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Centrafrique. Comment La France a défait Djotodia

par Sam La Touch 14 Janvier 2014, 21:38 Articles de Sam La Touch Centrafrique France Françafrique François Hollande Le Driant Djotodia

Centrafrique. Comment La France a défait Djotodia


Lors de ses voeux devant la presse, mardi 14 janvier, le "chef de guerre" François Hollande a commenté l'actualité centrafricaine et a sorti une phrase dont il a seul le secret en déclarant :
"Nous n'avons pas vocation à choisir les dirigeants de la Centrafrique. La France, elle aide, mais elle ne se subsitue pas. (...) Ce temps où la France faisait et défaisait les présidents de Centrafrique et d'une partie de l'Afrique, c'est fini". (JAI)

Pour se documenter sur la manière dont la France a facilité le départ du putschiste Djotodia (après en avoir fait de même pour Bozizé), on peut consulter l'article du Monde (tout en euphémisme) ou de Finian Cunningham (plus direct).


" Ce fut un bien mauvais réveillon 2013 que celui passé par Michel Djotodia, le président de transition en Centrafrique. Dans la nuit du 31 décembre, des heurts menacent le camp De Roux où il est retranché à Bangui, et l'ex-rebelle de la Séléka a appelé la force française Sangaris à l'aide. Mais le 1er janvier à 1000 km de là, son sort politique est scellé d'une autre manière. Dans la capitale du Tchad, le président Idriss Déby reçoit Jean-Yves le Drian, le ministre de la défense français...Ce soir du 1er janvier, au Palais rose, les deux hommes se mettent d'accord sur le principe d'un départ prochain de Michel Djotodia." Le Monde Centrafrique : comment la France a précipité la fin de Djotodia

"Le Ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a également lancé un appel pour que Djotodia soit "remplacé dès que possible". Le président tchadien Idriss Déby (maintenu au pouvoir au Tchad par l'Etat français en 2008, NDT) avait été l'un des dirigeants africains les plus virulents à appeler Djotodia à quitter le pouvoir. Déby, qui est décrit comme "un allié français" ( en d'autres termes , " marionnette " ), se faisait la voix de la France et donnait une voix africaine à une directive de Paris, une directive qui équivaut à un coup d'Etat". Press TV Centrafrique. Le renard français dans le poulailler africain (par Finian Cunningham)

Comme Hollande n'en est plus à une contradiction près, il s'est montré volontairement flou
concernant le contingent français et la durée de l'opération Sangaris : "Aujourd'hui, il y a 1 600 soldats français en Centrafique. Lorsque la mission aura rencontré le succès attendu, ces forces rentreront." (JAI).

Et hier, il déclarait que l'opération Sangaris serait brève. Cela s'appelle naviguer à vue ! Ce "chef de guerre" qui prend ses ordres directement de l'Etat-Major sans en consulter le Parlement avait opportunément déclaré que l'armée française n'interviendrait pas lorsque les Séléka ont commencé à lancer leur offensive sur Bangui en janvier 2013. Et cela malgré les accords de coopération militaire avec l'ancien dictateur Bozizé lui-même mis en place par l'Etat Français et son allié tchadien en 2006 avec le soutien de l'armée française et de son aviation pour pacifier le nord du Centrafrique.

Lire aussi :
- Comment la France a fait et défait les dictatures en Centrafrique : de Bokassa à Djotodia en passant par Bozizé 
- Centrafrique : "La France n'interviendra pas" F. Hollande 
- Exclusif : comment la France a soutenu la Séléka en Centrafrique 
- Chaos en Centrafrique et nouvelle rébellion. Le résultat de la politique africaine de Paris depuis 50 ans 
- La France pompier pyromane en Centrafrique 
- Le dictateur Sassou Nguesso porté au pouvoir par la France en 1997 révèle la responsabilité de l'Etat français dans les crises qui secouent le Centrafrique depuis 50 ans 
- Centrafrique. La France entre en guerre sans vote ni consultation du Parlement 
- Centrafrique. La petite guerre humanitaire (MDP) 
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