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Hommage à Félix Moumié assassiné par la DGSE (ex-SDECE) à Genève

par Sam La Touch 17 Octobre 2013, 15:00 Cameroun Françafrique Afrique

Suisse - Genève: Hommage à Félix Moumié et Débat sur la guerre d'indépendance du Cameroun

A lire aussi l'article de SLT censuré sur Agoravox:
Gestapo, napalm et massacres français au Cameroun (1956-1971) dans la plus grande indifférence.

L'Histoire de la guerre d'indépendance et la décolonisation du Cameroun seront en débat le 1er novembre 2013 à Genève, ceci à la faveur du double hommage á Félix Moumié, un des leaders de l´indépendance camerounaise assassiné par les services secrets français le 3 novembre 1960 et á un ouvrage historique " Kamerun ! une guerre cachée à l'origine de la Françafrique".

Un jour, une année

La date du 1er novembre 2013 n´est pas le choix du hasard puisqu´ elle réunit un double évènement historique qui vient rappeler á la mémoire collective nationale, aux vrais patriotes « Kamerunais que le 1er novembre est jour anniversaire de la naissance de Félix Moumié ; 2013 est l´année du centenaire de Ruben UM Nyobé.

L´évènement, dont l´entrée est libre et gratuite, est organisé par l'Université Populaire Africaine de Genève à 19h à la Maison des Associations sise à 15 Rue des Savoises, 1205 Genève.

Thomas Deltombe et Jacob Tatsitsa, journaliste et historien auteurs de l´ouvrage historique " Kamerun une guerre cachée aux origines de la Françafrique" auront ainsi le plaisir de présenter leur livre et le travail de recherche qu'ils effectuent sur l'Histoire de la guerre d'indépendance et la décolonisation de la République du Cameroun. Ce pan de l'Histoire avait d'ailleurs fait l'objet d'un documentaire du journaliste suisse Frank Garbely, réalisé par la RTS, coproduit par ARTE et intitulé « Mort à Genève. L’empoisonnement de Félix Moumié .L'assassinat de Félix Moumié - L'Afrique sous contrôle“.

En plus donc de leur présence, il convient de noter aussi celle du Pr. Bwemba BONG, grand témoin ayant vécu la guerre d´indépendance du Cameroun, ainsi que celle du groupe Pososhok qui interviendra en introduction avec une chanson en l'honneur de Félix Moumié. M. Kanyana MUTOMBO, directeur de l'Université Populaire Africaine, fera la modération du débat sur la guerre pour l´indépendance du Cameroun qui occupera une large place de la soirée.

" Kamerun ! une guerre cachée aux origines de la Françafrique"

"Cet ouvrage a pour ambition de faire connaître à un large public la guerre que les autorités françaises et leurs alliés locaux ont menée pour écraser le mouvement de libération nationale du Cameroun dans les années qui ont précédé et suivi la proclamation officielle de l’indépendance de ce pays (1er janvier 1960). Plus de cinquante ans plus tard, il est temps que ce conflit meurtrier, zone d’ombre de l’histoire de France et épisode fondateur de la nation camerounaise, sorte de l’oubli", peut-on lire sur la page internet consacrée à l´ouvrage. http://www.kamerun-lesite.com/

Félix Moumié (1925-1960) - Rappel*

Après des études de médecine à Dakar, Félix Moumié s´établit comme chirurgien en 1947 au Cameroun, un ancien protectorat allemand partagé entre la France et la Grande-Bretagne. Moumié est alors contacté par l’indépendantiste Ruben Um Nyobe pour faire partie de l’UPC, l’Union des Populations du Cameroun peuple camerounais, parti indépendantiste.

Moumié va bientôt prendre de l’importance au sein de l’UPC et devenir l’objet d’une étroite surveillance des autorités coloniales françaises, inquiètes de la radicalisation du mouvement. Moumié
La répression, qui dure 5 jours, occasionne des milliers de morts
L’UPC étant interdite par l’autorité coloniale, Moumié se réfugie au Cameroun britannique, puis en Égypte, en Gui
née et au Ghana.

Lorsque De Gaulle arrive au pouvoir, en 1958, son conseiller pour les Affaires africaines, Jacques Foccart, a la haute main sur les services spéciaux, où il a occupé d’importantes fonctions à la Libération.

À la suite d’une bavure, l’affaire – qui aurait dû rester secrète – est aujourd’hui connue.
De passage à Genève, en octobre 1960, Moumié, qui séjourne à l’hôtel Rex, est contacté par un journaliste pour une interview. Moumié est en confiance. Ils se sont rencontrés un an plus tôt à Accra. Un rendez-vous est fixé au restaurant « Au Plat d’argent » le 15 o
ctobre.

Le journaliste, William Bechtel, un homme de 66 ans, est en réalité un officier réserviste du SDECE qui s’est porté volontaire pour approcher Moumié, et l’empoisonner au thallium, un poison insipide, indolore, et à effet assez lent.

Selon une version, Bechtel aurait été accompagné d’une jolie jeune femme, chargée de détourner l’attention de Moumié. Selon une autre version Moumié était accompagné d’un camarade de l’UPC, Jean-Martin Tchaptchet, alors étudiant à Clermont-Ferrand.

Bechtel dispose de deux doses mortelles et réussit à empoisonner son verre d’anisette. Mais Moumié ne boit pas. Bechtel propose alors de dîner. Moumié accepte. Bechtel vide la deuxième dose dans le verre de vin de Moumié qui ne boit toujours pas. Mais à la fin du repas, Moumié avale les deux verres.

De ce fait, l’effet du thallium va être plus rapide que prévu. Félix Moumié était censé mourir à Accra, au Ghana, où il devait se rendre depuis Genève. Mais il ressentira les premiers symptômes dans la nuit et sera conduit à l’hôpital le lendemain soir où il tombera dans le coma avant de mourir le 3 novembre.

Bechtel, qui avait eu l’imprudence de s’inscrire à l’hôtel sous son vrai nom, sera soupçonné par les autorités suisses et un mandat d’arrêt international sera délivré contre lui.

L’agent secret sera arrêté en 1975 et extradé vers la Suisse; mais l’affaire sera finalement arrangée et aboutira à un non-lieu fa
ute de preuves.

Hommage à Félix Moumié assassiné par la DGSE (ex-SDECE) à Genève
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