La démission forcée de Chuck Hagel en tant que Secrétaire de la Défense et la prorogation sans fin des pourparlers avec l'Iran à Genève pourraient sembler au prime abord deux évènements déconnectés mais ils constituent en fait les deux grands triomphes de la politique étrangère néo-conservatrice de confrontation qui continue de prévaloir à Washington en dépit de ses échecs répétés à l'étranger. Et, bien sûr, elles sont toutes les deux en partie liée à Israël. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu,a exprimé sa joie d'apprendre que les négociations avec l'Iran ont à nouveau échoué à produire un accord. Il a également eu le plaisirde d'entendre le sénateur John McCain appeler à un "accroissement des sanctions et à l'exigence que toute entente finale entre l'Iran et les Etats-Unis soit renvoyée devant le Congrès pour approbation." Selon McCain, seul le législateur peut fournir la sagesse nécessaire pour éviter un mauvais accord avec les Mollahs.
La démission de Hagel a été présentée comme une réponse à la mauvaise gestion de la part de la Maison Blanche, sous l'administration du président Barack Obama, pour apporter les mesures appropriées pour «détruire» l'Etat islamique (EI), traiter avec la Syrie et aider l'Irak. En vérité, Chuck Hagel présentait une opinion éclairée parmi l'élite des militaires du Pentagone contrairement aux conseiller de sécurité nationale tel que Susan Rice.
Contrairement à Hagel, l'équipe interne du cercle de sécurité nationale d'Obama composée de Samantha Power, Susan Rice et Valerie Jarrett est, comme le président, complètement déconnectée de la réalité du terrain et donc aisément instrumentalisables par le Pentagone. Ils sont des universitaires qui viennent de milieux favorisés et ne sont pas vraiment impliqués ni concernés directement par la situation sur le terrain. Leurs enfants ne seront pas en train de mourir dans l'enfer de la guerre et pour eux, l' utilisation de la puissance étatsunienne pour "arranger les choses" et entreprendre des «interventions humanitaires» à l'étranger relèvent de la plus grande abstraction.
Source : UNZ Review
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