Le président Obama prétend aller en Afrique pour souligner "l'Afrique qui marche" démocratique, celle des "institutions" plutôt que des hommes forts. C'est ainsi qu'il s'est rendu en tournée au Kenya puis en Ethiopie. Si le Kenya - pays de son père - est une démocratie encore fragile, il n'en va pas de même pour l'Ethiopie qui est au mieux un régime autoritaire. Meles Zenawi est au pouvoir depuis 1995.
Cette année selon JAI, "le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF) et ses alliés, qui dirigent le pays depuis 1991, ont remporté tous les sièges lors du scrutin de mai dernier." Un régime plus proche de la démocrature que de la démocratie connu pour ses massacres à caractère génocidaire dans l'Ogaden de 2007 à 2010. et ses nombreuses exactions sur les populations civiles en Somalie notamment à Mogadiscio.
Mais ce n'est pas la véritable raison du déplacement du président des Etats-Unis dans la région. Il est venu soutenir ses alliés américafricains qui ont envahi la Somalie en droite ligne avec les directives militaires et politiques étatsuniennes ayant balkanisé la Somalie depuis 20 ans. Face à la montée du mouvement des Tribunaux islamistes en passe d'unifier la Somalie en 2006, Bush fils puis Obama ont lancé leurs forces spéciales et leurs supplétifs africains dans la bataille pour maintenir le chaos en Somalie. Et quels sont ces supplétifs ? L'Ethiopie qui a formé la première vague de tirailleurs en Somalie. Puis elle a été ensuite renforcée par les troupes supplétives kenyanes qui occupent actuellement une partie de la Somalie dans leur lutte contre la résistance Shebab. Les Shebab ne sont rien d'autres que des résistants somaliens radicalisés issus des tribunaux islamiques qui avaient réussi à pacifier une grande partie de la Somalie en 2006 avant que l'administration Bush puis Obama lâchent leurs chiens de gardes d'Ethiopie puis du Kenya pour maintenir ce pays sous la coupe de l'Américafrique et de l'Israëlafrique avec un pseudo-gouvernement néocolonial entièrement soumis à leurs ordres.
Le Kenya fourni un contingent de soldats censé appliqué la pax americana en Somalie avec le renfort des forces spéciales US et de leurs drones patrouillant dans le ciel de la Somalie. Leur rôle est de chasser les Shebab pour imposer un gouvernement favorable aux intérêts états-uniens composés d'anciens chefs de guerre ayant participé à la destruction et à la partition de la Somalie.
Le président Obama vient donc soutenir les pays tirailleurs de l'Africom qui effectuent le sale boulot en Somalie pour le compte de l'Empire. Après le Kenya, avec lequel il partage une partie de ses racines familiales, il a donc poursuivi fort logiquement sa tournée en Ethiopie.