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Caractéristiques et modes d'action de l'Ebola (JA)

par Aftab A. Ansari 30 Septembre 2014, 12:03 Ebola Infection Physiopathologie Caractéristiques cliniques Articles de Sam La Touch

Fig.1 ; Aftab A. Ansari
Fig.1 ; Aftab A. Ansari
Caractéristiques cliniques et physiopathologie de l'infection virale par l'Ebola 
Article originel : Clinical features and pathobiology of Ebolavirus infection
Par Aftab A. Ansari
Journal of Autoimmunity
Traduction SLT

Résumé :

Il y a clairement eu une très importante couverture médiatique internationale de la récente épidémie de virus Ebola en Afrique en partie liée au «facteur peur» associé à cette maladie. En effet, lorsque l'on est infecté, la vitesse de la mort dans la majorité des cas est particulièrement rapide, mais aussi les causes de la mort sont horribles et effrayantes tels que des saignements par différents orifices. Le fait que cette maladie conduit à l'infection et à la mort des soignants (10% au cours de l'épidémie actuelle) et la visualisation de l'équipement de protection porté par ces personnes pour se protéger d'une telle infection ajoute à ce «facteur peur». Enfin, il y a une perception assez claire qu'un tel agent peut être utilisé comme agent de bioterrorisme augmentant ainsi l'appréhension de la population.

Ainsi, dans ses efforts pour obtenir une vue objective de la menace croissante que pose le virus Ebola au grand public, il est important de fournir une compréhension de base de la létalité de l'infection par le virus Ebola qui est mis en évidence dans la figure.1. Cette infection par le virus apparaît d'abord à la désactivation du système immunitaire (un système indispensable pour lutter contre l'infection) et désactive ensuite le système vasculaire qui conduit à des fuites de sang (hémorragie), une hypotension, une diminution de la pression sanguine, suivie de choc et de mort. Le virus semble séquentiellement infecter les cellules dendritiques de désactivation du système d'interféron (l'un des principaux systèmes immunitaires de l'hôte anti-viral) puis les macrophages (qui déclenchent la formation de caillots de sang, la libération de protéines inflammatoires et d'oxyde nitrique endommageant la paroi interne des vaisseaux sanguins conduisant à fuite de sang) et les cellules endothéliales qui contribuent finalement à des hémorragies.

Le virus affecte également des organes tels que le foie (ce qui perturbe la formation de protéines de la coagulation), la glande surrénale (qui empêche la synthèse de stéroïdes et conduit à une insuffisance de la circulation et de la désactivation de la régulation de la tension artérielle) et la tractus gastro-intestinal (conduisant à la diarrhée). La capacité du virus à désactiver ces mécanismes majeurs dans le corps facilite la capacité du virus à se répliquer de façon incontrôlée et rend compte de la rapidité avec laquelle le virus peut provoquer une létalité. Différents laboratoires ont travaillé sur la définition de ces mécanismes en utilisant des systèmes de culture in vitro, une variété de modèles animaux, y compris des modèles animaux utilisant des gènes normaux ou invalidés chez des souris, des cobayes et des primates non humains qui ont conduit à une meilleure compréhension de ses mécanismes potentiels.

Il y a eu aussi de grands progrès réalisés dans l'identification des thérapies allant des plus simples aux plus complexes utilisant un certain nombre d'agents chimiothérapeutiques hautement efficaces, une variété très efficace de prévention (démontrant son efficacité à 100% chez les modèles de primates non humains) à base de recombinants (adénovirus base, le vaccin VSV Ebola, ou basé sur le virus de la rage), de vaccins thérapeutiques potentiels (cocktail d'anticorps monoclonaux tels que ZMAPP) et d'autres approches (tels que le TKM-Ebola et les ARNi tels que l'AVI-7537 ) qui sont très prometteurs avec un rythme sans précédent de découverte montrant la vitalité de la recherche scientifique dans son ensemble (sauf qu'à ce jour ces traitements préventifs, hormis le ZMapp, n'ont pas été testés chez l'homme, ndlr).

Caractéristiques et modes d'action de l'Ebola (JA)
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