Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La guerre contre l’EIIL va durer au moins 30 ans, selon Leon Panetta (Zero Hedge)

par Zero Hedge 9 Octobre 2014, 17:18 EIIL EI Leon Panetta Guerre USA 30 ans

La guerre contre l’EIIL va durer au moins 30 ans, selon Leon Panetta (Zero Hedge)
La guerre contre l’EIIL va durer au moins 30 ans, selon Leon Panetta
Artice originel : Léon Panetta says brace 30 year war Isis
Zero Hedge

Traduction Ender pour les moutons enragés

Leon Panetta représente la quintessence de l’insider. Quelqu’un qui grâce à son influence et sa respectabilité, est capable de causer d’énormes dommages à la liberté et à la prospérité de l’Amérique. En fait, vous pourriez dire que monsieur Panetta est l’un des responsables de la transformation de l’Amérique en république bananière lors de ces dernières décennies. Pourquoi ? Parce qu’il a occupé des postes à haute responsabilité dans les différentes administrations qui se sont succédées. Il a commencé à travailler sous la présidence Nixon avant de changer de parti et d’effectuer neuf mandats au congrès dans le camp démocrate en tant que représentant de la Californie. Il est ensuite entré dans l’administration Clinton comme chef de cabinet. Plus récemment, il fut directeur de la CIA puis secrétaire à la défense d’Obama. Il s’agit d’un animal politique particulièrement doué. Il a des liens très étroits avec les Clinton, et alors qu’il critique violemment Obama dans son dernier livre, il proclame qu’ Hillary Clinton serait «une grande présidente» et que « les Clinton veulent faire le boulot. »

Je suis sûr qu’ils veulent le faire, mais quel boulot, exactement ? Dans le cas de Bill Clinton, il s’agissait de démembrer le Glass Steagall Act, et de réorienter toute l’économie américaine au service de l’oligarchie financière.

Vous pensez que j’exagère ? Dans une interview récente à USA Today, nous pouvons comprendre ce que « faire le boulot » veut dire exactement pour la présidence d’Hillary Clinton : la guerre sans fin.

USA Today rapporte au sujet du dernier livre de Panetta :

« Je pense que nous nous dirigeons vers une guerre de 30 ans » a t-il dit, une guerre qui va dépasser le cadre de l’EIIL pour s’étendre à de nouvelles menaces émergentes au Nigeria, en Somalie, au Yemen, en Libye et dans d’autres régions.

Dans le chapitre final du livre, cependant, il écrit que la faiblesse la plus visible d’Obama est « une réticence agaçante à rallier ses opposants à sa cause. » Trop souvent il « se repose sur la logique d’un professeur de droit au lieu de la passion d’un leader. » En certaines occasions, il évite la bataille , se lamente, et laisse passer des opportunités.

(Oui, c’est vrai qu’Hitler était un leader plein de passion.)

Panetta écrit aussi qu’il est temps pour Obama de changer de tactique et de se ressaisir. Et il est impératif qu’il le fasse. Il fait également une observation au sujet d’Hillary Clinton et affirme qu’elle ferait une « grande présidente ». « Il y a une chose avec les Clinton, c’est qu’ils font le boulot. » ce qui dresse un contraste implicite avec Obama. « Quand on devient président des états-unis, il est facile de dire les choses, mais s’en est une autre de faire qu’elles ad viennent. » « Obama s’est peut-être retrouvé en tant que président à l’occasion de la crise de l’EIIL. J’espère que c’est le cas. Et s’il est prêt à se retrousser les manches et s’il est prêt à s’engager avec le congrès sur certaines autres questions, il peut laisser un héritage présidentiel très fort. Je pense que les 2 ans et demi à venir vont nous apprendre énormément sur ce que l’histoire va retenir de l’administration Obama. »

Réfléchissons à tout cela sérieusement. Il pense qu’Obama « s’est retrouvé en tant que président au cours de la crise de l’EIIL. » C’est très révélateur, car ce qui a caractérisé la politique d’Obama concernant l’EIIL, c’est de lancer une guerre totalement illégale qui ferait passer George W Bush pour un spécialiste du droit constitutionnel. Mais selon Panetta, c’est précisément cela qui a permis à Obama de se « retrouver ». Naturellement, ce qui plait à Panetta chez Hillary Clinton, c’est son appétit pour plus de guerres sanglantes.

