La CIA étend la mission de ses drones en Afrique (Southfront)

La CIA étend la mission de ses drones en Afrique
Article originel : CIA Is Expanding Its Drone Mission In Africa
South Front

(c) Neil Ballecer/Air National Guard

La CIA se prépare à mener des frappes secrètes de drones contre Al-Qaïda et les militants de l'EI à partir d'une base aérienne nouvellement agrandie au Niger, comme le rapporte le New York Times (NYT).

Selon ce média, l'opération au Niger a été réduite sous l'administration Obama, mais elle a été rétablie par le président Trump.

Le NYT a rapporté que Barack Obama cherchait à apporter une plus grande transparence aux attaques dans lesquelles les États-Unis refusaient souvent de reconnaître leur rôle. C'est ainsi qu'il a confié aux militaires la responsabilité des frappes de drones "après qu'une série de frappes très visibles, dont certaines ont tué des civils, ait provoqué une réaction de rejet ".

Mais, comme l'a rapporté le NYT, sous l'administration Trump, la CIA est en train d'élargir ses opérations de drones, déplaçant des avions vers la base aérienne dans le nord-est du Niger pour cibler les militants du sud de la Libye. Le média ajoute également que l'expansion s'ajoute aux missions secrètes limitées de l'agence dans l'est de l'Afghanistan pour les frappes au Pakistan, et dans le sud de l'Arabie saoudite pour les attaques au Yémen.

Des responsables nigériens et étatsuniens, cités par le NYT, ont déclaré que la C.I.A. pilotait des drones en mission de surveillance depuis plusieurs mois depuis un coin d'un petit aéroport commercial à Dirkou. Depuis février 2018, l'aéroport s'est considérablement agrandi pour inclure une nouvelle voie de circulation, des murs et des postes de sécurité.

Le NYT a également cité un responsable étatsunien anonyme qui a déclaré que les drones n'avaient pas encore été utilisés dans des missions meurtrières, mais le seraient presque certainement dans un avenir proche, étant donné la menace croissante dans le sud de la Libye.

Un porte-parole de la CIA, Timothy Barrett, a refusé de commenter. Une porte-parole du ministère de la Défense, le Cdt Sheryll Klinkel, a déclaré que les militaires avaient maintenu une base à l'aérodrome de Dirkou pendant plusieurs mois, mais qu'ils n'avaient pas piloté de drones à partir de là.

Comme l'a rapporté le NYT, les drones décollent de Dirkou la nuit, entre 22h et 4h du matin. "Un journaliste du New York Times a vu l'avion gris - de la taille des drones Predator - voler au moins trois fois en six jours, début août." Les drones n'auraient pas non plus de lumières clignotantes signalant leur présence.

"Tout ce que je sais, c'est qu'ils sont étatsuniens", a déclaré le ministre de l'Intérieur du Niger, Mohamed Bazoum, dans une interview. Le maire de Dirkou, Boubakar Jerome, a déclaré que les drones avaient contribué à améliorer la sécurité de la ville. "C'est toujours bon. Si les gens voient ce genre de choses, ils auront peur", a-t-il dit.

Le commandement du Pentagone pour l'Afrique a mené cinq frappes de drones contre des militants d'Al-Qaïda et de l'EI en Libye cette année, dont une il y a deux semaines. L'armée lance ses drones MQ-9 Reaper depuis des bases en Sicile et à Niamey, la capitale du Niger, à 1300 kms au sud-ouest de Dirkou. Cependant, la base de la CIA est à des centaines de kilomètres plus près du sud de la Libye.

Le NYT a également cité un responsable étatsunien anonyme qui a déclaré que la C.I.A. avait commencé à installer la base en janvier pour améliorer la surveillance de la région, en partie en réponse à une embuscade l'automne dernier dans une autre partie du Niger qui a tué quatre soldats étatsuniens. L'aérodrome de Dirkou a été qualifié de base de l'armée de l'air étatsunienne comme couverture, selon la source anonyme.

Le NYT a également rapporté que : "Malgré les dénégations étatsuniennes, un responsable de la sécurité nigérienne a déclaré qu'il avait conclu que la CIA avait lancé un drone armé depuis la base de Dirkou pour attaquer une cible à Ubari, dans le sud de la Libye, le 25 juillet. Le responsable de la sécurité nigérienne a parlé sous couvert de l'anonymat pour discuter du programme classifié." Un porte-parole du Commandement Afrique, le Cdt Karl Wiest, a déclaré que l'armée n'avait pas mené la frappe d'Ubari. Ubari se trouve dans la même région où l'armée étatsunienne a lancé en mars sa toute première attaque de drone contre des militants d'Al-Qaïda dans le sud de la Libye.

Ce rapport vient avec la fin des affrontements violents à Tripoli. Le 27 août, de violents affrontements ont éclaté entre différents groupes armés à l'intérieur et autour de la capitale libyenne, Tripoli. Selon des sources locales, plusieurs groupes armés chargés de protéger les zones autour de la capitale, menés par la 7e brigade Tarhona, ont attaqué les positions des groupes basés à Tripoli.

Le 9 septembre, le ministère libyen de la Santé a rapporté que le nombre de victimes des affrontements entre les forces gouvernementales et les milices armées dans la capitale libyenne Tripoli est passé à 78. Le Département de la Santé au sein du ministère a déclaré dans un communiqué que les affrontements ont fait 78 morts et 210 blessés jusqu'au 8 septembre.

Le 6 septembre, la Mission de soutien des Nations Unies en Libye a annoncé la signature d'un cessez-le-feu entre les différentes parties. Selon Reuters, le même jour, un porte-parole de la 7e brigade Tarhona, qui a mené l'attaque contre les groupes armés de Tripoli la semaine dernière, a déclaré que son groupe avait accepté le cessez-le-feu des Nations unies. Toutefois, certains groupes armés n'ont pas encore commenté la déclaration de l'UNSMIL.

Les affrontements dans la capitale libyenne ont commencé alors que les luttes intestines au sein du gouvernement de l'Accord national se sont considérablement intensifiées, plongeant la capitale du pays dans le chaos.

Une déclaration commune des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l'Italie du 3 septembre a condamné les combats dans le cadre d'un effort "inacceptable" "pour affaiblir les autorités libyennes légitimes et entraver le processus politique", ajoutant que "ceux qui cherchent à saper la stabilité, à Tripoli ou ailleurs en Libye[seront] rendus responsables de celle-ci".

Tout cela pourrait profiter au gouvernement de Khalifa Haftar, qui contrôle l'est de la Libye ainsi que bon nombre des gisements et ports pétroliers les plus importants et lucratifs du pays. Les champs de pétrole et les moyens de transport sont le principal intérêt commun des puissances étrangères impliquées dans le conflit.

Traduction SLT

Les articles du blog subissent encore les fourches caudines de la censure cachée via leur déréférencement par des moteurs de recherche tels que Yahoo, Qwant, Bing, Duckduckgo... Pour en avoir le coeur net, tapez le titre de cet article dans ces moteurs de recherche (plus de 24h après sa publication), vous remarquerez qu'il n'est pas référencé si ce n'est par d'autres sites qui ont rediffusé notre article. Si vous appréciez notre blog, soutenez-le, faites le connaître ! Merci.
- Contrairement à Google, Yahoo & Co boycottent et censurent les articles de SLT en les déréférençant complètement !
- Censure sur SLT : Les moteurs de recherche Yahoo, Bing et Duckduckgo déréférencent la quasi-totalité des articles du blog SLT !