Burundi : Pierre Nkurunziza, un 3e mandat envers et contre tous Par El hadji COLY Cameroon Voice
« La candidature du président Nkurunziza, le respect et l'indépendance des institutions prévues par la Constitution sont intouchables […] Cette décision est non négociable », c'est par ses mots que le porte-parole et secrétaire général du gouvernement Philippe Nzobonariba, a balayé d'un revers de main le possible retrait du président.
Il annonce également qu'une fois formellement adopté, le calendrier électoral proposé lundi soir par la commission électorale (Céni) reportant à nouveau les législatives, communales et présidentielle serait le dernier, et qu'il n'y aura pas d'énième report des scrutins. D'après Mr Nzobonariba, le président doit être élu au plus tard le 26 août au risque de friser l'inconstitutionnalité.
La date proposée par cet organe réputé indépendant, pour la tenue des élections législatives et présidentielles est au 26 juin. Le hic ? C'est que l'opposition et la société civile refusent d'accorder toute crédibilité à la Céni, depuis le départ de deux de ses cinq membres, estimant que les conditions pour des scrutins crédibles n'étaient pas réunies.
La situation s'oriente vers un blocage ou un coup force de gouvernementale. D'autant plus que l'opposition s'inquiète des Imbonerakure, les membres de la ligue de jeunesse du parti au pouvoir, qui opèrerait comme de véritables « milices » selon l'ONU.
« On ne peut pas organiser des élections aujourd'hui si on ne s'assoit pas ensemble pour négocier la mise en place d'une nouvelle Céni, si on ne se met pas ensemble pour négocier les conditions politico-sécuritaires de la tenue des élections, si on ne désarme pas les Imbonerakure, si Nkurunziza ne renonce pas à son troisième mandat », a affirmé Charles Nditidje, un dirigeant de l'opposition. « Si les choses restent en l'état, nous considérons que ça sera une mascarade, une parodie d'élections et l'opposition n'y répondra pas », a-t-il ajouté.
Depuis l'annonce de sa candidature et les violences qui en ont émaillé, quelque 100 000 Burundais ont fui vers les pays voisins. Bujumbura et plusieurs localités sont sujettes à des manifestations quasi-quotidiennes. La peur a repris ses quartiers dans un pays ravagé par une longue guerre civile de (1993-2006) et marqué par les massacres entre Hutus et Tutsis.
Mais quelle moche semble avoir piqué les présidents des états d'Afrique de l'Est ? Après le Congo, le Burundi, c'est au tour de Paul Kagame de se positionner pour un 3e mandat contre vent et marée.