Vers une occupation militaire française durable du Mali
Après l'exécution de deux journalistes français de RFI dans des conditions encore non élucidées, la tentation de l'Etat-major français et de son "chef de guerre" serait grande de renforcer l'occupation militaire du nord-est du Mali dans la région de Kidal. D'une intervention relativement brève, on passerait à une armée d'occupation avec tous les risques d'enlisement que cela comporte. Toutefois, l'armée française est habituée à rester longtemps sur ses bases en Afrique et ses positions stratégiques tant pour des raisons militaires, qu'économiques et géopolitiques. Des méthodes issus de l'héritage colonial. On se souvient de l'occupation militaire française intensive en Côte d'Ivoire avec la force Licorne pendant près de 8 ans (et encore actuellement) qui avait permis ensuite de placer à la tête du pays le poulain favori des businessmen français : Alassane Dramane Ouattara, à la suite d'élections truquées et surtout de capter de nouveaux champs pétrolifères pour Total. Ce retour sur investissement a été un jackpot pour Total avec l'obtention de nombreux permis de forage et de gisements pétrolifères qui lui furent refusés par le président Laurent Gbagbo (Nouvelle découverte de pétrole en Côte d’Ivoire pour Total).
La situation au Mali est quelque peu différente car il y a encore une activité terroriste plus ou moins intense. Mais d'un autre côté, le prolongement de l'occupation militaire du nord Mali permettrait à la France de contrôler la frontière avec l'Algérie et d'autres part de s'assurer d'une maîtrise des ressources minières fabuleuses dont regorge le nord du pays.
Ces importantes ressources de matières premières attisent les convoitises des pays développés et des grands groupes internationaux toujours plus gourmands. Or, pétrole, gaz, uranium et terres rares, le sous-sol est riche. Mais pour pouvoir mener les campagnes de prospection puis passer à une éventuelle exploitation, il faut d’abord que la région soit sécurisée. D'autres part il faut aussi couper l'herbe sous le pied à l'Algérie qui lorgne aussi sur certains de ces gisements qui sont à cheval sur sa frontière. Ce travail pourrait-il être dévoué aux militaires français et à ses supplétifs en attendant un renforcement avec l'installation d'une base de l'Africom - comme à Djibouti - pour contrôler cette région géostratégique et minière du Sahel ?