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Elections syriennes : depuis la guerre en Syrie, Bachar el-Assad n'a jamais été aussi populaire.

par Sam La Touch 8 Juin 2014, 06:19 Articles de Sam La Touch Syrie Bachar el-Assad Elections 3 juin 2014 France Liban OTAN CNS

Elections syriennes : depuis la guerre en Syrie, Bachar el-Assad n'a jamais été aussi populaire.

Depuis la guerre civile déclenchée par les forces atlantistes et leurs sbires, la popularité de Bachar el-Assad n'a jamais été aussi élevée. Lors des élections présidentielles organisées par le régime en place, le 3 juin 2014, des millions de personnes se sont déplacées à tel point qu'il y a eu des embouteillages monstres dans certaines villes libanaises où les réfugiés syriens ont voté en masse (voir photos). Interdites en France par le régime impérialo-socialiste en place mais aussi en Belgique et en Allemagne dans le bastion atantiste, ces élections ont vu un taux de participation record avec plus de 73.4% de Syriens qui se sont rendus aux urnes. Selon l'avocat Damien Viguier, le gouvernement français a violé le droit international. "Les gouvernants actuels de la France, spécialement son Président, son 1er ministre et son ministre des affaires étrangères, semblent faire fi de la pierre angulaire du droit international, comme de tout droit en général : le respect de la parole donnée...En effet, en quoi la Convention de Vienne du 24 avril 1963 sur les relations consulaires permettrait à un État de s’opposer à l’organisation d’élections étrangères sur son territoire ? L’article 5 de cette Convention précise en quoi consistent les fonctions consulaires. Il commence par en dresser la liste, et en aucun cas il n’est prévu que l’État de résidence puisse s’opposer à leur exercice." Il faut dire que la France de la Vème République n'a jamais trouvé rien à redire et encore moins ses médias sur le trucage des élections dans les dictatures françafricaines qu'elle a contribuées à installer. Trucages électorales françafricains passés sous silence depuis un demi-siècle, dans un pays racialiste à la mémoire tronquée et sélective qui confine à la discrimination. Pour Damien Viguier, "en faisant un sort discriminatoire à l’État syrien, la France viole le droit des relations consulaires, et en particulier l’engagement par elle pris en ratifiant la Convention de Vienne du 24 avril 1963". La France serait passible de la Cour Internationale de Justice, selon l'avocat.

On peut toutefois sérieusement douter d'élections régulières dans un contexte de guerre civile attisée par l'Occident et les pays du Golfe. Il a été reproché à Assad d'avoir choisi deux faire-valoir comme concurrents directs durant cette élection qui apparaît plus comme un plébiscite-référendum en faveur d'Assad que comme une véritable élection démocratique. La loi électorale, concoctée pour l’occasion, excluait de facto toute candidature dissidente et les élections n'ont été réalisées que dans les zones contrôlées par le régime Syrien soit moins de 60% du territoire. Mais, contrairement aux élections truquées réalisées dans les démocratures françafricaines made in France (Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville au pouvoir depuis 17 ans, Blaise Compaoré au pouvoir depuis 27 ans, Paul Biya au Cameroun depuis 32 ans, Idriss Déby au Tchad depuis 24 ans, la dynastie Bongo au Gabon depuis 47 ans, la dynastie Eyadéma au Togo depuis 47 ans...), la régularité du scrutin là où il s'est déroulé n'a pas été remise en cause par les observateurs sur place. Les journalistes présents ont pu circuler librement dans les zones où avaient lieu les élections et constater la sincérité du scrutin. Mais un scrutin tronqué par la nature même des candidats de l'opposition qui ont été choisis et de par son organisation viciée en amont.

Les résultats officiels sont :
Bachar el-Assad (baassite, alaouite) : 10,319,723 voix, soit 88,7 % des suffrages exprimés et 65 % de la population en âge de voter ;
Hassan al-Nouri (libéral, sunnite) : 500,279 voix, soit 4,3 % ;
Maher el-Hajjar (communiste, sunnite) :372,301 voix, soit 3,2 %.
Blancs et nuls : 3,8%

L'engouement des réfugiés syriens dans les pays voisins de la Syrie (Jordanie, Liban) en faveur de Bachar el-Assad laisse peu de doute sur la nature de leur exil. Un exil contraint par les exactions et la guerre menée par les sbires de l'axe impérialiste étatsuno-israéliens. "Je vote pour Bachar, j'aime Bachar, c'est le meilleur, bien mieux que tous ceux qui tuent en Syrie", affirmait ainsi à Lorientlejour.com Salah, un homme d'une trentaine d'années résidant au Liban et venu voter en famille. Une chose est sûre, ce scrutin - aussi discutable qu'il soit - laisse peu de doute sur la popularité d'Assad en Syrie et la marginalisation de la Coalition nationale syrienne soutenue de l'extérieur par les "amis de la Syrie". Allez leur dire que l'on n'impose pas "la démocratie" à coup de bombes, de guerres, de massacres, d'ethnocides ou de génocides ou alors cela s'appelle la colonisation ou bien la dictature. En conséquence de quoi, ces élections apparaissent comme les élections de la résistance face aux agressions impérialistes et néocolonialistes occidentales qui n'ont fait que plonger la Syrie un peu plus dans le chaos et la sécularisation du pouvoir.

Elections syriennes : depuis la guerre en Syrie, Bachar el-Assad n'a jamais été aussi populaire.
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