Le prix des sanctions françaises, alignées sur les Etats-Unis, contre la Russie auraient coûté plus de 3 milliards d'euros à la France. Selon le Canard enchaîné, Paris téléguidé par Washington aurait perdu 2.4 milliards d'euros en refusant de livrer les Mistral à la Russie créant un précédent pour les chantiers navals de Saint-Nazaire au risque d'entacher leur réputation sur le plan international. Selon Mondafrique, à cela s'ajoute près de 850 millions d'euros de perte liés à l'embargo russe sur les produits agricoles français en mesure de représailles. Soit une perte de plus de 3 milliards d'euros selon ces estimations. A ce sujet, lire l'article de Mondafrique plus bas.
Et si les saoudiens achetaient les porcs français ? Mondafrique Par Philippe Duval L'addition des sanctions économiques contre la Russie commence à être salée pour Paris. "Le Canard Enchaîné" vient d'évaluer à 2,4 milliards d'euros la facture de l'annulation de la vente des Mistral, décidée par François Hollande pour punir Vladimir Poutine de son soutien aux rebelles russophones ukrainiens. Le président français se mettant ainsi au garde à vous devant les décisions américaines, appuyées par l'Union Européenne, d'imposer des sanctions économiques à la Russie. En riposte, le maître du Kremlin avait décrété en 2014 un embargo sur les produits alimentaires européens et américains. Une catastrophe pour les producteurs de porcs, de pommes ou de poires français qui écoulaient une large partie de la production vers Moscou. Dégats collatéraux La crise qui frappe actuellement les éleveurs de cochons tricolores est la conséquence évidente de cet embargo. En 2014, la FNSEA avait évalué à 500 millions d'euros le manque à gagner. Elle vient de porter la facture à 850 millions. En y incluant, comme dans la vente des Mistral, toutes les retombées indirectes de l'embargo russe. Car la fermeture du marché russe a provoqué un effondrement du prix du porc européen qui se trouve désormais en situation de grande surproduction. Seule solution, trouver de nouveaux marchés à l'export. Quand François Hollande a des Rafale ou des Mistral à refourguer, il va faire un pèlerinage dans les monarchies du Golfe. Mais pour son cochon, c'est évidemment mission impossible. Rois fainéants De nombreuses voix s'élèvent pour demander au président français de lever unilatéralement les sanctions contre Moscou. De faire entendre une voix indépendante qui s'est tue depuis l'entrée dans l'Otan, décidée par Sarkozy. Ce qui a pour conséquence une totale inféodation de la politique étrangère française aux diktats américains. Certes, on ne peut pas donner le bon Dieu sans confession à Poutine, qui considère toujours l'Ukraine comme un pays de sa zone d'influence historique. Mais il faut aussi nous expliquer pourquoi les rois fainéants du Golfe, avec qui la France fait des affaires les yeux fermés, sans se boucher le nez, seraient, eux, des facteurs de pays et des parangons de démocratie. Dans une Europe en crise, totalement incapable de faire face à l'afflux de migrants, qui a totalement lâché l'Ukraine, justement par crainte d'une ouverture de nouvelles frontières à l'Est, il serait temps que la France s'exprime sans demander une autorisation préalable à Merkel ou à Obama. Car, pour reprendre une expression rugbystique, le cochon est dans le maïs, ça sent le roussi. Pas seulement pour l'Europe, pour les éleveurs de porc, mais aussi pour les cochons de payants français qui, au bout du compte, devront éponger près de quatre milliards d'euros de pertes, celles des Mistral perdants, celle des porcs invendus, sans compter les pommes, les poires et les scoubidous...