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Crime de guerre : la France et la Grande-Bretagne, dans le cadre de l'OTAN, ont détruit délibérément les ressources et les infrastructures hydriques libyennes (The Ecologist)

par Nafeez Ahmed 16 Mai 2015, 00:38 Libye OTAN France Grande-Bretagne Bombardements Eau Crimes contre l'humanité USA Articles de Sam La Touch

Crime de guerre : la France et la Grande-Bretagne, dans le cadre de l'OTAN, ont détruit délibérément les ressources et les infrastructures hydriques libyennes (The Ecologist)

Les objectifs militaires visant délibérément des infrastructures civiles, notamment l'approvisionnement en eau, constitue un crime de guerre en vertu des Conventions de Genève, écrit Nafeez Ahmed dans The Ecologist. Pourtant, c'est précisément ce qu'ont fait les forces aériennes françaises et britanniques intervenant dans le cadre de l'OTAN en Libye, avec l'assistance étatsunienne, tout en en tenant Kadhafi pour responsable. Depuis lors, les infrastructures en eau du pays - et la souffrance des libyens - n'ont fait que de se détériorer davantage.

Avion Rafale dont les ventes sont glorifiées par une certaine presse

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Crime de guerre : la France et la Grande-Bretagne, dans le cadre de l'OTAN, ont détruit délibérément les ressources et les infrastructures hydriques libyennes (The Ecologist)

Selon Nafeez Ahmed, les installations d'eau ont été délibérément bombardées - puis ces dégâts ont été imputés à Kadhafi.


L'OTAN, a affaibli l'approvisionnement en eau de la Libye en ciblant les installations d'eau appartenant à l'Etat, y compris une usine à Brega.

L'usine, une des deux seules dans le pays (l'autre étant dans le ville natale de Kadhafi à Syrte qui sera ultérieurement bombardée également), fabriquait des conduites cylindriques en béton pour le projet de la Grande Rivière Artificielle (GMR). Il s'agissait d'un ingénieux système d'irrigation permettant de transporter l'eau sous le désert du sud de la Libye à environ 70% de la population.

Le 18 juillet, un commandant rebelle s'est vanté que des troupes de Kadhafi avaient été encerclées dans les installations industrielles de Brega, mais que les rebelles avaient bloqué leur accès à l'eau : "Leurs approvisionnements en nourriture et en eau sont coupés et ils ne seront plus capable de dormir. "

En d'autres termes, les rebelles, non loyalistes à Kadhafi, avaient saboté le pipeline d'eau GMR à Brega. Le 22 juillet, l'OTAN a suivi en bombardant les conduites d'eau de l'usine sous prétexte qu'il s'agissait d'un "dépôt militaire" pour Kadhafi dissimulant des lance-roquettes.

"De grandes parties de l'usine ont été endommagées", a déclaré Abdel-Hakim el-Shwehdy, chef de la société qui gère le projet.

Lorsqu'on a demandé à l'OTAN de fournir des preuves concrètes que les loyalistes de Kadhafi faisaient feu de l'intérieur de l'usine, les responsables de l'OTAN n'ont pas été en mesure de répondre. Au lieu de cela, des images satellite de l'OTAN montrées aux journalistes confirment qu'un lance-roquettes BM-21 identifié près de l'installation avant l'attaque, est resté parfaitement intact le lendemain de l'attaque de l'OTAN.

Plus tôt, les forces de l'OTAN (essentiellement françaises et britanniques, ndt) aidées par les rebelles au sol ont bombardé des installations d'eau à Syrte, tuant plusieurs "employés de la compagnie hydrique d'Etat qui travaillaient durant l'attaque."


En août, l'Unicef a indiqué que le conflit avait détruit une partie de "la Grande Rivière Artificielle, le principal distributeur d'eau potable en Libye, au risque de ne plus permettre de répondre au besoin en eau du pays."

Le même mois, l'Agence France Presse a rapporté que la GMR "pourrait être dans l'incapacité de fonctionner du fait du manque de pièces détachées et de produits chimiques" - renforcé en cela par la destruction par l'OTAN des installations d'eau essentielles à la GMR à Syrte et à Brega.

La GMR est maintenant dans une situation telle qu'elle a "du mal à garder les réservoirs à un niveau qui puisse fournir un approvisionnement durable", ont déclaré des responsables de l'ONU. "Si le projet venait à échouer, les agences craignent une situation d'urgence humanitaire massive."

Christian Balslev-Olesen, chef de l'UNICEF en Libye, a averti que la ville faisait face "au pire scénario" qui "pourrait se transformer en une épidémie sans précédent" sans reprise de l'approvisionnement en eau.


Pourtant la firme étatsunienne de renseignement privé, Stratfor, qui a joué un rôle clé dans la liaison avec les hauts responsables du Pentagone dans la facilitation des opérations de renseignement militaire, était tout à fait consciente de ce que l'arrêt de la GMR signifierait pour la population de la Libye. Dans un e-mail, l'analyste de Stratfor, Bayless Parsley écrit :

"Depuis la première phase de la construction de la rivière en 1991, la population de la Libye a doublé. Retirer cette rivière, eh bien, il y aurait probablement une correction naturelle très rapide avec un retour aux capacités antérieures."

"Combien de fois les Libyens se baignent-ils ? Ils auront de l'eau potable pendant un mois si ils sautent une douche", a plaisanté Kevin Stech, directeur de recherche de Stratfor. "Sérieusement. Couper les bains et les douches et l'eau de votre puits devrait suffire pour la boisson et l'hygiène de base."

Pendant ce temps, l'Unicef a confirmé que les responsables du gouvernement libyen de Kadhafi n'avaient pas saboté les installations d'eau, mais en fait travaillaient en étroite collaboration avec une équipe technique de l'ONU pour "faciliter une évaluation des puits d'eau, afin d'examiner les options d'intervention en urgence et d'identification des solutions de rechange pour les sources d'eau."

Néanmoins, en septembre, l'unicef a indiqué que la perturbation de la GMR avait laissé 4 millions de Libyens sans eau potable.

La GMR reste endommagée à ce jour, et la crise nationale de l'eau en Libye continue de s'aggraver.

La destruction délibérée de l'infrastructure en eau d'une nation, avec la connaissance que cette action serait responsable du décès de nombreuses personnes dans la population comme conséquence directe, est non seulement un crime de guerre, mais potentiellement une stratégie génocidaire.

Cela soulève de sérieuses questions sur le mythe classique, d'une guerre humanitaire propre en Libye - des questions dont les journalistes traditionnels semblent se désintéresser, ou dans l'impossibilité de les poser.

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