Selon Far News, Seyyed Hadi Afqah spécialiste des questions africaines déclare qu'après la partition du Soudan, la Libye aurait été dans le collimateur des USA, de l'OTAN et de l'union européenne. Bien que certains analystes ne croient pas au démembrement de la Libye, Syeyed Hadi Afqah évoque un risque d'éclatement du pays soutenu par les forces atlantistes qui lorgnent sur les ressources pétrolières, gazières et minières du pays. Dans son article How 5 countries could become 14, le New York Times anticipe déjà, dans ses colonnes, un redécoupage de la Libye en trois régions. Certains groupes rebelles libyens considèrent que la Libye pourrait être dirigée de manière fédérative c’est-à-dire en trois Etats : Fezzan, Tripolitaine et Cyrénaïque. Des chefs de guerre locaux (comme en Somalie), qui furent soutenus par les forces franco-britanniques sous bannière US, contrôlent des enclaves importantes en territoire libyen et y font régner leur loi tandis que les multinationales occidentales traitent en sous-mains avec eux. En effet, le chaos en Libye serait propice aux bonnes affaires.
"Ces groupes se sont accaparés les puits de pétrole à Benghazi, ils ont même créé des ports et des terminaux pour que les pétroliers occidentaux accostent et embarquent du brut libyen, ce qui est dans la pratique un système de féodalité des milices ; ce qui est notamment conforme aux visées de l’Otan et des Etats-Unis qui ne veulent pas une Libye unie et cohérente, une cible facile à la convoitise des multinationales. " (Irib La Libye sous l’emprise des seigneurs de la terreur).
Avant même l'assassinat de Kadhafi par les forces atlantistes et leurs tirailleurs, les firmes charognardes s'étaient abattues sur la Libye pour négocier de nombreux contrats dans le domaine des ressources minières (pétrole et gaz) et de la sécurité.
La France aurait gagé 30% du pétrole libyen dans un accord secret avec le CNT (Libération Pétrole : l’accord secret entre le CNT et la France) et plus récemment Total a décidé d'investir plus de 100 millions d'euros en Libye pour réaliser le forage de deux puits d’exploration de gaz dans le champs maritime d’Al-Jurf (Total compte investir près de 100 millions d'euros en Libye). Le nouveau ministre des Finances et du pétrole, Ali Tarhouni, ancien professeur à l'Université de Washington School of Business propulsé à Tripoli par la Maison Blanche, assure quant à lui que les puissances occidentales seront toutes les bienvenues. "De fait, il lance en décembre 2012 une grande réforme visant à séparer les activités de production et de raffinage de la National Corporation For Oil (NOC) libyenne. En réalité, il s'agit là de détruire la grande compagnie d'Etat. Une restructuration qui améliore nettement les termes des contrats pour les compagnies étrangères". (TV 5 monde Libye : un chaos propice aux bonnes affaires).
Mais la bataille économique fait rage aussi pour obtenir les contrats notamment dans le domaine de la sécurité. Pascal Le Pautremat dénonce à cet égard le "cynisme" des organes diplomatiques occidentaux, "derrière une apparente cohésion internationale pour soit-disant relever l'état du pays, on s'aperçoit qu'il y a une lutte effrénée, une concurrence déloyale entre les partenaires, parce que chacun veut remporter le maximum de contrats. On est donc leurs alliés mais jusqu'à une certaine limite... Et en l’occurrence pour tout ce qui concerne la formation, l'entrainement, l'équipement de la nouvelle armée libyenne, c'est la foire d'empoigne, via ces sociétés militaires privées". Pascal Le Pautremat cite l'exemple de Pierre Marziali, mais aussi celui de Hugues de Samie, retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel dans d'obscures circonstances. "Assassiné à Tripoli, Hugues de Samie victime d'un contrat?" interrogeait ainsi Le Point en janvier 2012. "On voit très bien que dans l'envers du décor, il y a une lutte à mort", conclut Pascal Le Pautremat. (TV 5 monde Libye : un chaos propice aux bonnes affaires)