RDCongo: des violences à Kinshasa font 28 morts en deux jours AFP/ Cameroon Voice
La ville est secouée depuis lundi par des heurts entre la police et des manifestants qui refusent une éventuelle révision de la loi électorale, laquelle pourrait entraîner le report de la présidentielle.
Pour la troisième journée consécutive, les violences ont repris mercredi à Kinshasa, où la police est intervenue pour disperser de nouveaux rassemblements de jeunes hostiles au président congolais Joseph Kabila. "Ce matin encore, nous sommes en pleine opération parce qu'il y a un mouvement (d'étudiants) près de l'Unikin", l'université de Kinshasa, a déclaré le porte-parole de la police Israël Mutumbo. "Nous sommes en train de sillonner la ville car il y a des petits groupes qui se forment".
Deux coups de feu ont été entendus mercredi matin à l'intérieur du campus de l'université de Kinshasa, où des policiers faisaient face à quelques dizaines d'étudiants, selon une journaliste de l'AFP.
L'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, a appelé les autorités congolaises et les hommes politiques à ne pas tuer leurs concitoyens, et tous les Congolais à s'opposer à la révision de la loi électorale qui permettrait au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir. Nous (…) lançons vivement cet appel: arrêtez de tuer votre peuple, écrit l'archevêque , dans un communiqué
L'Union européenne a appelé mercredi au "retour au calme" et au "respect des échéances électorales" en République démocratique du Congo, en proie à des violences entre policiers et jeunes hostiles au président Joseph Kabila. "Toutes les forces politiques doivent rechercher un consensus qui permette un apaisement et un retour au calme", a indiqué dans un communiqué un porte-parole du service diplomatique de l'UE. "Le respect des échéances électorales telles que fixées par la Constitution est au centre du débat" et "l'UE attend la publication d'un calendrier complet incluant les élections législatives et présidentielle qui s'inscrivent dans ce cadre constitutionnel", a-t-il ajouté.
On attend toujours la réaction tardive de l'Union africaine face à cette "autre crise" dans un pays africain, suite à des tripatouillages constitutionels, alors que des hommes et des femmes tombent encore sous les balles de la dictature parce qu'ils attendent de leurs dirigeants le simple respect des lois.