Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le réalisateur anticolonialiste d’Avoir 20 ans dans les Aurès est mort (Saphir News)

par Saphir News 6 Janvier 2015, 07:58 France Anticolonialisme Colonialisme René Vautier Algérie Avoir 20 ans dans les Aurès

Le réalisateur anticolonialiste d’Avoir 20 ans dans les Aurès est mort (Saphir News)
Le réalisateur anticolonialiste d’Avoir 20 ans dans les Aurès est mort

Saphir News

René Vautier, le réalisateur de Avoir 20 ans dans les Aurès, est décédé, dimanche 4 janvier, à l’âge de 86 ans. Cinéaste anticolonialiste engagé, il se revendiquait comme étant « le cinéaste français le plus censuré ».

Né en 1928 à Camaret, dans le Finistère, il a vécu une vie digne d’un scénario au cours de laquelle il a connu la Résistance, les condamnations, la prison, la fuite, la grève de la faim et les menaces. Il est mort en Bretagne où il résidait, a indiqué sa femme Soazig Chappedelaine Vautier.

Il réalisa son premier court-métrage à 20 ans, Afrique 50, le premier film anticolonialiste du cinéma français. Le film restera censuré pendant 40 ans et a valu à son auteur un an de prison. Chargé par la Ligue de l’enseignement de réaliser un film sur l’éducation française en Afrique subsaharienne, René Vautier a montré le travail forcé et la violence des autorités coloniales.

Dans son œuvre, le cinéaste a largement évoqué la guerre d’Algérie. Quand les « événements d’Algérie » sont déclenchés, il part sur place, où il lutte pour l’indépendance. Il tourne deux documentaires, L’Algérie en flammes et Une nation, l’Algérie, aujourd’hui disparu, et qui lui a valu d’être poursuivi pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » par les autorités françaises. Il restera en exil jusqu'en 1966.

De retour en France l’année suivante, il fonde une société de production (l’Unité de production cinématographique de Bretagne) et tourne les fictions La folle de Toujane et Avoir 20 ans dans les Aurès – son film le plus connu. Prix de la critique du festival international de Cannes en 1972, le film raconte la métamorphose de jeunes Bretons antimilitaristes devenus de vraies machines à tuer des fellaghas.

En 1973, il entame une grève de la faim, alors que le visa d’exploitation pour le documentaire Octobre à Paris, qu’il distribue, lui est refusé. Le film, qui raconte le massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961, sera finalement autorisé. Il est l’auteur de nombreux films sur le capitalisme, le racisme ou la Bretagne, d’autres de ses thèmes de prédilection.



Lire aussi :
Une Histoire qui torture : la guerre d’Algérie sur grand écran

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page