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Après l'inertie du gouvernement socialiste français sur les scandales de pédophilie qui ont secoué l'armée française en Centrafrique, la justice française agit avec célérité envers deux soldats accusés au Burkina Faso puis les remet en liberté

par Sam La Touch 4 Juillet 2015, 08:16 Articles de Sam La Touch France Armée française Viols Pedophilie Centrafrique Rwanda Burkina Faso Justice française

Après l'inertie du gouvernement socialiste français sur les scandales de pédophilie qui ont secoué l'armée française en Centrafrique, la justice française agit avec célérité envers deux soldats accusés au Burkina Faso puis les remet en liberté

Les affaires de scandale de pédophilie semblent se multiplier au sein de l'armée française. Après la mise en cause de 14 soldats français en Centrafrique pour crimes pédophiles, c'est au tour de deux soldats français d'être accusés d'actes pédophiles au Burkina Faso. Pour mémoire, concernant les accusations de crimes pédophiles, elles avaient été occultées par les politiques français qui avaient eu tendance à ne pas dévoiler l'affaire.

Selon l'AFP (voir article ci-dessous) : "Informé dès juillet 2014 de ces accusations, Jean-Yves Le Drian avait saisi la justice française et lancé une enquête interne, mais sans dévoiler l'affaire."

Le ministre de la Défense française avait aussi déclaré de manière grotesque « si quelqu’un a sali le drapeau qu’il se dénonce » illustrant parfaitement la philosophie française sur les Affaires africaines régentées par le lobby militaro-industriel plus que par la justice.

Une longue habitude de la République française qui face aux allégations de viols de militaires français sur des enfants ou sur des femmes en Afrique fait traîner en longueur la procédure judiciaire. C'est ainsi que les allégations de viols par des militaires français sur certaines victimes du génocide rwandais n'ont toujours pas abouti.


L'affaire centrafricaine fut en fait dévoilée un an plus tard par un officiel de l'ONU qui a été alors viré par cet organisme pour avoir mis en cause l'armée française au travers de la diffusion d'un rapport de l'ONU compromettant sur les actions de certains militaires français. Un article du Monde, fidèle à ses habitudes, avaient développé longuement l’hypothèse complotiste. Idem pour un article de l'Obs qui évoquait une « énorme manip » sans avancer le moindre fait à l’appui de cette grave accusation. Un ancien ministre de la Défense socialiste français, Chevènement, avait essayé de minimiser voir de comprendre l'action de ces militaires français tandis qu'Hollande avait refusé d'employer le terme de "crimes", de "viols" ou "d'actes de pédophilie" et avait parlé de "militaires qui s'étaient mal comportés". Le "chef de guerre" français qui était parfaitement au courant de l'affaire depuis un an sans avoir pour autant, lui aussi, fait en sorte que l'affaire soit dévoilée avait, lorsque le scandale avait éclaté en place publique, qualifié ces faits de "comportement de prébendiers". Le chef des Armées a l'art de l'euphémisme sur les actes criminels commis par l'armée française. Au sujet des massacres et de la guerre menée par la France au Cameroun dans les années soixante, il a parlé à Yaoundé de "répression", de périodes "tourmentées" et "parfois tragiques" tout en renvoyant les Camerounais aux archives de l'Histoire.
Face au scandale des actes de pédophilie de l'armée française sur les victimes de ses actions militaires notamment en Centrafrique, la République devait se montrer exemplaire. Elle a donc mis en examen très rapidement les deux soldats français accusés d'actes pédophiles sur des fillettes Burkinabé et les a remis en liberté. Une célérité auquelle on était pas habitué pour les affaires françafricaines contre des africains. En attendant, un an plus tard, on est toujours sans nouvelles de l'enquête des 14 militaires français accusés en Centrafrique de crimes de pédophilie avec des faits beaucoup plus graves ayant trait à des actes de "viols" comme au Rwanda en plein génocide. Toujours aucune nouvelle de la justice et de l'enquête 21 ans après les faits. Les deux soldats français au Burkina Faso ont-ils servi d'exutoire à une justice en mal d'exemple de condamnation pour des faits aussi graves. Les deux militaires ont comparu immédiatement et ont été remis en liberté (voir article AFP plus bas). Du relativisme culturel à l'oeuvre concernant le jugement des militaires français pour leur crime en Afrique ? Une opération cosmétique qui cache mal le malaise profond au sein du gouvernement et de la République française sur sa caution apportée aux crimes commis par son armée en Afrique ? Mais a-t-elle vraiment l'intention de modifier sur le fond sa politique de protection à outrance des crimes commis par des soldats en Afrique ou en Opex ? Les deux soldats français ont-ils servis de lampistes sur des faits beaucoup plus isolés et moins graves (semble-t-il) que ceux beaucoup plus collectifs et criminels qui se sont déroulés au Rwanda et en Centrafrique ?

