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Françafrique / Congo-Brazzaville : Mathias Dzon privé de voyage et Ambroise Malonga et Paul Mpouele privés de Visa

par Benjamin BILOMBOT BITADYS 10 Juin 2014, 08:58 Congo-Brazzaville France Françafrique Mathias Dzon Sassou Nguesso Ambroise Malonga Paul Mpouele Ambassade de France

Françafrique / Congo-Brazzaville : Mathias Dzon privé de voyage et Ambroise Malonga et Paul Mpouele privés de Visa
Congo-Brazzaville : Mathias Dzon privé de voyage et Ambroise Malonga et Paul Mpouele privés de Visa
ParBenjamin BILOMBOT BITADYS


Paris est la capitale occidentale la plus prisée du personnel politique des pays africains de la zone franc (PAZF). C’est dans la capitale française, Paris, que se font et défont les pouvoirs africains. Les exemples sont légions.
L’histoire des pays africains est pavée de faits Illustres. Michel Djotodia, Catherine Samba-Panza en RCA et Ibrahim Boubacar Kéita au Mali en sont les dernières démonstrations. C’est également à Paris que Sassou trouva refuge lors de sa traversée du désert après le coup de pied électoral de 1992. C’est aussi à partir de Paris, en compagnie de Jacques Chirac et l’aide logistique de la firme pétrolière Total/ELF, que Sassou prépara son putsch du 5 juin 1997 qui renversa Pascal Lissouba.


Assises de l’Opposition
Au moment où se tiennent à Paris les premières assises nationales du Congo-Brazzaville pour l’alternance démocratique du 7 au 10 juin 2014 sous la présidence de Jean Luc Malékat, Alexis Miayoukou, Benjamin Toungamani et Noël Magloire Ndoba, deux hommes politiques du Congo-Brazzaville, et non des moindres, ont été empêchés d’effectuer le déplacement de l’Hexagone : Mathias Dzon et Ambroise Hervé Malonga. Paul Marie Mpouélé/Ambroise Malonga, même refus. Simple coïncidence ?

Corrélation
L’un a été interdit (par des agents de police zélés instruits par le général Philippe Obara) de franchir le tarmac de l’aéroport Maya-Maya de Brazzaville et l’autre privé de visa par les autorités consulaire de l’ambassade de France au Congo-Brazzaville. L’un a été ministre des finances de Sassou et l’autre avocat du Congo-Brazzaville présidé par Sassou. Les évènements se recoupent. Les deux hommes ont un dénominateur commun. L’opposition farouche chevillée au corps au pouvoir de Denis Sassou Nguesso lequel nourrit les velléités de changer la Constitution du 20 janvier 2002. L’homme de L’Alima dirige le Congo-Brazzaville d’une main de fer dans un gant de velour.
Mathias Dzon n’en démord pas. Une cellule a été montée au palais de Mpila par Sassou pour nuire aux leaders de l’opposition. Mathias Dzon le disait à son entourage. Il l’a déclamé officiellement au cours d’une conférence de presse. Mathias Dzon a porté plainte contre l’État congolais.
Cette plainte est motivée, a-t-il dit, par l’interdiction répétitive dont il est victime de la part des pouvoirs publics de sortir du Congo alors que les autres dirigeants de l’opposition congolaise sont libres d’aller à l’étranger et de revenir comme ils veulent, ainsi que le prévoit la Constitution congolaise en son article 21.

La police des frontières
Décidément, l’aéroport de Maya-Maya est un véritable Triangle des Bermudes pour tout voyageur qui n’est pas en odeur de sainteté à Mpila, siège du pouvoir de Sassou (congopage.com, 19 janvier 2014). Maurice Massengo Tiassé, fou du roi, a goutté aux affres de la police des frontières de Philippe Obara, l’âme damnée de Sassou au même titre que Jean François Ndéngué, avant d’être autorisé de monter dans l’avion en direction de Paris, cela, après un entretien fructueux, au propre comme au figuré, avec Sassou.
En effet, le dernier fait en date est le refus de se rendre en France que Mathias Dzon s’est vu infliger mercredi 4 juin. Interrogé sur le motif de cette interdiction de sortir du territoire, l’officier de police de service à l’aéroport de Brazzaville s’est contenté de lui indiquer qu’il avait reçu des instructions orales de sa hiérarchie l’enjoignant de ne pas laisser sortir l’ancien ministre des Finances (RFI , 5 juin 2014). Paul Marie Mpouélé a subi le même traitement que Maître Malonga de la part des autorités consulaires françaises au Congo-Brazzaville.
Quand on sait que Me Tiassé et Mathias Ndzon furent solidaires de Sassou lors de la traversée du désert à Paris (avant le coup d’Etat de juin 1997) ce qui est arrivé à ces deux-là ne peut étonner que les naïfs : l’ingratitude est la chose la mieux partagée en politique.
Dans la même semaine, Maître Malonga a essuyé un refus de visa pour la France (pour la seconde fois consécutive) alors que l’avocat congolais a déjà effectué plusieurs voyages entre Paris et Brazzaville. Le premier refus lui avait été notifié juste après sa sortie de prison pour avoir défendu le colonel téké Marcel Ntsourou.

Main noire
Mathias Dzon et Ambroise Malonga sont contre le changement de la Constitution du 20 janvier 2002. Il en est de même de Paul Marie Mpouélé, jeté en prison à plusieurs reprises par le régime du Congo-Brazzaville. Sassou redoute-t-il que Mathias Dzon, Ambroise Malonga et Paul Marie Mpouélé prennent langue avec les autorités françaises au moment où l’on observe une effervescence dans le milieu politique congolais de Paris ?
Faut-il voir la main noire de Sassou derrière la décision des responsables consulaires de l’ambassade de France au Congo-Brazzaville ? Il se murmure que Sassou veut obtenir pour 2016 un blanc-seing pour le changement de la Constitution du 20 janvier 2002 contre des largesses qu’il compte octroyer à la société pétrolière française Total sur les permis d’exploitation du pétrole au large de Pointe-Noire. Si l’assignation à domicile de Mathias Dzon par Sassou est manifeste, l’attitude de Paris à l’égard de Maître Ambroise Malonga et de Paul Marie Mpouélé est par contre ambiguë étant entendu que Paris est la plaque tournante de la politique africaine.
L’axiome a fait florès : « vox Parisi, vox Dei ». Mais, qu’est ce qui fait courir les hommes politiques africains à Paris ? L’Afrique caresse un vœu : l’érection d’institutions fortes et non d’hommes forts pour paraphraser Barak Obama.


Benjamin BILOMBOT BITADYS

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