Le général Benoît Puga à la manœuvre à l'Elysée Lettre du Continent
Au-delà des motivations humanitaires et sécuritaires, l'opération Sangaris illustre l'influence des militaires à l'Elysée, en particulier celle du chef d'état-major particulier de François Hollande.
A l'instar de l'intervention de la force Licorne en Côte d'Ivoire ou de l'opération Serval au Mali, l'ombre du général Benoît Puga, chef d'état-major particulier de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande (sa nomination remonte à mars 2010), plane sur le lancement de l'opération Sangaris en Centrafrique, le 6 décembre. Ex-commandant des opérations spéciales et du renseignement militaire, ce saint-cyrien possède un ascendant sur le président français d'autant plus marqué qu'il a développé une forte expertise africaine au cours de sa carrière. A la fin des années 70, il a participé à l'opération sur Kolwezi, dans l'ex-Zaïre, visant à libérer des otages européens aux mains de rebelles katangais. Il a, par la suite, été actif sur plusieurs théâtres des opérations : au Gabon, à Djibouti mais aussi au Tchad à travers l'opération Manta.
La Centrafrique ne lui est pas inconnue. Benoît Puga a notamment travaillé aux côtés de l'ancien président malien Amadou Toumani Touré "ATT" lorsque ce dernier fut désigné, en 2001, envoyé spécial des Nations unies dans ce pays. A l'Elysée, plusieurs chefs d'Etat africains optent pour le "canal Puga" afin de délivrer leurs messages sans passer par la voie diplomatique. Suite à l'enlèvement des Français Philippe Verdon et Serge Lazarevic au Mali en novembre 2011, "ATT" avait emprunté cette voie pour alerter Nicolas Sarkozy.
L.C.