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Haïti continue de résister à l'occupation militaire US et au régime dictatorial installé par Obama (BAR)

par Ezili Danto 16 Février 2015, 22:52 Haïti Michel Martelly Dictature USA Obama Armée US néocolonialisme Impérialisme Articles de Sam La Touch

Haïti continue de résister à l'occupation militaire US et au régime dictatorial installé par Obama (BAR)
Haïti continue de résister à l'occupation militaire US et au régime dictatorial installé par Obama 
Article originel : Haiti Continues To Resist Barack Obama Installed Dictatorship And Military Occupation
Par Ezili Danto
Black Agenda Report


Traduction SLT
Haïti continue de résister à l'occupation militaire US et au régime dictatorial installé par Obama (BAR)

"Les gens dans les rues veulent que les usurpateurs s'en aillent."

Depuis le 12 janvier 2015, Michel Martelly a dirigé Haïti par décret avec les armes des Etats-Unis via son bras séculier de l'ONU pour sauvegarder sa dictature. Le Conseil de sécurité des Nations Unies, dirigé par Samantha Powers, ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, a récemment visité Haïti pour légitimer et renforcer l'engagement étatsunien à Martelly malgré les objections de la population d'Haïti.

Il y a vingt-neuf ans, le 7 février 1986, Haïti a évincé la dynastie dictatoriale des Duvalier soutenue par les États-Unis (et la France, ndt) et jura de ne jamais laisser la dictature revenir en Haïti.

La semaine dernière, des dizaines de milliers de manifestants en Haïti protestaient dans les rues pour marquer cet anniversaire et pour exiger la fin, non d'une autre dictature, mais pire, d'une dictature installée par les Etats-Unis et l'occupation militaire d'Haïti depuis 11 ans.

Pendant 11 ans, les Haïtiens outrés par la dictature et l'occupation ont, par plusieurs vagues, manifesté dans les rues pour exiger la fin de l'occupation étatsunienne, de l'ONU et des ONG faussement bienveillantes. Depuis les élections truquées de 2010, les manifestants haïtiens ont exigé le retrait du gouvernement fantoche de Martelly. Comme le temps du carnaval approche, ce mois-ci devrait voir la multiplication des protestations. Alors que les prix mondiaux du gaz baissent, et que les élites haïtiennes continuent de bloquer les demandes populaires pour la souveraineté du pays et la démocratie participative, les manifestants boycottent également les entreprises et protestent contre le coût élevé de la vie, les bas salaires et les prix du gaz élevés en Haïti.

Chaque fois que les Haïtiens descendent dans la rue, ils savent que les puissants, la police militarisée formée par les Etats-Unis se servira des gaz lacrymogènes, tirera et même tuera des manifestants non armés, comme ils l'ont fait auparavant. Selon les rapports de témoins oculaires, après la marche du 7 février, un véhicule militarisé de la police CIMO a ouvert le feu sur les leaders de la manifestation qui se sont rendus devant la maison de deux journalistes. Pourtant, Haïti continuera à se battre, et manifestera à nouveau, sans armes, à l'exception de leurs corps, de leurs chants, de leurs slogans, confiant dans la certitude que ses appels aux pouvoirs ancestraux et à la force universelle pour la bonté ne sera pas vain.

Les grands médias de masse, l'industrie des droits humains, les complexes industriels de bienfaisance, et d'autres forces restent silencieux sur l'occupation étatsunienne d'Haïti. Le récit colonial veut que l'opinion internationale «aide» Haïti, et n'ait pas d'intérêts partisans. Jusqu'à présent, leur propagande nauséabonde a été efficace et leur a permis d'obtenir des financements, ainsi qu'une légitimation pour eux-mêmes et pour les actes et les mensonges des ambassadeurs des États-Unis en Haïti, du Département d'État des États-Unis et de l'ONU.


"Le récit colonial veut que l'opinion internationale «aide» Haïti, et n'ait pas d'intérêts partisans."

Les internationaux se renforcent mutuellement. Le Département d'Etat US finance librement l'industrie des droits de l'homme, comme l'ONU, Amnesty International, Paul Farmer’s Partners in Health et bien d'autres, afin de donner de la crédibilité à la tyrannie néocoloniale en Haïti.

