Alors que l'on ne sait toujours pas qui finance le terrorisme islamiste de Boko Haram au Nigeria mais que de forts soupçons vont vers l'Arabie Saoudite (1) soutenue par les USA, Israël (2), la Grande-Bretagne (1) et la France (3), Washington ne s'est pas privée de condamner les autorités nigériannes pour leur gestion de la crise et de la secte terroriste Boko Haram notamment pour les exactions massives commises par l'armée nigérianne dans le nord-est du Nigeria (4). La pression atlantiste sur les autorités nigériannes semblent s'accentuer alors que pendant deux ans, l'administration Obama a refusé de mettre le groupe Boko Haram sur la liste des organisations terroristes (5). A présent, des agents des services français, israéliens, britanniques et étatsuniens patrouillent sont arrivés au Nigeria. De plus, des avions, drones et hélicoptères états-uniens surveillent le territoire du nord-est du Nigeria.
Références : 1. Le financement de Boko Haram proviendrait de Fonds islamiques en Arabie Saoudite et en Grande-Bretagne 2. Boko Haram : le double jeu d'Israël 3. Boko Haram : le double jeu de François Hollande 4. AFP Lycéennes enlevées au Nigeria: Washington brocarde Abuja 5. Hillary Clinton a-t-elle refusé de désigner Boko Haram comme organisation terroriste ?
AFP Lycéennes enlevées au Nigeria: Washington brocarde Abuja (AFP) - Les Etats-Unis, qui aident le Nigeria à retrouver les lycéennes aux mains de Boko Haram, ne se sont pas privés jeudi pour brocarder Abuja pour sa gestion de la crise et les violations des droits de l'homme perpétrées par son armée. Washington considère le géant d'Afrique de l'Ouest comme un "partenaire stratégique" et s'alarme de la menace régionale que pose le groupe islamiste armé, inscrit depuis novembre 2013 sur la liste noire américaine des "organisations terroristes étrangères". Les Américains sont en pointe dans la mobilisation mondiale pour tenter de ramener chez elles plus de 200 jeunes filles kidnappées il y a un mois par Boko Haram: ils ont dépêché au Nigeria une trentaine de civils et de militaires, y ont envoyé des drones et des avions de surveillance et pilotent une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux. "Résoudre cette crise est dorénavant l'une des premières priorités du gouvernement des Etats-Unis", a affirmé un directeur du bureau Afrique du département d'Etat, Robert Jackson, devant une commission du Sénat. Mais le diplomate, plusieurs sénateurs et une cadre du Pentagone ont taclé la politique d'Abuja. "En dépit des offres d'assistance des Etats-Unis et d'autres partenaires internationaux, la réponse du gouvernement nigérian à cette crise a été d'une lenteur tragique et inacceptable", a tonné Robert Menendez, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat. Il a donné écho aux critiques du régime du président nigérian Goodluck Jonathan, accusé d'avoir mis trois semaines à réagir au rapt des lycéennes. Le sénateur démocrate a exhorté "le président Jonathan à faire montre du leadership que sa nation exige". Le ministère américain de la Défense a enfoncé le clou. Une de ses responsable, Alice Friend, a déploré que "les forces de sécurité nigérianes (aient) été lentes à s'adapter et à mettre en ?uvre de nouvelles stratégies et tactiques face à la menace sophistiquée" que représente Boko Haram. Et, a renchéri M. Jackson, les Etats-Unis "pressent le Nigeria de modifier son approche à l'égard de Boko Haram". De fait, lorsque Washington avait classé le 13 novembre 2013 Boko Haram comme "organisation terroriste étrangère" pour ses liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique, le gouvernement américain avait insisté sur "l'approche globale" que devait adopter le Nigeria dans sa lutte antiterroriste: "Application de la loi, actions politiques et en matière de développement, et engagement militaire". - Droits de l'homme violés - Car les Etats-Unis accusent une partie de l'armée nigériane de violations des droits de l'homme lors d'offensives contre Boko Haram. Le président Barack Obama l'avait signifié au président Jonathan lors d'un tête-à-tête à l'ONU en septembre dernier. "Lorsque des soldats détruisent des villes, tuent des civils, arrêtent des innocents en toute impunité, la méfiance s'installe" chez les populations, a fustigé M. Jackson. Sa collègue du Pentagone, Mme Friend a de même rappelé le "bilan d'atrocités au Nigeria perpétrées par certaines forces de sécurité lors de leurs opérations contre Boko Haram". Elle a déploré que "le Nigeria soit un partenaire avec lequel il est extrêmement périlleux de travailler", assurant que Washington ne "fournissait pas d'assistance" aux escadrons militaires accusés de "grossières violations des droits de l'homme". Le gouvernement américain est toutefois critiqué par les républicains pour avoir mis des mois, en 2012 et 2013, à se décider à inscrire Boko Haram et le groupe Ansaru sur sa liste "terroriste". Des élus républicains visent surtout Hillary Clinton, secrétaire d'Etat entre 2009 et février 2013 et qui s'était rendue à Abuja à l'été 2012. "Nous aurions pu le faire plus tôt", a concédé M. Jackson du département d'Etat. "Mais l'important est de l'avoir fait (...) C'est une organisation qui est devenue une menace internationale et à laquelle on doit répondre par une coopération internationale", a-t-il défendu....