Dans un article intitulé "U.S. House Admits Nazi Role in Ukraine" et paru dans Consortium News, Robert Parry rapporte que la Chambre des représentants US a admis que le régime post-coup d'Etat en Ukraine a beaucoup compté sur les troupes d'assaut nazies pour mener à bien sa guerre sanglante contre les Russophones. Une sombre vérité que les médias grand public étatsuniens (et européens) ont essayé de cacher au peuple des Etats-Unis (et d'Europe).
En février dernier, lorsque les rebelles russophones encerclaient le port ukrainien de Mariupol, le New York Times a décrit de manière apologétique les héros qui défendaient la ville et même la civilisation occidentale - comme un courageux bataillon Azov combattant les barbares. Ce que le Times n'a pas dit à ses lecteurs c'était que ces «héros» étaient nazis, certains d'entre eux portant même des croix gammées et des symboles SS. Le long article du Times de Rick Lyman correspond à une démonstration affligeante du «journal de référence» des Etats-Unis qui s'est transformé en journal de propagande pure et simple - cachant ainsi le côté sombre du régime post-coup d'Etat à Kiev. Mais ce qui rend cette histoire de Lyman encore plus paradigmatique est le fait qu'aujourd'hui la Chambre des représentants des États-Unis contrôlée par les Républicains a voté à l'unanimité un refus d'assistance au bataillon Azov en raison de ses revendications nazies.
...Si la Chambre des représentants connue pour ces positions bellicistes ne peut pas soutenir ces troupes d'assaut nazies qui ont servi les forces de Kiev contre la population russophone de l'est de l'Ukraine, alors que peut-on dire sur l'honnêteté et l'intégrité du New York Times quand ce journal trouvait ces mêmes nazis si admirables ? Le 10 juin, la Chambre des représentants étatsuniennes a approuvé un amendement bipartisan pour la Defense Appropriations Act - des représentants John Conyers Jr., D-Michigan, et Ted Yoho, R-Floride - afin de bloquer la formation par les Etats-Unis du bataillon d'Azov et empêcher le transfert de missiles antiaériens aux combattants en Irak et en Ukraine. "Je suis heureux que la Chambre des représentants ait adopté à l'unanimité mes amendements nuit dernière afin de veiller à ce que nos militaires ne forment pas des membres de la mouvance néo-nazie du bataillon Azov, ainsi que mes mesures pour faire en sorte que les MANPAD particulièrement dangereux restent à distance de ces régions instables", a déclaré Conyers jeudi. Il a décrit le bataillon Azov de l'Ukraine comme une milice de volontaires de 1.000 hommes de la garde nationale ukrainienne que le Foreign Policy Magazine a qualifié comme un bataillon "ouvertement néo-nazi" et "fasciste". Et le bataillon Azov n'est pas une force obscure. Le Ministre de l'Intérieur de l'Ukraine, Arsen Avakov, qui supervise les milices armées de l'Ukraine, a annoncé que les troupes d'Azov seraient parmi les premières unités à être formées par les 300 conseillers militaires étatsuniens qui ont été expédiés en Ukraine dans une mission de formation au nom de code "Fearless Guardian."...
Pour Robert Parry, il s'agit d'une inflexion de la politique étatsunienne alors que jusqu'à présent l'appareil d'Etat US soutenait le gouvernement post coup d'état de Kiev et ses bataillons néo-nazis.
Robert Parry, dans cet article, s'interroge également sur le rôle des journaux de "référence" comme le NYT. Selon lui, "plutôt que d'informer pleinement ses lecteurs sur une crise qui a le potentiel de devenir une confrontation nucléaire entre les États-Unis et la Russie, le Times a choisi d'être simplement une source de propagande du département d'Etat US, gomant souvent toute référence aux bataillons nazis de Kiev en qualifiant cette information de "propagande russe".
Il aura donc fallu que la Chambre des représentants US reconnaisse cette vérité désagréable pour qu'elle soit su du grand public en dépit de certains journaux de révérence.