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Pour une Afrique libérée de la dette CADTM
La première Université du Réseau CADTM Afrique s’est tenue dans la ville de Hammamet en Tunisie les 21 et 22 mars 2014 sous le thème « Pour une Afrique libérée de la dette ». Cette rencontre destinée à la formation des membres du Réseau a permis aussi d’échanger entre les quatre vingt militantes et militants venu-e-s de dix pays africains (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Mali, Maroc, Niger, Sénégal, RDC, Togo et Tunisie) et les représentant-e-s venu-e-s de pays européens (France et Belgique). Le mécanisme de la dette comme système de transfert des richesses du Sud vers le Nord a été au centre des travaux de cette université. Ses conséquences sur la vie des peuples de notre continent ont été décortiquées lors de six ateliers et lors de la plénière. Les principaux points abordés sont les suivants :
• Les dettes de l’Afrique ont une histoire. L’étude des origines de ces dettes coloniales nous a permis d’avoir un cadrage historique de l’endettement du continent.
• Malgré le bilan catastrophique des 70 ans du FMI et de la Banque mondiale en Afrique, ces Institutions financières internationales continuent à promouvoir des politiques d’austérité à travers de nouveaux Programmes d’ajustement structurels.
• Le pillage des ressources naturelles en Afrique a été exposé à travers les cas du Niger, du Mali, de la Tunisie et du Maroc. Les participant-e-s ont posé la question des réparations à exiger aux multinationales exploitant les richesses de notre continent. • Les participant-e-s ont pu s’initier aux audits de la dette, à leurs principes et à leurs mécanismes afin de leur permettre de mener campagne dans leurs pays respectifs sur cette revendication.
• Tout au long des travaux de cette université, des alternatives à l’endettement et aux mesures néolibérales ont été proposées pour une Autre Afrique possible. Profitant de cette rencontre, les représentant-e-s des dix pays africains saluent les luttes menées par les peuples du Nord comme du Sud. Ils/elles tiennent tout particulièrement à réaffirmer leur solidarité avec :
• Le peuple tunisien dans son combat pour la liberté, la dignité et la justice sociale et condamnent les tentatives contre-révolutionnaires visant à briser le processus révolutionnaire par l’intermédiaire de la dette et des mesures d’austérité. Nous appelons le Parlement européen à voter en avril prochain contre le prêt de 300 millions d’Euros qui est assorti de conditionnalités imposées par le FMI. Nous exigeons à la place la suspension immédiate du remboursement de la dette à l’égard des créanciers européens, le temps qu’un audit de cette dette soit réalisé.
• Le peuple malien en cette période difficile marquée par l’offensive impérialiste dirigée par la France et le FMI contre ce pays, ainsi que les attaques des groupes mafieux et terroristes, menaçant la stabilité de ce pays.
• Le peuple nigérien face au pillage de ses ressources, exercé par les multinationales.
• Le peuple marocain dont les militant-e-s subissent la répression et les arrestations de la part du régime. Parmi eux, le mouvement des femmes victimes des micro-crédits dans le sud-est marocain. Nous condamnons le jugement inique contre Amina Mourad et Benaceur Ismaini, coordinateurs de ce mouvement et nous exigeons la levée de toutes les poursuites à leur égard.