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Des centaines de tonnes d'or furent importées par la Suisse du temps du régime d'apartheid d'Afrique du sud

par Sam La Touch 1 Mars 2015, 22:08 Articles de Sam La Touch Afrique du sud Suisse Apartheid Or France USA Israël Grande-Bretagne

Des centaines de tonnes d'or furent importées par la Suisse du temps du régime d'apartheid d'Afrique du sud

On savait que les services étatsuniens, israéliens, britanniques et français collaboraient étroitement avec le régime d'apartheid en Afrique du sud. Au point d'avoir réalisé des projets communs d'expérimentation d'armes biologiques sur les populations noires d'Afrique du Sud. (Le Projet Coast est la preuve que des armes biologiques tels que l'Ebola ont été créées dans les années 1980s et testées sur des populations noires en Afrique du sud).

On savait que l'Afrique du sud du temps de l'apartheid avait joué un rôle primordial dans le commerce du matériel nucléaire entre la France, Israël et les USA et que ces derniers pays l'avaient aidé en retour à fabriquer une bombe atomique : « les Etats-Unis, Israël, l’Allemagne de l’Ouest, la France et la Grande-Bretagne ont tous aidé l’Afrique du Sud par la fourniture d’équipements divers, de matière fissile, de technologie de pointe et d’aides financières qui lui ont permis de fabriquer une bombe atomique ». (Monde Diplomatique, 1978).

On savait également que la France avait couvert l'assassinat de l'opposante à l'apartheid, Dulcie september, à Paris, en 1988. Avant son assassinat, Dulcie enquêtait sur un trafic d'armes entre la France et l'Afrique du sud. Il y aurait eu un trafic de substances nucléaires.

«Dulcie September était une cible facile pour les services secrets sud-africains qui considéraient que le mouvement antiapartheid n'était pas suffisamment mobilisateur en France pour provoquer des manifestations à Paris, à la différence de Londres ou Amsterdam. Mais le vrai motif du meurtre pourrait bien être ailleurs: Dulcie September s'intéressait de trop près au commerce des armes entre Paris et Pretoria.» (Libération, 1997).

On apprend à présent, selon la RTS, que la Suisse n'est pas en reste et qu'elle a importé des centaines d'or d'Afrique du sud, du temps du régime d'apartheid, à une époque où les ouvriers noirs étaient exploités honteusement par le régime colonial d'Afrique du sud. Ainsi en 1986, plus de 439 tonnes d'or ont été importés rapportant aux autorités coloniales d'Afrique du sud la bagatelle de plus de 63 milliards d'euros. Il aura fallu attendre 30 ans pour que les autorités suisses lèvent le voile sur cette sombre histoire.

Des données révèlent l'ampleur des importations suisses d'or sud-africain
RTS



Pendant les dernières années de l’Apartheid, la Suisse a importé des centaines de tonnes d’or sud-africain, selon des statistiques rendues publiques vendredi soir.

Tenues secrètes depuis plus de trente ans, les statistiques du commerce de l'or entre la Suisse et le reste du monde entre 1982 et 2013 ne sont plus sous embargo depuis vendredi soir.


Ces données, révélées par l'Administration fédérale des douanes, permettent notamment de mesurer l’importance des relations entre la Suisse et l'Afrique du Sud pendant le régime de l'Apartheid.



Record en 1986

Les importations d'or sud-africain en Suisse se chiffraient alors en centaines de tonnes par an. Elles ont culminé à 439 tonnes en 1986, alors que l’ONU prononçait des sanctions économiques contraignantes contre Pretoria.

Sur les dix dernières années de l’Apartheid (1982-1991), ces ventes de métaux précieux ont rapporté 63,4 milliards de francs à l'Afrique du Sud.



Pan controversé de l'histoire

Les relations avec l’Afrique du Sud constituent un pan controversé de l’histoire suisse. Le Fonds national a financé un projet de recherche sur le sujet, arrivé à terme en 2004. Mais les scientifiques n’ont eu accès ni aux archives récentes relatives aux relations entre les deux pays, ni aux statistiques d’échanges d’or.

Le Conseil fédéral avait décidé en 1981 de ne plus publier d'informations détaillées par pays concernant les métaux précieux importés ou exportés par des entreprises en Suisse, ces données étant "susceptibles de causer un préjudice grave à des intérêts de la Suisse".
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