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Le plan du Pentagone pour saisir Raqqa appelle à une augmentation significative de la participation de l'armée US en Syrie (Washington Post)

par Washington Post 5 Mars 2017, 19:08 Raqqa Pentagone USA Armée US Manbij Turquie Kurdes YPG FDS Syrie Trump Mattis Impérialisme Articles de Sam La Touch

Le plan du Pentagone pour saisir Raqqa appelle à une augmentation significative de la participation de l'armée US en Syrie (Washington Post)

Selon des officiels étatsunien, un plan du Pentagone préparant l'assaut à venir sur Raqqa, la capitale de l'Etat islamique (EI) en Syrie, appelle à une participation militaire étatsunienne significative, y compris à un accroissement des forces d'Opérations Spéciales, des hélicoptères d'attaque et de l'artillerie ainsi que des fournitures d'armes pour la principale force de combat kurde et arabe syrienne sur le terrain.

L'option favorisée par l'armée parmi plusieurs propositions actuellement en évaluation par la Maison Blanche, faciliterait la levée d'un certain nombre de restrictions d'activités étatsuniennes imposées durant l'administration Obama.

Les officiels impliqués dans la planification ont proposé de repousser les limites de l'effectif du contingent militaire étatsunien en Syrie, comptant actuellement environ 500 conseillers et formateurs appartenant aux forces des opérations spéciales qui soutiennent les forces démocratiques syriennes ou FDS. Tandis que les forces étatsuniennes ne seraient pas directement impliquées dans les combats, ce projet leur permettrait d'être au plus proche de la ligne de front et déléguerait plus d'autorité de prise de décisions militaires aux troupes en première ligne en provenance de Washington.

Le président Trump, qui a fait campagne sur un engagement pour étendre le combat contre les miliciens en Syrie, en Irak et au-delà de, a reçu le plan lundi après avoir donné 30 jours au Pentagone pour le préparer.

Mais dans un conflit où rien n'a été simple comme prévu, l'offensive sur Raqqa a déjà suscité de nouvelles alliances. Durant les deux jours passés, des forces étatsuniennes déployées pour la bataille de Raqqa ont dû faire un détour par une ville au nord de la Syrie pour éviter une confrontation entre les deux forces alliées soutenues par les Etats-Unis - les combattants syriens kurdes et turcs. Là, ils se sont trouvés effectivement côte à côte avec des forces gouvernementales russes et syriennes ayant le même objectif.

L'approbation de ce plan pour prendre Raqqa fermerait effectivement la porte aux demandes turques pour que les Kurdes syriens, considérés comme des terroristes par Ankara, ne reçoivent plus d'équipement étatsunien et restent à l'écart de l'offensive prochaine. Le président turc, Recèp Tayyip Erdogan, a déclaré que l'armement et l'inclusion des unités de protection populaires Kurdes, ou YPG, dans l'opération est inacceptable et a juré de déplacer ses propres troupes et les forces rebelles syriennes alliées à la Turquie vers Raqqa.

Certains officiels étatsuniens, qui ont parlé sous condition d'anonymat de ce plan qui est toujours secret, croient que le discours ferme d'Erdogan est motivé principalement par des intérêts de politique intérieure, spécifiquement par un désir de soutenir les perspectives du référendum national prévu le 16 avril qui vise à transformer le système gouvernemental de la Turquie pour donner plus de pouvoir au président.

Le lieutenant-général Stephen Townsend, officier étatsunien basé à Bagdad de la coalition anti-EI, a déclaré à des journalistes mercredi qu'il n'y avait "aucune preuve" que l'YPG était une menace en Turquie. Avec une certaine exaspération apparente, Townsend a invité toutes les forces luttant contre l'EI au nord de la Syrie à arrêter de se battre entre elles et à se focaliser sur la meilleure façon de battre les miliciens de l'EI.

Des pourparlers étatsuniens avec la Turquie, allié de l'OTAN et membre de la coalition, sont en cours. Mais les événements durant les derniers jours, dans et autour de la ville de Manbij, ont amené un nouvel élément dans le conflit qui pourrait soit aider les Etatsuniens à éviter un conflit direct avec Ankara, soit mettre les nombreuses forces convergentes sur la ville sur la voie d'une nouvelle confrontation.

Manbij, situé près de la frontière nord-ouest de la Turquie à environ 137 kms de Raqqa, a été capturée par l'État Islamique il y a trois ans et repris en août dernier par les miliciens du groupe YPG, soutenus par des conseillers militaires et des raids aériens étatsuniens. La ville forme maintenant le bord occidental d'une zone frontière dégagée des miliciens de l'Etat islamique s'étendant à l'Irak voisin.

Le ministre de la défense nationale, Jim Mattis, a fait son premier voyage officiel en Irak, le lundi 27 février, déclarant à des journalistes que l'armée des États-Unis n'est pas "en Irak pour saisir le pétrole de qui que ce soit." Avec cette déclaration Mattis a pris à nouveau ses distances avec le président Trump. (Photo: Thomas Watkins, Images Getty/Reuters)

Les États-Unis avaient promis aux Turcs que le contrôle kurde ne s'étendrait pas à l'Ouest au-delà du voisinage de la rivière de l'Euphrate, et que Manbij serait rendue au conseil militaire des combattants arabes des FDS. La police kurde assure la sécurité locale, mais les Etatsuniens ont insisté pour que les combattants YPG aient en grande partie quitté la zone.

La Turquie n'est pas d'accord et a longtemps menacé d'éjecter les Kurdes par la force, qui selon eux sont affiliés avec le parti ouvrier du Kurdistan, ou PKK, une organisation terroriste qualifiée ainsi tant par la Turquie que par les États-Unis, qui mène une insurrection à l'intérieur de la Turquie pour une plus grande autonomie. Après que les troupes turques et leurs alliés rebelles syriens aient pris la ville syrienne voisine d'Al-Bab à l'État Islamique le 23 février, les forces armées menées par la Turquie ont commencé à s'avancer vers Manbij et ont pris au moins deux villages...

Source :
- Washington Post
Pentagon plan to seize Raqqa calls for significant increase in U.S. participation

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