La BNP vers un accord à plus de 8 milliards de dollars avec les autorités américaines Le Monde
es choses se précisent pour BNP Paribas. La banque française se serait mise d'accord sur les grandes lignes de sa négociation avec la justice américaine. Le groupe, qui est accusé d'avoir contourné l'embargo décrété par les Etats-Unis sur plusieurs pays dont le Soudan dans les années 2000, serait prête à payer une amende de 8 à 9 milliards de dollars (5,9 à 6,6 milliards d'euros), a indiqué le Wall Street Journal dimanche 22 juin.
Selon le quotidien américain, qui cite des sources proches du dossier, BNP Paribas aurait également accepté de plaider coupable. Par ailleurs, l'interdiction temporaire de procéder à des transactions en dollars, tant redoutée par les dirigeants du groupe, ferait elle aussi partie de l'accord. En effet, la majorité des transactions des banques et des entreprises se fait en monnaie américaine.
Enfin, la banque aurait également accédé à la demande du département des services financiers de New York de faire partir une trentaine de salariés. La plupart d'entre eux auraient déjà quitté la banque.
ESPOIRS DOUCHÉS DES RESPONSABLES FRANÇAIS
Les négociations seraient entrées dans leur dernière ligne droite, la responsable de la division criminelle du département de la justice, Leslie Caldwell, ayant eu des entretiens avec des responsables de BNP Paribas vendredi pour fixer un calendrier précis pour annoncer le contenu de l'accord. Celui pourrait être dévoilé début juillet. Des sources proches du dossier n'excluent pas que les négociations échouent, même si ce scénario leur paraît assez improbable. Dans ce cas, BNP Paribas serait inculpée de charges criminelles et devrait aller au procès.
D'après les éléments divulgués dimanche, la banque aurait été obligée de plier sur la quasi-totalité des sanctions. Seule l'amende, qui, selon les premières fuites, aurait pu s'élever à 10 milliards de dollars (7,4 milliards d'euros), a été légèrement revue à la baisse.
Les interventions politiques du chef de l'Etat, François Hollande, auprès de son homologue Barack Obama, mais aussi celles de Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, qui avaient considéré les montants évoqués comme « déraisonnables », auront été vaines. Mêmes les espoirs du ministre des finances, Michel Sapin, qui le 12 juin déclarait encore « nous avons progressé vers des sanctions plus équitables et qui n'obèrent pas de manière trop forte l'avenir », semblent avoir été douchés...