
Par Caitlin Johnson
Medium.com

Mercredi, le média alternatif Southfront a publié un article intitulé "New Video Throws Light On Jaysh Al-Izza High-Tolerance To Al-Qaeda Ideology" ("Une nouvelle vidéo jette une lumière crue sur la haute tolérance de Jaysh Al-Izza à l'idéologie d'Al-Qaida") sur des images récemment découvertes montrant le chef d'une faction "rebelle" en Syrie avec un militant qui portait un badge du drapeau officiel de l'EI.

Les médias de masse pleurent la mort d'un allié syrien d'Al-Qaida et de l'EI soutenu par la CIA (Medium.com)

"La vidéo montre le commandant général Jaysh al-Izza, le major Jamil al-Saleh, félicitant un groupe de ses combattants à l'occasion de l'Aïd al-Fitr dans un bunker souterrain", rapporte Southfront. "L'un des combattants accueillis par Saleh portait un  blason de l'étendard noir islamique avec le sceau de Mahomet. C'est un symbole bien connu d'Al-Qaïda et le drapeau officiel de l'EI."

Aujourd'hui, les médias pleurent la mort d'Abdel-Basset al-Sarout, un célèbre combattant de Jaysh al-Izza, dont la glorification n'avait pas été vue depuis la mort du criminel de guerre John McCain. Un reportage de l'Associated Press publié par de grands journaux comme The New York Times, The Guardian, PBS et Bloomberg commémore Sarout en tant que "gardien de but du football syrien" qui a "gagné des titres internationaux représentant son pays", en tant que "chanteur de la révolution" et "icône parmi l'opposition de la Syrie".
 

Vous vous souvenez du major Jamil al-Saleh, cité deux paragraphes  auparavant ? L'AP présente son éloge funèbre dans son article sur la mort de Sarout :

"Il était à la fois un personnage populaire, qui guidait la rébellion, et un commandant militaire", a déclaré le Cdt Jamil al-Saleh, chef du groupe rebelle Jaish al-Izza, dont Sarout était le commandant. "Son martyre nous poussera à continuer sur la voie qu'il a choisie et à laquelle il a offert son âme et son sang en sacrifice."

D'autres médias grand public comme la BBC, The Daily Beast et Al Jazeera ont publié leurs propres hagiographies du regretté commandant Jaysh al-Izza.

Formé en 2013, Jaysh al-Izza a été l'un des premiers groupes de l'Armée syrienne libre (ASL) dans le nord de la Syrie à bénéficier du soutien des États-Unis par le biais du programme de formation et d'équipement " Timber Sycamore " de la CIA, qui avait été approuvé par Barack Obama, alors président étatsunien, rapporte Southfront dans cet article. "Le groupe a reçu des chargements d'armes des États-Unis, y compris des roquettes Grad, ainsi que des missiles antichars guidés Fagot et TOW (ATGMs)."

Jaysh al-Izza a reçu ce soutien sous prétexte d'être un " groupe modéré " dirigé par un transfuge connu de l'armée arabe syrienne (SAA), al-Saleh," ajoute Southfront. "Cependant, les actes du groupe n'étaient pas conformes à ces affirmations. Depuis sa création, Jaysh al-Izza est profondément lié à la branche d'al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nosra. Le groupe est devenu l'un des principaux alliés d'al-Nosra lorsqu'il a changé son nom en Hay'at Tahrir al-Sham (HTS) en 2017."

"Les leaders d'opinion occidentaux encensent Abdel Baset al-Sarout qui a été tué en combattant l'armée syrienne", a tweeté le journaliste Dan Cohen de la réaction des médias à la mort de Sarout. "Ils omettent commodément qu'il a combattu dans une milice alliée à Al-Qaïda et a prêté allégeance à l'EI."

Cohen a fait le lien avec un extrait de son mini-documentaire The Syria Deception, qui présente des images de Sarout tenant un drapeau de l'EI, menant des chants appelant à l'extermination de la minorité alaouite en Syrie, et annonçant son allégeance à l'EI.

D'autres séquences vidéos accessibles au public comprennent un discours de Sarout dans lequel il appelle à la collaboration entre sa propre faction, l'EI et Jabhat al-Nosra (la franchise syrienne d'Al-Qaïda), affirmant que "nous savons que ces deux groupes ne sont pas politisés et ont les mêmes objectifs que nous, et travaillent pour Dieu".