Lorsque l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton a menacé les officiels dissidents d'Haïti de leur retirer leurs visas si Michel Martelly n'était pas autorisé à accéder au deuxième tour des «élections» (même s'il n'avait pas les votes suffisants), l'industrie des droits de l'homme n'a rien dit. Pendant 11 ans, l'industrie internationale des droits de l'homme et les médias mainstreams sont demeurés relativement muets sur l'occupation d'Haïti par les États-Unis, la fausse aide US (en fait, il s'agissait de blanchiment d'argent), des viols d'enfants généralisés par des militaires en Haïti, des tirs à balles réelles de l'ONU sur des manifestants pacifiques et du meurtre d'Haïtiens non armés. Quand ils abordent ces sujets, c'est pour masquer les vrais problèmes, pour minimiser la sauvagerie étrangère comme s'il ne s'agissait pas d'actes criminels nécessitant un examen équitable et indépendant. Surtout, lorsque l'industrie internationale des droits humains mentionne Haïti, c'est pour promouvoir l'occupation et la dictature installée par les Etats-Unis.

Par exemple, les manifestants d'Haïti exigent l'éviction de la dictature Martelly, de l'occupation US, de mettre un terme à la suprématie blanche, aux arrestations arbitraires, à la corruption et que l'ancien président Bill Clinton et ses coéquipiers rendent compte des 10 milliards de dollars recueillis suite au tremblement de terre .

Mais récemment, Amnesty International a envoyé une lettre ouverte, non pour demander ce que Bill Clinton a fait des dons destinés aux personnes sans-abri qui ont été utilisés pour construire des hôtels de luxe, ni pour demander à l'ONU d'arrêter de tirer sur des manifestants non armés. Non. Amnesty International a envoyé une lettre au premier ministre nouvellement nommé de Martelly. Le prétexte est que Amnesty International demande au premier ministre de protéger les sans-abri victimes du séisme en Haïti et le droit des manifestants à protester pacifiquement. La préoccupation soudaine est suspecte parce que les manifestants ont été dans les rues pendant des années et ont du se battre seul pour obtenir la libération des prisonniers politiques. L'effet réel de cette "Lettre ouverte" stratégique était de mettre immédiatement tout le poids d'Amnesty International derrière le Premier ministre. Amnesty International est en train de signaler à tous les manifestants dégoûtés par le pouvoir dictatorial de Martelly - qui statue par décret et a nommé unilatéralement un premier ministre, même après la dissolution du Parlement - que celui-ci est légitime. Les gens dans les rues veulent que les usurpateurs soient démis. Les Organismes internationaux, eux, leur écrivent en reconnaissant leur autorité, leur fournissant la puissance de feu et leur déroulant tapis rouge au sein de leurs plus hautes institutions avec des visites au Conseil de sécurité des Nations Unies.


"La plupart du temps, lorsque l'industrie internationale des droits humains mentionne Haïti, c'est pour promouvoir l'occupation et la dictature installée par les Etats-Unis."

Après 300 années d'esclavage organisés par les Européens (Français, ndt) en Haïti et 200 années de tyrannie étatsuno-européenne (étatsuno-française, ndt), une paupérisation croissante, l'abus et l'exploitation, Haïti est restée sans haine et est encore évaluée comme la nation la moins violente dans l'ensemble des Caraïbes. Elle manifeste pacifiquement et souffre interminablement du viol, d'abus et des atrocités commises par les élites au pouvoir sous le joug de Samantha Power, Barack Obama, Bill Clinton, George W. Bush, Hillary Clinton, Paul Farmer, Amnesty International en compagnie de célébrités d'Hollywood.

De multiples façons, la vie en Haïti est profondément dévastée, tandis que les tyrans coloniaux circulent sans craintes. Comme si leur impunité, leur dégénérescence et leur corruption était leur chanson à succès la plus récente.

Les manifestants d'Haïti en appellent aux ancêtres, Ogou et Danto - à l'énergie, aux bonnes vibrations ou aux puissances, à une volonté d'acier, à la mère des guerriers, au père des guerriers, aux défenseurs de la justice, à la guérison, à l'amour et à la création.

Tout comme leurs grands-parents, les Haïtiens sont profondément attachés à la liberté et à la justice. La mort n'est pas le pire des sorts. Vivre comme un esclave zombie l'est.


Ezili Danto est directrice exécutive de la Haitian Lawyers Leadership Network. Elle peut être contactée sur son site web.

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