Un historique des appels à la guerre de John McCain (Geopolitics Alert)

Un historique des appels à la guerre de John McCain
Article originel : A History of John McCain’s Calls for War
Par Jim Carey
Geopolitics Alert, 21.07.2017

Plus tôt cette semaine, le célèbre sénateur étatsunien John McCain (R-Az) a reçu un diagnostic de cancer du cerveau. Pendant que les établissements libéraux et conservateurs envoyaient leurs soutiens, Geopolitics Alert a plutôt compilé une liste de raisons pour lesquelles nous ne nous soucions pas de John McCain.

La liste est, bien sûr, l'histoire de tous les cas où McCain a demandé l'intervention des États-Unis dans le monde entier. Il est clair qu'il y a une longue histoire en la matière, donc Geopolitics Alert a compilé les exemples les plus flagrants de l'Europe à l'Asie. Commençons par les guerres évidentes.

Afghanistan et Irak

Évidemment, tous les sénateurs étatsuniens (à part Barbara Lee de Californie) ont voté pour donner au président George W. Bush le pouvoir d'envahir l'Afghanistan à la suite des événements du 11 septembre. Cependant, McCain n'était pas content d'avoir simplement envahi l'Afghanistan. Non, il avait d'autres cibles en tête dès le lendemain de la chute des tours.

Malgré l'affirmation de McCain en 2014 selon laquelle "la guerre en Irak ne se serait probablement pas produite" s'il avait gagné les primaires républicaines de 2000 et les élections générales, cette affirmation semble ridicule. Le 12 septembre 2001, McCain est apparu sur MSNBC, présentant une longue liste de pays qui, selon lui, constituaient une "sphère de sécurité" pour des groupes comme Al-Qaïda. Cette liste, bien sûr, incluait l'Irak et plusieurs autres pays sont apparus plus tard sur cette liste.

Syrie

Un autre pays sur cette liste de 2001 (bien sûr) était la Syrie. Maintenant, le régime Bush n'a peut-être jamais eu la chance de continuer à renverser les pays du Moyen-Orient (grâce à l'échec en Irak et à l'exposition de cette guerre vendue à l'opinion publique sur des mensonges). Mais McCain ne semble jamais avoir perdu de vue sa haine pour Bachar Al-Assad.

Peu après l'éclatement du printemps arabe en Syrie, McCain - et son partenaire constant dans les crimes de guerre, le sénateur Lindsey Graham - a rapidement trouvé des voies de communication avec l'opposition syrienne. Quelques mois à peine après que les États-Unis aient endossé les manifestations de protestation en Syrie (et même la présence de leur ambassadeur), McCain et Graham ont commencé à demander que des armes soient envoyer vers l'armée syrienne libre et d'autres groupes "rebelles".

Libye

Les plans de McCain pour la Syrie n'ont jamais vraiment fonctionné comme il le souhaitait, mais il aurait probablement dû savoir qu'ils ne donneraient jamais un résultat positif. Si McCain ne voulait pas prendre en compte l'expérience irakienne pour prouver cela, il avait un autre exemple plus récent qu'il aurait pu utiliser : l'intervention de l'OTAN en Libye.

Il a fallu moins d'un an à McCain pour vouloir armer les Takfiris syriens qu'il avait soutenus avec les zones de bombardement et d'interdiction de vol en Libye. McCain voulait même des mesures encore plus sévères contre le pays. Qui est maintenant devenu un Far West anarchique qui abrite toutes sortes d'horreurs, de l'État islamique à une nouvelle traite des esclaves.

Afrique de l'Ouest et du Centre

McCain est aussi un champion de la "guerre contre le terrorisme" dans d'autres parties de l'Afrique. Bien que McCain n'ait pas soutenu directement les terroristes dans certains pays d'Afrique, il a appelé à une plus grande intervention des États-Unis sur l'ensemble du continent.

Cette liste comprend les pays qui luttent contre les insurrections islamiques, comme le Mali. McCain a également appelé à des plans tels que le "déploiement de forces spéciales" pour sauver les filles enlevées par Boko Haram au Nigeria et l'intervention au Soudan, où McCain et son épouse ont investi de l'argent pendant un certain temps.

Iran

Un autre pays sur la liste des nations détestées pointée par le sous-secrétaire à la défense de Bush, Paul Wolfowitz, ainsi qu'une autre cible de longue date de McCain est, bien sûr, l'Iran.