Glenn Greenwald rapporte à ce propos :

« Leon Panetta, l’agent au long cours du parti démocrate qui a servi sous l’administration Obama comme secrétaire à la défense et directeur de la CIA, a déclaré ce week-end à propos de la campagne contre l’EIIL :« je pense que nous nous dirigeons vers une guerre de 30 ans. » Il n’y a qu’en Amérique que l’on peut parler de guerre de 30 ans avec tant de désinvolture, de la même manière que les autres pays parlent du temps qu’il fait. Il a ajouté que la guerre « allait se développer au delà du cadre de l’EIIL et inclure des menaces émergentes au Nigeria, en Somalie, au Yemen, en Libye, et dans d’autres régions. » Et dans d’autres régions : donc non seulement une nouvelle guerre de plusieurs décennies sans limites temporelles, mais également sans zone géographique précise. Il a critiqué Obama, qui a bombardé 7 pays musulmans plus la minorité musulmane aux philippines (presque le double de George W Bush) pour n’être pas suffisamment interventionniste, en dépit du fait que les officiels de l’administration Obama ont eux-même expliqué au public qu’il fallait envisager la nouvelle guerre en terme d’années. Maintenant nous avons Hillary Clinton (dont Panetta dit qu’elle fera une « grande présidente » ). Dans une réunion à Ottawa, elle a proclamé que le combat contre les « militants terroristes » serait « une lutte sur le long terme » qui nécessiterait une « guerre de l’information » aussi bien qu’une « guerre aérienne ».

Cette nouvelle guerre a t-elle dit, est « essentielle » et les états-unis ne se déroberont pas pour la mener « malgré les périls ». Comme Panetta, et la plupart des républicains, Clinton dit clairement dans son livre que tous ces désaccords concernant la politique d’Obama viennent du fait qu’il n’est pas suffisamment belliciste et interventionniste. A ce niveau là il est littéralement inconcevable d’imaginer que les états-unis ne soient pas en guerre. Nous serions même choqués si cela arrivait au cours de notre existence. Tous les officiels américains sont maintenant en train de dire ouvertement que la « guerre sans fin » n’est pas une formule littéraire dramatique mais la description précise de notre politique étrangère. Juste hier, Bloomber a rapporté :« guidées par Lhooked Martin, les actions des plus grandes entreprises de défense américaines s’échangent à des prix record, cela à cause de la multiplication des conflits dans le monde. » Il est particulièrement intéressant que « les investisseurs observent une hausse des ventes pour les fabricants de missiles, de drones, et d’autres armes dans le cadre de l’engagement américain dans la lutte contre l’EIIL en Syrie et en Irak. » De plus, « les USA sont le plus important soutien militaire à Israël qui a mené une offensive de 50 jours contre le Hamas dans la bande de Gaza. »

L’EIIL utilise des armes et des munitions américaines, ce qui signifie que les entreprises de défense américaines fournissent en armes les deux camps de la « nouvelle guerre sans fin ». Comment blâmer les investisseurs d’être pris de vertige ?

Je me rappelle avec acuité comment dans le sillage de l’assassinat d’Oussama ben Laden, les partisans d’Obama avaient déclaré que cela signifiait le début de la fin de la « guerre à la terreur ».

A un niveau superficiel, ce point de vue était compréhensible si l’on admettait que les états-unis étaient entrés en guerre pour ces raisons officielles et qu’ils espéraient vaincre leur ennemi et mettre fin à la guerre. Mais cela n’a jamais été le but de la « guerre à la terreur ». Elle a été conçu pour ne pas avoir de fin. Les officiels des administrations Bush et Obama ont tous expliqués que la guerre durerait au moins une génération. La nature de cette « guerre » et les théories qui l’ont accompagnée, c’est qu’elle ne possède ni ennemi identifié ni territoire défini. De manière plus significative, cette guerre s’entretient d’elle même, produit ses propres objectifs inépuisables, comme le fait précisément la politique poursuivie au nom de la lutte contre la terrorisme, qui assure sa propagation (Panetta a inclut à sa liste de nouvelles guerres la Libye, probablement pour lutter contre les milices armées par le gouvernement US lors de la dernière guerre dans ce pays, 3 ans auparavant).

Comme je le soulignais dans mon article « Le public américain : un vaillant soldat ou un poulet recroquevillé dans sa cage ? Quelques réflexions sur l’intervention contre l’EIIL », aussi longtemps que les citoyens resteront en position foetale, en priant pour le retour du niveau de vie de la classe moyenne, qui ne reviendra pas sans luttes et efforts communs, ils continueront à être abattu comme des moutons et traits comme des vaches.

Source : Zero Hedge

Traduction Ender pour les moutons enragés

(ndt : le titre a été changé)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page