Sarkozy à Abou Dhabi : l’appétit et le mépris Par Eric Decouty Marianne.net
Que dit de Nicolas Sarkozy son escapade dans les Emirats arabes unis au moment même où son parti vit un véritable psychodrame ? Outre son appétit connu pour l’argent, ce voyage révèle son mépris pour sa propre formation politique et pour tout le peuple de droite.
Il y eut le 6 mai 2007. Cette soirée triomphale que Nicolas Sarkozy passa avec ses chers amis du CAC 40, des médias et du showbiz dans un grand établissement parisien. Cette nuit du Fouquet’s où tout ce qui brillait était d’or, symbole d’un quinquennat mêlant dans une confusion dévastatrice l’argent, le people et la politique.
Il y a désormais le 2 février 2015. Lendemain de défaite dans une législative partielle et jour de déchirement pour une UMP sommée de choisir entre le Front national et le Parti socialiste. Une matinée glaciale où les voix discordantes des ténors de la droite commencent à retentir mais que Nicolas Sarkozy, patron d’un parti exsangue, méprise, s’envolant vers des cieux plus paisibles et mieux rémunérés. Car au moment où les anciennes divisions de la droite ressurgissent, intactes et brûlantes, l’ancien chef de l’Etat distribue ses conseils à une quinzaine de riches émiratis dans un salon cossu d’Abou Dhabi. Une conférence généreusement rémunérée par un fonds souverain spécialiste des investissements pétroliers.
Désormais, pour tous ses adversaires de l'UMP, il y a un "problème Sarkozy"Lorsque le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy tourne, sans gêne ni vergogne, son dos présidentiel à la France qui vient de l’élire lui préférant la compagnie de quelques milliardaires ; le 2 février 2015 il acte son mépris pour le peuple de droite encore prêt à le suivre, mépris pour la politique ordinaire, mépris pour son parti...