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Milieux d’affaires, AREVA, Total, Cies minières… c’est panique à tous les étages ! Centrafrique : la France doit ramener l’ordre au plus vite. François Charles L'Autre Afrique 09.01.14
La France, qui a mis le feu, ne sait l’éteindre
La RCA (Centrafrique) est l’exemple parfait des méfaits des « accompagnements » conduits en Afrique par les puissances ex-colonisatrices. La Centrafrique est, en effet, le pays qui a été le plus « proche » de la France depuis son indépendance. Le résultat est probant ! Bravo ! La RCA est aujourd’hui, malgré l’immense richesse de son sous-sol, le cinquième pays le plus pauvre du monde. La Centrafrique est dépourvue de toute perspective plausible quant à son avenir : Des aventuriers de tout poil, totalement dépolitisés en guise de « chefs » politiques (1), une destruction complète des services publics, une administration ramenée à zéro, une armée désorganisée et sans chefs, des milices opposées en lieu et place de police et une population totalement perdue, déboussolée et terrorisée.
En réalité, en RCA comme ailleurs (2), l’ex-puissance coloniale et ses grandes entreprises se sont toujours arrangées pour mettre en place et maintenir au pouvoir, des marionnettes dont elle pouvait à leur guise tirer les ficelles et les orienter en fonction de leurs intérêts, dans le pays et, plus largement, dans toute la région. Par ailleurs, ,il est de notoriété publique que l’essentiel des « aides » apportées à la Centrafrique n’avaient d’autres fonction que d’entretenir les bases militaires des détachements armés français (3). Les missions de « protection » de l’armée françaises coûtent cher mais sont très « utiles ». Il faut bien, en effet, pour continuer à piller les ressources que les sites d’exploitation soient sécurisés et que les entreprises aient accès à des aéroports en bon état de fonctionnement. Le scandale étant également que ces « aides » et autre « prêts » sont facturés par les prêteurs et viennent grossir la Dette infernale des ces pays.
Ramener l’ordre nécessaire au business
Aujourd’hui…dans les milieux d’affaires, chez AREVA, Total, les Cie minières… c’est panique à tous les étages !
En effet, à présent que, à force des incessants coups d’état téléguidés, le pays est à feu et à sang, sans dirigeants, sans administration, sans pouvoir, la puissance tutélaire se retrouve sans marionnette, sans plus aucune prise sur les évènements, ses entreprises en danger et les affaires compromises.
Une seule priorité, rétablir l’ordre au plus vite !
C’est la raison pour laquelle, isolée, impuissante avec ses 1500 hommes dans un pays grand comme la France, celle-ci en appelle à l’Europe et aux Nations Unies. Concernant l’Europe, ses pays dominants, comme l’Allemagne, n’étant pas directement concernés par le pillage des richesses sur place, le niet catégorique de Madame Merkel vaudra aussi pour tous les autres états membres. C’est donc une fin de non recevoir. Point final.
S’agissant des Nations Unies si, compte tenu de la nouvelle répartition des rôles de gendarmerie entre la France et les USA sur le continent africain, les choses sont un peu moins claires, le résultat sera vraisemblablement à peu près le même: Rien, ou presque…
La France est seule !
Pour se sortir de cette situation tendue où ils ne sont plus, pour l’instant, totalement maitres du jeu, les français en sont réduits à faire ouvertement pression sur leurs « amis » chefs d’état africains. C’est ainsi qu’ils ont fait convoquer, par la CEEAC (communauté économique des états d’Afrique Centrale), un sommet (3) où sera décidé du sort, par ces chefs d’état, de leur pair Michel Djotodia.
Autrement dit, un ixième coup de force, toujours téléguidé par la France et imposé par elle aux chefs d’état de toute la Région! Une magouille grotesque qui en dit long sur les marges de manoeuvre de ces « chefs » (d’état) et sur la souveraineté que ceux-ci garantissent à leurs propres états.
Décidemment, et malheureusement pour elle, la relation France-RCA est bien un vrai cas d’école. Peu importe, en effet, à la France l’ordre qui prévaudra à Bangui pourvu qu’il y ait de l’ordre et que les affaires continuent, à l’ombre de cette bonne vieille françafrique.
Et gageons aussi que, cette solution une fois trouvée, les préoccupations humanitaires de Monsieur Laurent Fabius, si incontournables soient-elles aujourd’hui, seront vite reléguées en seconde page de son journal de bord et les populations abandonnées à leur triste sort.
1/ A propos de guerre des chefs voir www.lautreafrique.info sur la situation au Sud Soudan.
2/ Sur la Françafrique voir le site survie et www.lautreafrique.info
3/ Le sommet se tient à…N’djamena ! Quand on connaît les « liens » unissant Déby à la France et son rôle dans la crise actuelle en RCA, on a tout dit.
François Charles
9 janvier 2014