Malgré les critiques de Rufin, Bernard-Henri Lévy persiste : " En Libye, c'est mieux que sous Kadhafi". Wake Up Africa ! Lu sur Cameroon Voice
Pour Jean-Christophe Rufin, écrivain, membre de l'Académie française, et ancien diplomate, Bernard-Henri Lévy est le ministre des Affaires étrangères officieux depuis 20 ans. Il a entraîné Jacques Chirac à s'engager au Kossovo, Nicolas Sarkozy en Libye et François Hollande en Syrie. L'ancien diplomate s'interroge : Pourquoi les politiques lui obéissent-ils ? Pourquoi, malgré les réticences des diplomates et des militaires, malgré les difficultés et les incertitudes, les gouvernants choisissent-ils la voie qu'il leur trace ? Pourquoi une étrange unanimité politique entoure-t-elle ces interventions extérieures, même quand il est clair qu'elles ne peuvent conduire qu'à des catastrophes ? Pourquoi aucune mise en garde n'est-elle audible dès lors que se déclenche la mécanique médiatico-politique de ces guerres prétendument « justes » ?
Invité au micro d'Europe 1 ce mardi 12/05/2015, Jean-Christophe Rufin pointe la responsabilité de Bernard Henri-Levy dans la déstabilisation de la Libye et du Sahel. Pour lui : « La Libye nous a posé des problèmes dans le Sahara puisque l'affaire du Mali est provenu de ça et maintenant, en méditerranée et peut-être demain sur la Tunisie et sur l'Egypte autour. C'est une responsabilité très lourde [...] Quand on prend la responsabilité d'abattre un régime et de désorganiser un État, il faut savoir par quoi on le remplace. Je ne suis pas convaincu que la population libyenne au nom de laquelle on a fait cette action soit dans un meilleur état aujourd'hui qu'elle l'était il y a 4 ans » . « Empêcher un dictateur de massacrer sa propre population est une chose. Détruire un Etat en est une autre. Le renverser est une toute autre entreprise. »
Indexé, Bernard Henri-Levy a décidé de répondre à Jean-Christophe Rufin ce mercredi 13/05/2015 toujours au micro d'Europe1 : « Ce que j'ai convaincu Nicolas Sarkozy de faire en Libye, c'est de sauver des Libyens dans une ville de Benghazi qui allait être passée sous le fil de l'épée.» Concernant la situation actuelle en Libye, BHL trouve que « C'est mieux que Kadhafi ! Quand j'entends dire Rufin qu'on a détruit l'Etat libyen, il se moque du monde. Il n'y avait pas d'état libyen ! On n'a rien détruit du tout, on a empêché un massacre et maintenant on assiste à la naissance, comme toujours longue et douloureuse, de la démocratie » . Et d'ajouter : «Oui j'ai l'impression que la démocratie est en train de naître en Libye ».
Lorsque le journaliste l'interroge sur le nombre de morts de migrants en provenance de la Libye que l'on enregistre chaque jour dans la méditerranée, BHL affirme : « Non ! Mais ils viennent d'où ces morts ? D'Erythrée, où ils fuient la dictature ! De Syrie, où ils fuient Bachar el-Assad ! Ils passent par la Libye, mais c'est la misère africaine qu'ils fuient. Aujourd'hui, il faut, avec les Libyens, mettre en place un système qui permettre de contrôler cette frontière maritime. Mais ce n'est pas pour cela qu'il faut regretter d'avoir fait tomber une des pires dictatures de la modernité ».
Malgré le chaos libyen et le nombre nombre de morts de migrants en provenance de la Libye, Bernard Henri-Levy affirme ne rien regretter et soutient que la démocratie libyenne est entrain de naître.
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