Nouvelle frappe américaine en Somalie Opex 360
Pendant que les forces françaises mènent des "opérations de contre-terrorisme" au Sahel, les Etats-Unis s’intéressent plus particulièrement à la Somalie, pays où sont actifs les jihadistes des milices Shebabs, proches d’al-Qaïda.
Ainsi, le 28 octobre, une frappe aérienne effectuée par un drone tua Ibrahim Ali Adbi, alias Anta-Anta, près de Jidlib, à environ 350 km au sud de Mogadiscio. Cet individu était soupçonné d’avoir joué un rôle actif dans la préparation de plusieurs attentats suicides commis contre les autorités somaliennes et les forces de l’AMISOM, la force de l’Union africaine déployée dans le pays pour justement combattre les milices shebabs.
Quelques jours plus tôt, les forces spéciales américaines – des Navy Seals – tentèrent, sans succès, de neutraliser Abdulkadir Mohamed Abdulkadir alias “Ikrima” à Barawe, dans le sud de la Somalie. Chef des jihadistes étrangers intégrés aux Shababs, ce kényan d’origine somalienne est notamment recherché pour avoir participé à la planification des attentats contre les intérêts américains à Nairobi et Dar es Salaam, en 1998.
Visiblement la région de Barawe intéresse tout particulièrement les Etats-Unis puisque ces derniers, selon des responsables américains, y ont effectué une nouvelle frappe, le 26 janvier, au lendemain d’un appel des dirigeants des milices Shebabs à intensifier les attaques contre les troupes de l’AMISOM.
“L’armée américaine a lancé une attaque aérienne en Somalie, visant un homme que Washington pense lié à al-Qaida et aux milices islamistes des Shebabs”, a ainsi affirmé l’un d’eux. Quant à savoir l’identité de la “cible”, aucune précision n’a été donnée, si ce n’est qu’elle est traquée par les Etats-Unis “depuis des années”. Cela étant, il est probable que l’homme visé par cette frappe soit à nouveau Ikrima.
La région de Barawe pourrait justement être le prochain objectif de l’AMISOM. L’action de la force de l’Union africaine, conjuguée à celle des troupes éthiopiennes, a déjà permis de chasser les miliciens shebabs de la plupart de leurs bastions, même si ces derniers contrôlent encore de vastes zones rurales.
Or, la prise de Barawe, où sont implantés des camps d’entraînement de jihadistes, permettrait de couper l’approvisionnement par la mer des milices shebabs et d’unifier les zones contôlées par l’AMISOM, de l’extrême-sud du pays jusqu’à Mogadiscio. Pour le moment, cette opération n’a pas pu se faire à cause du manque d’effectifs de la force de l’Union africaine, qui compte 17.000 hommes venus de l’Ouganda, du Kénya, du Burundi, de la Sierra Leone et de Djibouti.
Cela étant, le 22 janvier, l’AMISOM a intégré dans ses rangs les 4.400 soldats éthiopiens déployés en Somalie depuis novembre 2011 justement pour combattre les milices shebabs. Ces derniers seront responsables des régions de Bay, Gedo et Bakool (toutes deux frontalières avec l’Ethiopie).
Par ailleurs, le Pentagone a mis en place une “cellule de coordination” à Mogadiscio afin de “soutenir l’AMISOM et les forces de sécurité somaliennes, accroître leurs capacités et promouvoir la paix et la sécurité dans toute la Somalie et la région”. Une équipe d’au moins 5 militaires américains, est opérationnelle depuis decémbre.