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Comment Israël pousse ses migrants africains au départ (MdP)

par Chloé Demoulin 1 Juin 2015, 12:10 Israël Migrants Racisme

Au cours de la dernière décennie, des dizaines de milliers de migrants africains sont entrés illégalement en Israël pour fuir la violence et la misère de leur pays. Dans l’impossibilité de les expulser, le gouvernement a durci sa politique et leur force la main pour qu’ils quittent le territoire.

Comment Israël pousse ses migrants africains au départ  (MdP)

Israël, correspondance.- Il ne faut que deux heures de voiture, depuis Tel Aviv, pour rejoindre le centre de rétention pour migrants de Holot, situé au sud d’Israël, dans le désert du Néguev. Mais, une fois dépassée la ville de Beer-Sheva, le changement de décor saute à la figure. Sur les bords de la route 211 qui file vers la frontière égyptienne, il y a d’abord ces villages de Bédouins faits de toiles et de tôles. Puis très vite, ce sont des vallées arides et sablonneuses qui s’étirent à perte de vue.

C’est là, au milieu de nulle part, que quelques « retenus » de Holot nous attendent. Comme presque tous les après-midi, ils sont réunis à l’entrée du centre de rétention, où souffle continuellement un vent poussiéreux. « Ici, hier est le même jour qu’aujourd’hui et aujourd’hui est le même jour que demain, les gens n’ont rien à faire », se désole Anwar Suliman. Originaire du Darfour, cet activiste de 35 ans est entré en Israël en 2008 pour fuir la répression du gouvernement soudanais. Il est assigné à résidence à Holot depuis maintenant 14 mois. « Je pense que si le gouvernement [israélien] nous a mis ici au milieu du désert, c’est pour nous faire déprimer, pour qu’on se dise que ce n’est pas une vie, et nous forcer à nous en aller. Mais aussi par racisme, car nous ne sommes pas juifs. »

Selon les Nations unies, 53 000 réfugiés et demandeurs d’asile sont entrés en Israël au cours de la dernière décennie. Selon des sources locales, ils sont certainement davantage. Ils ont fui la répression et le nettoyage ethnique menés par le régime de Khartoum au Darfour ou encore le service militaire érythréen obligatoire, dont les déserteurs sont voués à la torture. Signataire de la convention des Nations unies relative au statut des réfugiés, l’État hébreux ne peut pas les expulser. Il n’a cependant accordé l’asile qu’à une infime partie d’entre eux. Selon des chiffres officiels publiés en février par le quotidien Haaretz, seuls 0,25 % de ces migrants se seraient vu accorder le statut de réfugiés par les autorités...

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