Esclavage : la pression monte d'un Cran JAI
L'association a de nouveau choisi le terrain judiciaire comme arène. Son arme : une plainte contre l'État pour crime contre l'humanité lors de la construction du chemin de fer Congo-Océan.
C'est ce qui s'appelle mettre la pression. En l'espace d'un an, le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) présidé par Louis-Georges Tin a déposé plainte trois fois contre l'État français pour crime contre l'humanité devant le tribunal de grande instance de Paris. Avec, en ligne de mire, la question très sensible des réparations, notamment financières, liées à la traite négrière. Depuis la loi Taubira, adoptée en mai 2001, l'esclavage est en effet reconnu en France comme crime contre l'humanité.
La dernière assignation sera déposée le 25 février et vise, en plus de l'État, trois entreprises françaises : Spie, spécialisée dans les domaines de l'énergie et des communications (4,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012), son holding, Clayax Acquisition, et son ancienne filiale Spie Batignolles, un acteur majeur de la construction en France (2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2011).
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En cause, le recours de ces compagnies - ou plutôt de leur ancêtre commun, la Société de construction des Batignolles (SCB) - au travail forcé pour la construction du chemin de fer Congo-Océan, reliant Pointe-Noire à Brazzaville (Congo), entre 1921 et 1934. Près de 127 000 Africains, issus de toute l'Afrique-Équatoriale française (AEF), sont enrôlés sur ce chantier. Selon les chiffres officiels, 17 000 mourront....
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