Alors que François Hollande est en visite au Qatar où il doit signer un contrat de vente de 24 Rafales d'un montant de 6,3 milliards d'euros, un rapport du Congressional Research Service (CRS) rattaché au Congrès américain fait état du financement de l'Etat islamique par des donateurs du Golfe, notamment qatari.
Rattaché au Congrès américain, le Congressional Research Service (CRS) basé à Washington a publié fin avril un rapport qui mentionne plusieurs financeurs privés de l'Etat islamique. Selon le Canard Enchaîné du mercredi 29 avril, les donnateurs sont originaires d'Arabie saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis et du Koweït. Le CRS souligne également la présence d'intermédiaires, notamment turcs, facilitant l'exportation du pétrole et du gaz irakiens qui alimente les recettes des djihadistes à hauteur de plusieurs millions de dollars par semaine.
Nos amis du Golfe
Malgré ces apports, les dépenses importantes des djihadistes entrainent un déficit du budget de l'Etat islamique précise le rapport. La seule ville de Mossoul, "capitale" de l'Etat islamique, nécessite, pour sa gestion, une dépense d'environ 1 million de dollars par jour. Par ailleurs, selon les informations rapportées par le Canard Enchaîné, les chefs djihadistes envisageraient de dépenser 250 millions de dollars pour leurs opérations militaires sur le terrain. Chaque combattant étant rémunéré entre 400 et 600 dollars par mois.
Les financements des troupes terroristes par les Etats pétroliers du Golfe, grands alliés de Washington et Paris, n'ont jamais fait l'objet d'une enquête parlementaire qui risquerait de priver les puissances occidentales de l'afflux des précieux pétrodollars. Ce n'est pourtant pas la première fois que ces Etats sont mis en cause sur ce thème. En 2012 lors de la prise du Nord Mali par les djihadistes, le Canard Enchainé affirmait sur la base d’informations de la Direction du renseignement Militaire Français que l’émir du Qatar avait livré une aide financière au Mujao. Rien ne saurait toutefois inquiéter les alliés séoudien et qatari de Paris. Et surtout pas quand un contrat de vente de Rafales est à la clé.