Bien que McCain ait toujours dit qu'"il priait", qu'il n'y aurait jamais de guerre avec l'Iran, l'homme n'a eu de cesse de la réclamer et de plaisanter même sur le bombardement du pays quand il sentait que l'ambiance y était favorable. La vérité, c'est que les positions de McCain envers l'Iran sont si hostiles que même les institutions néoconservatrices phares comme le Cato Institute pensent qu'il est un faucon excessif.

Bosnie et Kosovo

Mais McCain ne se contente pas de soutenir les djihadistes salafistes dans les théâtres traditionnels du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Il a également soutenu les radicaux violents aux confins de l'Europe. Cette tendance s'est amorcée au milieu des années 1990, alors que McCain était un ardent partisan de la guerre du président Bill Clinton en Bosnie.

De nombreux Musulmans qui se rendent en Bosnie ont rejoint les Moudjahidin qui s'y sont joints à des groupes comme l'Etat islamique (EI) au cours des dernières années. Et on peut parfois voir des drapeaux de l'EI dans les régions sunnites de Bosnie. McCain soutenait toujours les mouvements Takfiris potentiels, accusant récemment la Russie d'interférer dans les affaires locales et appelant les États-Unis à intervenir davantage dans le pays.

McCain a pris des décisions similaires lorsqu'il a préconisé l'intervention des États-Unis au Kosovo à la fin des années 90. Dans le conflit du Kosovo, McCain a soutenu l'Armée de libération du Kosovo, une organisation jihadiste génocidaire liée à Al-Qaïda sous Oussama ben Laden.

Ukraine

Ne vous laissez pas berner en pensant que McCain ne soutient que les djihadistes en Europe de l'Est ! Il soutient également les néo-nazis qui agissent comme escadrons de la mort pour Kiev dans le conflit ukrainien en cours.

Ceci, bien sûr, a commencé en 2014, mais McCain a continué à s'engager à soutenir les crimes de Kiev dans la région du Donbass jusqu'à ce jour. C'est tout à fait normal dans la réthorique plus vaste de McCain qui consiste à défier la Russie - le pays qui, selon lui, contrôle les séparatistes dans l'est de l'Ukraine.

Russie

L'histoire de la haine de McCain à l'égard de la Russie remonte à la guerre froide. Nous n'entrerons pas dans la peur de McCain du communisme qui s'est transformée en russophobie générale. Mais nous dirons qu'il n'avait pas beaucoup d'excuses pour légitimer et se focaliser sur les menaces envers Moscou pendant une bonne période de 15-20 ans.

Cela a changé en 2008, avec la guerre en Ossétie du Sud entre la Géorgie et la Russie. Pendant ce conflit, McCain a été la voix la plus forte en disant que les Etats-Unis "devraient immédiatement convoquer une réunion du Conseil de l'Atlantique Nord pour évaluer les mesures de sécurité et d'examen que l'OTAN peut prendre pour contribuer à stabiliser cette situation très dangereuse".

Cette même situation s'est répétée en Ukraine en 2014, mais les pires commentaires de McCain sont arrivés cette année. Dès que la communauté du renseignement étatsunienne a accusé la Russie d'ingérence dans les élections étatsuniennes de 2016 - et sans aucune preuve - McCain a été le premier à dire que l'événement était un "acte de guerre".

Corée du Nord

La République populaire démocratique de Corée (DRPK/Corée du Nord) a également été l'une des premières cibles de McCain qui a dressé sa liste de souhaits du 12 septembre. Plus récemment, cependant, le Mc Cain relooké en "opposant de Trump" était en phase avec les menaces du nouveau régime étatsunien. Appelant Trump à frapper le pays doté de l'arme nucléaire.

Bonus : Chine

La Chine est un peu dans sa propre catégorie avec McCain, qui a fait des menaces étranges et vagues envers le pays dans le passé. Comme celle-ci : "le printemps arabe arrive en Chine", sans que l'on sache vraiment ce que cela signifie. La Chine est peut-être une cible à la périphérie pour McCain, mais il encourage encore aujourd'hui à antagoniser le pays. Appelant à des choses comme plus d'"exercices de liberté de navigation" et autres exercices navals dans le sud de la mer de Chine.

Donc, en résumé, la prochaine fois que quelqu'un vous demandera pourquoi vous ne vous souciez pas du devenir de John McCain, montrez-lui cet article. McCain a encouragé la propagation de la mort dans le monde entier. Le jour où il quittera le Congrès sera une victoire pour la race humaine.

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