Des drones pour les opérations de l'ONU en Afrique Le Figaro
Cinq drones Falco seront opérationnels début avril, et l'exploitation des images demeurera l'exclusivité de l'ONU. L'organisation fonde de grands espoirs sur ces appareils qui pourraient améliorer la sécurité en Afrique tout en réalisant des économies substantielles.
Une trouée à travers la canopée et quelques masures apparaissent distinctement, traversées par une piste de brousse et un motocycliste isolé qui accélère, comme dérangé par l'intrus venu du ciel. Pas une âme qui vive, jusqu'à ce que la caméra bascule en mode infrarouge, révélant un groupe d'individus sous abri. S'agit-il de réfugiés, d'écoliers ou de combattants rebelles ourdissant un mauvais coup?
La scène se déroule aux confins orientaux de la République démocratique du Congo (RDC), le long des frontières poreuses avec le Rwanda et l'Ouganda. L'appareil à l'origine de ces prises de vue spectaculaires est un des tout nouveaux drones de surveillance italiens exploités depuis le 3 décembre 2013 par la Monusco, la mission de l'ONU en RDC. Bien qu'anodine, cette bande vidéo en couleur, première du genre à être présentée à la presse, constitue une petite révolution dans la région des Grands Lacs et le modus operandi du maintien de la paix.
Après avoir défait en octobre les rebelles du M23 au Nord-Kivu et libéré Goma, les Casques bleus du général brésilien Santos Cruz attendaient avec impatience ces aérodynes pour traquer les rebelles éparpillés dans une jungle impénétrable, perturber les trafics d'armes et de minerais, et secourir les populations isolées. Malgré le crash sans conséquence d'un des deux premiers exemplaires, cinq drones Falco seront opérationnels début avril. L'exploitation des images demeure l'exclusivité de l'ONU et ne serait, assure-t-on au siège, transmise à aucun État, pas même Kinshasa pourtant très intéressé par cette mine de renseignements...
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