BFM TV a censuré la voix d’un complice de Chérif Kouachi Par Hicham Hamza Panamza
INFO PANAMZA. Durant son entretien avec BFM TV, Chérif Kouachi, auteur présumé de l'attentat de Charlie Hebdo, était assisté par un homme qui lui chuchotait son discours. Le lendemain de sa diffusion, la voix de cet individu a été effacée par la chaîne.
Une censure en toute discrétion : telle fut la démarche singulière de la première chaîne info de France au sujet d'un fait d'actualité majeur.
Le samedi 10 janvier, BFM TV relatait aux téléspectateurs la genèse d'un scoop diffusé la veille : le journaliste Igor Sahiri s'était entretenu avec Chérif Kouachi, l'homme accusé par les autorités d'avoir mené l'opération terroriste contre le siège de Charlie Hebdo.
À partir de la 55ème seconde de la vidéo ci-dessus, nous sommes censés entendre Chérif Kouachi revendiquer, depuis l'imprimerie de Dammartin-en-Goële, l'attentat en ces termes :
J'ai été envoyé -moi, Chérif Kouachi- par Al-Qaïda du Yémen et que je suis parti là-bas, et que c'est Cheikh Anwar Al-Awlaki qui m'a financé.
Léger souci : ce passage a été tronqué. Il manque environ deux secondes entre les mots "Yémen" et "et".
Un bref silence d'hésitation? Pas exactement.
Ces deux secondes contiennent un élément intriguant : on peut y entendre distinctement la voix d'un homme chuchotant la phrase suivante "T'es parti faire un stage là-bas".
La preuve par le son avec l'antenne radiophonique associée à BFM TV : RMC. Vendredi 9 janvier, "à 19h06" précise Jean-Jacques Bourdin, la radio révélait des extraits de l'échange.
Surprise, surprise : avant la censure opérée le lendemain, on découvre qu'après avoir affirmé être "envoyé par Al-Qaïda du Yémen", Cherif Kouachi marque une pause dans sa revendication. En fond sonore, une voix à ses côtés lui chuchote brièvement (à 3'41) la suite de son discours.
Questions élémentaires :
* Qui est cet individu?
* S'il s'agit de son frère Saïd Kouachi, quel intérêt aurait eu ce dernier à faire préciser à son associé terroriste présumé un tel aspect anecdotique?
* S'il s'agit de son frère Saïd Kouachi, pourquoi BFM TV n'a-t-elle pas évoqué ouvertement cette hypothèse en soulignant son éventuelle participation?
La censure de la chaîne info, réalisée dès le lendemain, s'est accompagnée d'une intervention expéditive sur Youtube. Entre le 9 et le 10 janvier, plusieurs internautes avaient relayé l'extrait problématique (diffusé à l'antenne le 9) en faisant remarquer -via Twitter- cette anomalie.
Réaction rapide du groupe Nextradio Tv, propriété d'Alain Weill qui détient BFM TV : la suppression des vidéos en question.