[Vidéo] Rapport sur la guerre en Syrie au 24 avril 2018 : les États-Unis construisent une nouvelle base et se préparent à la prochaine phase du conflit (Southfront)

Rapport sur la guerre en Syrie au 24 avril 2018 : les États-Unis construisent une nouvelle base et se préparent à la prochaine phase du conflit.
Article originel : Syrian War Report – April 24, 2018: US Builds New Base, Prepares For Next Phase Of Conflict
South Front

Le 23 avril, selon des sources locales, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont détruit une pièce d'artillerie de l'armée arabe syrienne (AAS) à l'aide d'un missile guidé près de la ville d'al-Kawm, dans le sud de la Syrie. Les FDI ont confirmé les rapports et justifié leur geste en disant qu'un obus de mortier provenant de Syrie était tombé dans la zone tenue par Israël.

Le même jour, l'AAS a repoussé trois attaques distinctes par des militants de Hayat Tahrir al-Sham (HTS, ex-Al Nosra) dans le nord-ouest d'Alep et à l'intérieur de la poche de Rastan. Les militants avaient intensifié leurs activités à travers la Syrie alors que l'opération de l'AAS contre l'Etat islamique (EI) dans le sud de Damas entrait dans sa phase active.

La poche de l'EI dans la zone du camp de réfugiés de Yarmouk s'effrite lentement, mais c'est toujours une bataille compliquée pour l'AAS et ses alliés. L'armée syrienne a déployé quelques milices palestiniennes pro-gouvernementales, dont Liwa al-Qods, pour opérer avec plus de succès dans cette zone majoritairement peuplée de Palestiniens.

Récemment, les troupes gouvernementales ont libéré les districts d'Al-Barradi et d'Al-Barradat ainsi que la rue Da'boul. Les avions de guerre de l'armée de l'air syrienne et l'artillerie de l'AAS viennent d'y détruire une grande partie de la défense de l'EI.

Selon des sources locales, l'armée syrienne vise à diviser la poche en deux parties et à isoler la zone détenue par l'EI.

Les troupes étatsuniennes, qui sont sur le point de commencer à se retirer selon l'administration Trump, installent une nouvelle base militaire dans la zone située entre Tell Baydar et Tell Tamr dans le nord de la Syrie. La base militaire comprend une piste d'atterrissage d'environ 1,5 km et, selon les rapports, pourra accueillir environ 1 200 soldats.

Le 22 avril, le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France cherche à construire une "nouvelle Syrie" avec l'aide des Etats-Unis. Plus tôt, Macron a prétendu qu'il avait convaincu le président Trump de garder des troupes dans ce pays déchiré par la guerre.

La présence militaire croissante de la coalition dirigée par les États-Unis dans le nord de la Syrie s'inscrit dans le droit fil des "efforts de puissance douce" des États-Unis visant à renforcer leur influence et à contrer les efforts russes et iraniens dans la région.

Par exemple, le Département d'État US a publié une déclaration disant qu'aucune assistance ne devrait être fournie aux zones contrôlées par le gouvernement syrien. Ainsi, Washington s'opposera à tout effort de reconstruction dans la partie libérée et contrôlée par le gouvernement syrien, et utilisera cette question comme un outil d'influence politique sur la situation.

Dans le même temps, les États-Unis cherchent également à renouveler le format dit de Genève des pourparlers avec la Syrie, qui n'a rien fait pour régler le conflit depuis qu'il a été lancé. Cet effort vise à contrer le format Astana lancé par la Turquie, l'Iran et la Syrie.

En résumé, la coalition dirigée par les États-Unis étend son infrastructure militaire en Syrie et se prépare à un nouveau cycle de conflit militaire et diplomatique dans le pays. Washington étudie également la possibilité de maintenir longtemps le groupe d'intervention aéronaval, Harry S. Truman, en Méditerranée. Il s'agit d'une autre mesure politique claire visant à consolider les alliés et à projeter le pouvoir dans la région si l'armée étatsunienne ne se prépare pas à de nouvelles frappes contre le gouvernement syrien.

Traduction SLT