Burkina Faso: un soldat français mis en examen pour agression sexuelle de deux fillettes
AFP

Le soldat français des forces spéciales soupçonné d'attouchements sexuels sur deux fillettes à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a été mis en examen vendredi soir à Paris et laissé libre.

Le parquet de Paris avait requis le placement en détention provisoire de cet homme de 38 ans mais un magistrat spécialisé a décidé de sa remise en liberté.

Le soldat a été mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans et enregistrement d'image présentant un caractère pornographique de mineur de 15 ans, a précisé une source judiciaire. Le militaire est soupçonné d'attouchements et d'avoir filmé les images.

Un second militaire, âgé de 36 ans, avait été arrêté et ramené en France pour être placé en garde à vue jeudi matin, mais il a été remis en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue à son encontr
e à ce stade.

Les faits présumés ont eu lieu dimanche dans la piscine d'un hôtel de Ouagadougou, dans un contexte "très alcoolisé", selon une source proche du dossier. Les victimes sont deux fillettes franco-burkinabè de trois et cinq ans.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la mère de la fillette de 3 ans serait allée se baigner dans cette piscine, où elle aurait lié conversation avec les deux soldats avant de les convier à son domicile pour boire un verre.

Selon une source proche du dosssier, l'un des deux hommes y a oublié sa caméra portative. La mère a alors visionné les images, des scènes filmées sous l'eau, et vu des attouchements auxquels l'un des soldats est soupçonné de s'être livré sur les fillettes.

Elle s'est alors rendue à l'ambassade de France pour dénoncer les faits.

- "fait divers grave" -

Le père de la fillette de 5 ans, Ben Idriss Ouédraogo, a réagi avec satisfaction à la présentation d'un des deux soldats devant la justice.

"Je vais tout mettre en oeuvre pour que le deuxième soit inculpé (mis en examen) parce que c'est une complicité. Il était au courant de ce que faisait son camarade", a-t-il cependant affirmé à l'AFP.

Les deux soldats ont été suspendus dès mardi par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Interrogés mercredi par des gendarmes français et burkinabè à Ouagadougou, ils avaient été rapatriés dans la nuit et placés en garde à vue à leur arrivée à Paris, jeudi matin.

Deux mois après les révélations sur des accusations d'abus sexuels d'enfants contre des militaires français en Centrafrique, la réaction de Paris a été instantanée et les faits immédiatement signalés aux autorités burkinabè, qui ont accepté de laisser la justice française prendre la main.

Les deux soldats des forces spéciales étaient au Burkina Faso pour participer à l'opération antiterroriste "Barkhane", lancée début août au Sahel et conduite par l'armée française.

Quelque 3.000 hommes au total sont déployés dans cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger).

Les commandos des forces spéciales, force d'élite de l'armée française dont le développement doit être privilégié dans les années à venir, sont basés à Ouagadougou.

Evoquant un "fait divers grave", le président François Hollande avait estimé jeudi, depuis Cotonou (Bénin) où il effectuait un déplacement, que l'affaire ne devait pas être "(mise) en rapport avec ce qui s'est passé en Centrafrique".

Quatorze militaires stationnés à Bangui ont été accusé de viols par six enfants de neuf à treize ans. Parmi eux, trois ont été identifiés.

Informé dès juillet 2014 de ces accusations, Jean-Yves Le Drian avait saisi la justice française et lancé une enquête interne, mais sans dévoiler l'affaire.

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