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La France ruine l'accord avec l'Iran pour obtenir l'argent des pays du Golfe

par Sam La Touch 11 Novembre 2013, 05:23 Iran Accord de Genève France Israël Arabie Saoudite Qatar Emirats arabes unis Pays du Golfe Articles de Sam La Touch

La France ruine l'accord avec l'Iran pour obtenir l'argent des pays du Golfe
La France ruine l'accord avec l'Iran pour obtenir l'argent des pays du Golfe

Par Finian Cunningham



Résumé : Traduction d'un article de Finian Cunningham intitulé "France Wrecks P5+1 Deal for Arab Money". Pour cet auteur, outre le soutien apporté par la France au refus israélien de toute négociation avec l'Iran, le refus de l'accord de Genève sur le nucléaire par Fabius est surtout lié à une volonté française d'afficher son appui sans faille aux pays du Golfe pour lequel la France est en train de signer de juteux contrats portant sur l'énergie, les ventes d'armes et...le nucléaire avec Areva. Les pays du Golfe tout comme Israël sont farouchement opposés à l'influence croissante de l'Iran dans la région et à son accès à la technologie nucléaire fut-elle civile.


L'intervention française pour empêcher l'accord avec l'Iran sur le nucléaire pourrait avoir été motivé par la volonté de la France de se faire bien voir des monarchies du golfe Persique pour des raisons économiques stratégiques.

Les négociations visant à résoudre l'impasse nucléaire et à lever les sanctions économiques contre l'Iran semblait proche d'un accord décisif après trois jours de pourparlers à Genève, ce week-end.

L'arrivée hâtive du secrétaire d'Etat américain John Kerry, ainsi que les ministres des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne a suscité des attentes autour d'un éventuel accord. Mais le diplomate français, Laurent Fabius, a jeté un pavé dans la mare à la dernière minute.

Fabius a invoqué " des problèmes de sécurité d'Israël " et a annoncé que son pays n'allait pas signer ce projet d'accord. L'intervention française a semblé prendre de court les participants de cette réunion au sommet.

Un diplomate occidental anonyme a dit à Reuters : "Les Etats-Uniens , l'UE et les Iraniens ont travaillé intensivement pendant des mois sur cette proposition et ce n'est rien de plus qu'une tentative pour Fabius de s'insérer avec retard dans les négociations."

Cependant, contrairement aux dires et à la spéculation de certains analystes sur l'attitude de Fabius, le motif français semble moins lié à une volonté d'apaiser Israël et le lobby juif particulièrement fort en France, mais plus avec une volonté de satisfaire les monarchies arabes du golfe Persique et de l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis.

L'opposition israélienne depuis 10 ans à tout accord avec l'Iran sur le dossier nucléaire est, bien sûr, évidente. A la veille des dernières négociations, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était presque apoplectique en exhortait les États occidentaux de rejeter " l'affaire du siècle pour l'Iran. "

Les monarchies wahhabites menées par l'Arabie saoudite ont toutes été aussi déconcertées sur un accord possible avec l'Iran. Elles considèrent l'Iran chiite comme un ennemi juré de son influence au Moyen-Orient. Quelques jours seulement avant la dernière ronde des pourparlers à Genève, l'ancien chef du renseignement saoudien le prince Turki al Faisal a déclaré dans une interview au Washington Post que son pays était opposé à la levée des sanctions contre l'Iran.

L'un des développements politiques les plus marquants de ces derniers mois est l'alignement d'Israël avec la Maison des Saoud et les autres régimes arabes du Golfe Persique en termes d'objectifs de politique étrangère et de politique belliqueuse envers l'Iran.

Un autre développement marquant a été la coopération économique stratégique entre la France et les royaumes pétroliers du Golfe Persique. Les principaux secteurs d'intérêt comprennent l'énergie, l'eau, l'infrastructure électrique, la construction et ventes d'armes .

Le gouvernement français s'est lancé dans des investissements massifs et bilatéraux avec l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis .

En Avril de cette année, Paris a accueilli une entreprise franco-saoudienne Opportunités Forum en présence de 500 hommes d'affaires des deux pays.

L'ambassadeur français en Arabie saoudite, Bertrand Besancenot, a déclaré: "L'Arabie saoudite est un partenaire stratégique de la France dans la région et les relations bilatérales sont d'une importance primordiale dans le domaine économique", soulignant que le commerce bilatéral a doublé au cours des cinq dernières années .

En Juillet, la société française Veolia a remporté un contrat de 500 millions de dollars pour construire et exploiter des usines de dessalement d'eau en Arabie Saoudite. Ce contrat est considéré comme le plus grand du genre au Moyen -Orient, et du point de vue français, c'est un modèle pour l'avenir, étant donné que l'eau et les infrastructures électriques sont vitales pour les décennies à venir pour les royaumes pétroliers du Golfe Persique.

La France courtise aussi le Qatar et les Emirats arabes unis pour obtenir des investissements en capitaux. L'enjeu aussi est l'achat d'avions de combat français "Rafale" portant sur des montants de plusieurs milliards de dollars. La France étant dans ce domaine en forte concurrence avec les exportateurs d'armes en provenance des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne.

Un autre secteur lucratif sur lequel les Français lorgnent dans les pays arabes du Golfe persique est l'énergie nucléaire. Le groupe nucléaire français Areva est en lice avec des concurrents occidentaux pour construire et exploiter des centrales nucléaires aux Emirats arabes unis, situation d'une ironie mordante étant donné les objections de la France à l'encontre des plans iraniens pour développer la même technologie.

" La France appelle à une augmentation des investissements du Qatar" titrait le Financial Times le 24 Juin.

L'article relate que "le président français François Hollande lors d'un week-end au Qatar a appelé à davantage d'investissements de cet Etat du Golfe riche en gaz pour stimuler la création d'emplois en France. "

Le FT a ajouté : "M. Hollande a dit aux dirigeants d'entreprise qu'il espérait que plus d'argent qatari soit investi dans les services et les secteurs industriels de la France, avec réciproquement une implication des entreprises françaises pour mettre en œuvre les ambitions de développement grandiose de cet état du Golfe en forte croissance. "


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Traduction SLT.

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