Les aveux de Sarkozy : « On a sorti Gbagbo, on a installé Ouattara » Par Robert Krassault ciurbaine Press Ivorian
Il y a eu une improvisation sur le Mali et la Centrafrique. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas intervenir, mais je n’ai toujours pas compris ce qu’on allait y faire. Le Mali, c’est du désert, des montagnes et des grottes. Quand je vois le soin que j’ai mis à intervenir en Côte d’Ivoire… On a sorti Laurent Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara, sans aucune polémique, sans rien». Nicolas Sarkozy a fait cet aveu de taille lors des nombreux rendez-vous secrets qu’il a eus pendant sa retraite politique de deux ans et demi avec Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel pour chroniquer le quinquennat de François Hollande. Des confidences que les deux journalistes français ont consignées dans un livre paru, en novembre 2014, aux éditions Flammarion, sous le titre : « Ça reste entre nous, hein ? Deux ans de confidences de Nicolas Sarkozy ». Et qui dévoile, selon l’éditeur, «un Sarkozy brut de décoffrage, sans le filtre de la communication que les Français détectent et abhorrent».
Nicolas Sarkozy avoue avoir installé Alassane Ouattara en renversant le président Laurent Gbagbo, déclaré élu à l’issue de l’élection présidentielle de novembre 2010, et investi comme tel par le Conseil constitutionnel, l’unique juge des élections en Côte d’Ivoire. Gbagbo a été «sorti» pour qu’Alassane Ouattara soit «installé» comme l’affirme Nicolas Sarkozy, à la page 39 du livre.
La première vérité, c’est qu’il s’agit d’un aveu pur et simple de coup d’Etat. La deuxième vérité dévoilée par cet aveu, c’est que Sarkozy reconnaît l’implication de la France dans le drame ivoirien qui a coûté la vie à des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes. La troisième vérité, c’est la raison économique qui a motivé, comme l’indique Nicolas Sarkozy, la barbarie de l’armée française en Côte d’Ivoire. Notre pays étant pour la France, une vache à lait. Dès lors, toutes ses ressources naturelles énormes doivent être contrôlées par la France.
Toutes ces vérités contredisent clairement ce que Nicolas Sarkozy avait toujours brandi comme argument au début de son offensive contre le président Gbagbo dans une affaire de contentieux électoral. A savoir que c’était pour « le respect du choix des Ivoiriens exprimé dans les urnes».
Le choix des Ivoiriens n’était pas Ouattara. Gbagbo qui en était sûr avait demandé le recomptage des voix sous la supervision de la communauté internationale pour voir où se trouvait la vérité. Mais cette démarche démocratique et pacifique avait été catégoriquement récusée par Sarkozy qui a usé de la violence militaire pour installer son poulain, Alassane Ouattara, à la tête de la Côte d’Ivoire.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr