Des vérifications téléphoniques prouvent que l’intermédiaire Alexandre Djouhri, proche de Claude Guéant, a bien organisé l’exfiltration de Paris vers le Niger du dirigeant libyen Bachir Saleh, sous le coup d’un mandat et d'une notice rouge d’Interpol, en 2012. Le tout en présence de l’ancien patron des services secrets intérieurs, Bernard Squarcini.
est une exfiltration à l’ancienne, qui porte la marque des affaires d’État. Un rendez-vous improbable entre le patron d’un service de renseignement, un intermédiaire sorti de la banlieue nord de Paris et l’ancien bras droit d’un dictateur, au pied de la tour Eiffel. Comme dans un roman de John Le Carré, l’espion fait les cents pas, à l’écart. L’intermédiaire fait la navette entre l’agent et l’homme en fuite, dans les jardins du Champ-de-Mars. Des inconnus suivent à distance les pourparlers du trio.
La justice a obtenu la confirmation qu’Alexandre Djouhri, proche de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin et devenu l’un des conseillers officieux de Claude Guéant, avait bien organisé l’exfiltration de Bachir Saleh de Paris, le 3 mai 2012, en étroite coordination avec le patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini. Un rendez-vous des trois hommes à la tour Eiffel, révélé par Les Inrocks en septembre 2012 (leur enquête est à relire ici), a été confirmé par l’identification des téléphones de Djouhri, Saleh et Squarcini, et le « bornage » – la géolocalisation – de leurs appels ce soir-là....