Selon Vincent Nouzille, journaliste d'investigation et auteur du livre "Les tueurs de la république", François Hollande est le président qui assume le plus les assassinats ciblés effectués sans aucun contrôle politique par les services secrets avec son aval. Vincent Nouzille signale que ces "opérations ciblées", de "neutralisation" qui se font à l'étranger existent depuis la guerre d'Algérie et sont souvent menées par les services secrets et ordonnées par le Président sous l'influence des militaires de haut rang qui gravitent autour de lui. François Hollande serait un "faucon" étroitement sous la tutelle des hauts gradés de l'armée. Hollande, cet ennemi de la peine de mort, aurait auprès de lui une liste de nom à "neutraliser" si cela s'avérait nécessaire.
Voici un extrait du prologue du livre "Les tueurs de la République" : " La liste est ultra-secrète. François Hollande la garde précieusement non loin de lui, dans son bureau du palais de l’Élysée. Elle contient les noms des personnes dont l’élimination a été secrètement approuvée. Selon les circonstances, il peut s’agir d’assassinats ciblés confiés à des soldats, des agents des services secrets français ou de pays amis. Dans le langage codé des professionnels du renseignement, on appelle cela les « opérations Homo », pour homicide. Depuis son élection, François Hollande assume le rôle sans sourciller, même si l’expression « opération Homo » reste taboue. Comme chef des armées, le président de la République approuve régulièrement le déclenchement de frappes ou le déploiement de troupes sur les théâtres extérieurs, que ce soit au Mali, en Centrafrique ou au Moyen-Orient. Mais il s’agit là de tout autre chose, qui dépasse la notion de guerre traditionnelle. Ce sont des actions moins visibles, souvent clandestines, visant à « éradiquer » des réseaux considérés comme dangereux et à exécuter des ennemis présumés de la France. Les conflits larvés et la lutte contre le terrorisme ont pris des formes aussi occultes que radicales. Aujourd’hui, François Hollande dispose des outils nécessaires pour ce type de missions."...
Les assassinats ciblés contre les "ennemis de la France" prétendument terroristes ont jalonnés l'histoire de la Vème République et de la Françafrique, citons parmi les plus célèbres :
- Félix Moumié, leader indépendantiste camerounais, assassiné à Genève par le SDECE en 1960.
- Mehdi Ben Barka, leader politique socialiste marocain, enlevé par les services français en plein Paris puis assassiné dans des conditions jamais élucidées en 1965.
- Sylvanius Olympio, président élu démocratiquement du Togo, assassiné en 1963 par un ami de la France, le tirailleur Eyadéma dont la dynastie depuis règne sur le pays avec la bénédiction de l'Etat français.
- Ruben Um Nyobé, leader indépendantiste camerounais, assassiné par l'armée française en 1958...
La liste est loin d'être exhaustive.
Opération "Omo" sur Félix-Roland Moumié en 1960, sous le Général de Gaulle
François Hollande, le président qui "assume le plus les opérations clandestines" (Vincent Nouzille) France info
Vincent Nouzille vient de publier son enquête qui a duré plus de 3 ans. Commencée avant que François Hollande ne soit élu président, il y révèle que "de tous les présidents de la Ve République, il est celui qui assume le plus, en secret, des opérations clandestines." Des opérations qui "peuvent être de plusieurs natures. Il n'y a pas que des assassinats ciblés, il y a des opérations spéciales. Leur principal motif est la lutte contre le terrorisme."
L'auteur remarque quand que "depuis qu'il a pris le pouvoir en 2012, du fait de son tempérament, plus guerrier qu'on ne le croit, et du fait de son entourage, notamment son chef d'Etat major particulier," le président de la République n'hésite pas à faire appel à ce service spécial. Il cite l'exemple de la guerre au Mali. "On l'a vu lors de l'opération Serval au Mali avec des consignes extrêmement dures. Il s'agissait de décapiter les réseaux terroristes. Et au sein de cette guerre visible, on mène des opérations plus ciblées sur des "high value target" comme on dit dans le langage américain."
Contre exemple de ce type d'opération, celui de Jacques Chirac qui aurait empêché une opération de vengeance suite à l'assassinat du commandant Massoud le 9 septembre 2001. "Au moment des attentats du 11 septembre, le contexte aurait pu favoriser ce type d'opération clandestine. Or Jacques Chirac était extrêmement prudent, voire très timoré sur les représailles possibles". Vincent Nouzille qui a recueilli témoignages et documents pour étayer son enquête tire un signal d'alarme sur l'usage des "assassinats ciblés" organisés par le gouvernement. "Nous sommes dans un engrenage et il y a eu des dommages collatéraux."