"Si Dieu le veut, nous travaillerons avec eux au coude à coude lorsque nous partirons d'ici", a déclaré Sarout dans son discours. "Et nous ne sommes pas Chrétiens ou Chiites pour avoir peur des ceintures de suicide et des voitures piégées. Nous considérons ces choses comme nos forces, et si Dieu le veut, elles le seront. Ce message s'adresse à l'Etat islamique et à nos frères de Jabhat al-Nosra, que lorsque nous sortirons d'ici, nous serons tous une main pour combattre les Chrétiens et non pour avoir des luttes internes entre nous. Nous voulons reprendre toutes les terres qui ont été souillées par le régime, qui ont été reprises par les Chiites et les apostats."

Ce bellicisme terroriste sanguinaire et assoiffé de sang a été repris par l'hagiographie de l'AP précitée et déformé en une seule phrase : " Il a dénoncé à plusieurs reprises les luttes intestines des rebelles et appelé les Syriens à s'unir contre les forces gouvernementales ".

Hassan Hassan de The Atlantic a qualifié les propos déraisonnables de Sarout de simples "défauts" qui s'ajoutent à son histoire inspirante et héroïque, tweetant, "Certains individus célébrés comme héros vous font douter de toutes les histoires des héros dans les livres d'histoire. D'autres, comme Abdulbasit Sarout, n'inspirent pas, mais malgré ses défauts, rendent ces histoires très plausibles. C'est une vraie légende et son histoire est bien documentée. Que son âme repose en paix."

Ouais, allez, tout le monde a des défauts. Certaines personnes sont nulles pour faire des créneaux, d'autres font équipe avec l'EI et Al-Qaïda pour des campagnes d'extermination génocidaires. On a tous nos petites faiblesses bizarres.

On peut s'attendre à de plus en plus de ces distorsions dans les médias à mesure que la Syrie et ses alliés se rapprochent de la reconquête des terres syriennes par les forces extrémistes qui ont presque réussi à renverser Damas il y a quelques années à peine.

Au fur et à mesure que ces distorsions se multiplient, gardez ceci à l'esprit : toute la violence qui continue de se produire en Syrie est la faute des États-Unis et de leurs alliés, qui ont aidé des factions djihadistes extrémistes comme Jaysh al-Izza à envahir le pays pour faire progresser l'objectif préexistant de changer le régime. La responsabilité pour tous les morts, les souffrances et le chaos qui résultent de la lutte d'une nation souveraine pour récupérer ses terres auprès de ces factions assoiffées de sang repose uniquement sur les organes gouvernementaux qui ont imposé leur domination sur la région en premier lieu.

Vous verrez que le Département d'Etat US et ses sténographes dans les médias continueront à se servir de leurs déguisements mélodramatiques sur les "crimes de guerre" et les "violations des droits de l'homme" alors que la responsabilité de cette violence ne repose que sur l'alliance centralisée des Etats-Unis, ils continueront à mentir. Ce que ces propagandistes bellicistes font, c'est exactement la même chose que de payer une bande de voyous violents pour s'introduire par effraction dans une maison et tuer son propriétaire, puis de rester les bras croisés et de dénoncer la façon dont le propriétaire choisit de se défendre contre ses agresseurs.

Après qu'on eut découvert que les États-Unis et leurs alliés avaient armé des factions terroristes réelles et littérales en Syrie dans le but d'effectuer un changement de régime, la seule réponse sensée aurait été que l'opinion publique exige haut et fort que tous les gouvernements concernés prennent des mesures immédiates pour réparer tous les dommages causés par ce crime de guerre impardonnable à tout prix, et que des tribunaux pour les crimes de guerre soient créés pour chaque personne ayant pris une décision dans ce domaine et yant trempé dans ces crimes. Au lieu de cela, à cause de la propagande diffusée par les mêmes sociétés de gestion narrative des médias de masse qui sanctifient aujourd'hui la mémoire d'Abdel-Basset al-Sarout, le public reste endormi devant la dépravation de ses gouvernants. Cette dynamique doit changer si nous voulons survivre et prospérer en tant qu'espèce.

Traduction SLT avec DeepL.com

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