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Journalistes de RFI assassinés : des questions sur la poursuite des ravisseurs

par Sam La Touch 3 Novembre 2013, 17:58 Mali France Otages journalistes RFI Ghislaine Dupont Claude Verlon Articles de Sam La Touch

Journalistes de RFI assassinés : des questions sur la poursuite des ravisseurs
Journalistes de RFI assassinés : des questions sur la poursuite des ravisseurs

Suite à l'exécution probable de deux journalistes de RFI par des rebelles au Mali, les hypothèses se multiplient quant au déroulement de l'enlèvement et le scénario qui a mené à ce final macabre. Beaucoup ont à l'esprit la tragique prise d'otages qui a eu lieu au Niger en janvier 2011 et qui avait abouti à la mort des deux otages français (Vincent Delory et Antoine de Léocour) suite à l'intervention de l'armée française.

"Ce jour-là, les hommes des forces spéciales font, au mieux, ce qu’ils doivent et savent faire. La mitrailleuse lourde de l’hélicoptère crible les véhicules d’Aqmi, ses balles traçantes enflamment les 4x4 bourrés d’explosifs. Ils brûlent. Deux terroristes sont carbonisés. Deux autres essaient d’entraîner un otage à pied 300 mètres plus loin. Ils le font agenouiller, lui tirent une balle dans la nuque. Antoine est mort. Ses ravisseurs sont abattus. Une rafale venue du ciel transperce aussi le pick-up des quatre gendarmes blessés, à moitié inconscients. Deux d’entre eux sont tués par les balles françaises, les deux autres sont à nouveau blessés." (Grands Reporters Niger : Comment les otages français sont morts). A l'époque, il était clair pour l'Etat-major français que les forces françaises devaient intervenir immédiatement pour interrompre toute prise d'otage même au prix de sérieux dégâts collatéraux comme le révélait un haut gradé :

"Un haut militaire est encore plus direct : « Ce n’est pas un échec. C’est un choix politique. Un message aux ravisseurs. Il n’y aura plus de prises d’otages français sans intervention. Et tant pis pour la casse... » La mort de deux jeunes innocents, un choix politique au nom des intérêts de la nation ? Les islamistes d’Aqmi sont prévenus. Les futurs otages aussi."

(Niger : Comment les otages français sont morts). Pour l'Association française des victimes du terrorisme (Afvt), l'affaire du Niger marque un tournant dans la gestion des prises d'otages français. «Jusqu'ici, la priorité c'était la vie des otages. Est-ce que l'on assiste à un changement durable ? (Le Figaro Otages français tués au Niger : un membre d'Aqmi témoigne)

A-t-on assisté à un scénario similaire à Kidal ? Que s'est-il passé ce 2 novembre pour les journalistes de RFI ? En dépit du quadrillage de Kidal par les forces françaises, du Mali et de l'ONU, le véhicule des kidnappeurs avec les deux journalistes de RFI à son bord aurait réussi à sortir de Kidal et prendre la route de Tin Essako, vers la triple frontière Mali-Niger-Algérie. Les deux journalistes auraient été abattus 15 kilomètres plus loin.

Le commandement de la force Serval envisage la possibilité d'une panne qui aurait paniqué les ravisseurs et les aurait poussés à se débarrasser des otages.

Mais selon Le Figaro il pourrait y avoir eu une poursuite entre les ravisseurs et les forces françaises.

Selon Le Figaro, "un hélicoptère français aurait pris en chasse le véhicule dans lequel étaient transportés les otages. Ce que dément catégoriquement la force Serval, qui assure que deux hélicoptères sont bien partis de Tessalit, une ville située à 250 kilomètres de Kidal, mais qu'ils ne sont arrivés sur place qu'après l'exécution. Les militaires français reconnaissent qu'un convoi transportant une trentaine de soldats à bord de véhicules blindés s'était bien lancé à la poursuite du véhicule en fuite mais qu'à aucun moment le contact n'avait été établi, ni physiquement, ni même visuellement. Aucun échange de tirs n'aurait donc eu lieu. Ce sont les militaires embarqués à bord de ce convoi qui ont retrouvé les deux corps. L'armée française affirme enquêter sur les circonstances de cette exécution, ne se prononce pas sur le cas de la voiture retrouvée à côté des deux corps, et précise être toujours à la recherche des ravisseurs. Actuellement, près de 200 militaires français, 550 casques bleus de la Minsuma et 200 militaires maliens sont stationnés à Kidal." Mali : le récit et les questions après l'assassinat des journalistes français


L'armée déclare qu'elle n'a donc pas pu intercepter les ravisseurs, sans doute pour ne pas reproduire ce qui c'était passé au Niger ? Mais il y a encore beaucoup de zones d'ombre autour de cette intervention et de la chaîne de commandement qui la présidait. Le brouillard devrait probablement se dissiper dans les jours à venir.

Sources :
Grands Reporters Niger : Comment les otages français sont morts
Le Figaro Otages français tués au Niger : un membre d'Aqmi témoigne
RFI Assassinat des envoyés spéciaux de RFI au Mali: ce que dit l’armée française
Le Figaro Mali : le récit et les questions après l'assassinat des journalistes français
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