Ukraine : la France prête à envoyer des avions en Pologne et aux pays baltes Le Parisien
Nouvelle étape dans le bras de fer qui oppose la Russie, l’Europe et les Etats-Unis au sujet de l’Ukraine. La France fait savoir ce vendredi matin qu’elle va proposer aux pays baltes et à la Pologne d’envoyer quatre avions de combat (Rafale et Mirage 2000) pour renforcer, dans le cadre de l’Otan, la surveillance aérienne au dessus de ces pays.
Paris propose également, « si la demande est faite », d’assurer « une patrouille Awacs, au départ de la France, environ deux fois par semaine ». « Il s’agit d’assurer à nos alliés l’expression de notre solidarité », a renchéri François Hollande au sommet de Bruxelles. « Il s’agit de veiller à ce que des opérations de sécurité puissent être menées », a-t-il poursuivi.
Vendredi matin, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a débuté une tournée express dans les pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie) et en Pologne. Il s’agit, explique t-on de rassurer les voisins de la Russie, dans le cadre de la crise en Ukraine. Jean-YvesLe Drian a rappelé que la crise ukrainienne et « l’annexion de la Crimée » par la Russie constituent « une menace pour la paix et la sécurité en Europe ».
L’OTAN assure déjà, depuis 2004, une mission de « police du ciel » aux pays Baltes. Jusqu’en mai, ce sont les Etats-Unis qui effectuent cette mission. Avec la crise ukrainienne, ils ont porté de quatre à dix le nombre d’avions qui y sont dévolus. Ensuite, la Pologne, membre de l’Otan, doit prendre la relève. C’est dans ce contexte que Paris propose son aide. « C’est la réassurance de mise à disposition d’avions français, si l’Otan le décide et si les Polonais en ont besoin », précise l’entourage de Jean-Yves Le Drian. En proposant l’éventuel envoi de quatre avions, si l’Otan le décide, la France, qui a déjà assuré trois fois cette mission de police du ciel dans les pays Baltes, montre qu’elle est disponible pour prendre le relai sans attendre son tour.
Jean-Yves Le Drian veut rassurer les voisins de la Russie
Concernant d’éventuelles patrouilles d’Awacs au départ de la France, l’OTAN a déjà décidé de faire patrouiller des Awacs pour rassurer la Pologne et la Roumanie. L’Awacs français resterait basé en France, alors que les avions de l’OTAN qui assurent la police du ciel aux pays Baltes sont stationnés sur la base de Siauliai en Lituanie.
Les annonces de ce matin ont deux objectifs : non seulement rassurer les voisins de la Russie mais montrer au Russes qu’on se prépare en cas de besoin. Jusqu’à nouvel ordre, les dirigeants occidentaux ont exclu l’option militaire face à la Russie malgré le rattachement de la Crimée à la Russie.
Alors que la France affirme ce matin avoir suspendu la plupart de ses activités de coopération militaire avec la Russie, notamment les échanges de visites et exercices conjoints entre les deux pays, le ministre estonien de la Défense, Urmas Reinsalu a déploré la décision française de vendre deux navires Mistral à la Russie. « Il s’agit de bâtiments d’attaque », a-t-il souligné. M. Le Drian a rappelé pour sa part que la question de la suspension éventuelle de leur livraison serait examinée « en octobre », date prévue de la livraison du premier bâtiment.
Après Tallinn (Estonie), Jean-Yves Le Drian devait se rendre à Vilnius (Lituanie) puis à Varsovie (Pologne). Dans l’après-midi, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant l’ambassade de France à Vilnius pour protester contre la vente à la Russie des Mistral, des bâtiments de projection de troupes et de commandement.