La France appelle à une nouvelle intervention en Libye, et dénonce un « plaque tournante du terrorisme» à la porte de l'Europe Article originel : France urges new Libya intervention, calls it 'terrorist hub' on Europe's doorstep Russia Today Traduction SLT
Le monde doit agir en Libye. Ce pays est en train de devenir très rapidement un grand "centre terroriste" au seuil de l'Europe, a mis en garde le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. La France a joué un rôle clé dans l'intervention de l'OTAN en 2011 en Libye qui a conduit au chaos actuel.
Dans une interview au journal Le Figaro, Le Drian a déclaré qu'il était grand temps de "tirer la sonnette d'alarme sur la gravité de la situation en Libye" .
"Le sud [de la Libye] est une sorte de plaque tournante pour les groupes terroristes qui viennent s'y ravitailler - y compris en armes - et se réorganiser. Dans le nord, les centres politiques et économiques du pays ont maintenant le risque de tomber sous le contrôle djihadiste ", a-t-il déclaré.
Le Drian a déclaré que la crise a touché l'État d'Afrique du Nord qui est devenu "une passerelle à la fois pour l'Europe et le Sahara."
La Libye est à un vol de courte durée ou à une embardée de bateau de l'Europe, à un peu plus de 1000 km de Malte et de la Sicile en Méditerranée.
Le ministre a également mis en garde sur le fait que la Libye soit devenue dans la région une "zone de trafic, avec notamment la traite des personnes."
"Nous devons agir en Libye et mobiliser la communauté internationale", a déclaré Le Drian, ajoutant que les troupes françaises stationnées au Mali pourraient être rapprochées des frontières libyennes.
Cependant, pour déménager les forces françaises, Paris a besoin de l'aval de l'Algérie, qui ne semble pas enchantée par cette idée.
"Nous n'acceptons pas d'intervention étrangère à nos frontières, nous voulons une solution régionale", a déclaré le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, ce week-end. "Nous avons besoin d'un consensus pour mettre en place un gouvernement et des institutions capables de gouverner le pays."
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sisi, s'est également prononcé contre la participation de puissances étrangères dans cette région d'Afrique du Nord.
Un autre voisin de la Libye, la Tunisie, a également déclaré qu'elle était "par principe opposée à toute intervention militaire dans un pays."
Le porte-parole du gouvernement tunisien, Nidhal Ouerfelli, a déclaré au sujet des événements en Libye au cours des trois dernières années : "Nous avons vu les expériences du passé et nous avons vu que l'intervention militaire n'a absolument pas conduit à l'installation d'un régime démocratique, à la stabilisation d'un pays".
La crise actuelle en Libye a commencé après les frappes aériennes de l'OTAN qui en 2011 ont aidé les rebelles à évincer et exécuter Mouammar Kadhafi, qui avait gouverné le pays pendant plus de 40 ans.
Depuis lors, les autorités libyennes de transition ont fait des efforts infructueux pour contenir les milices radicales, qui avaient déjà combattu contre Kadhafi.
Les islamistes ont récemment capturé la capitale libyenne, Tripoli, et une grande partie de la deuxième plus grande ville du pays, Benghazi.
D'après René Otayek, chercheur à l'Institut de sciences politiques de Bordeaux : "Vous devez vous rappeler que le chaos en Libye est une conséquence directe de l'intervention de l'OTAN".