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Les louvoiements d'Hollande dans la crise burkinabè et les ambiguïtés de l'accord de la CEDEAO

par Sam La Touch 21 Septembre 2015, 19:49 Burkina Faso François Hollande Coup d'Etat CEDEAO France Françafrique

Les louvoiements d'Hollande dans la crise burkinabè et les ambiguïtés de l'accord de la CEDEAO

Hollande après avoir condamné mollement le coup d'Etat et déclaré que l'armée française n'interviendrait pas - ce qui a pu être vécu comme un feu orange pour les putschistes - vient de hausser le ton et de clairement intimer aux putschistes de quitter le pouvoir.

Un communiqué de l'Elysée stipule ce soir à 18h :
"Le chef de l'Etat "a appelé l'ensemble des forces impliquées dans le putsch à déposer immédiatement les armes et à rendre le pouvoir aux autorités légitimes, faute de quoi elles devraient en assumer toutes les conséquences".


Il est désormais acquis que les putschistes ont échoué et vont rendre le pouvoir. Ce qui est par contre source de tension importante au Burkina Faso est la manière dont ils vont rendre le pouvoir.

Selon les autorités de la CEDEAO, clémentes avec les pro-Comaporé - les putschistes doivent être amnistiés et leur parti (celui de l'ex-dictateur) pourra participer aux élections.

Le général Gilbert Diendéré, à la tête des putschistes, avait auparavant indiqué qu'il remettrait le pouvoir aux autorités civiles, mais à l'issue de cet accord définitif de sortie de crise, proposé par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Or c'est précisément ce que refuse catégoriquement la société civile.

"Parmi les points qui fâchent dans le plan proposé dimanche par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao): l'amnistie des putschistes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré chassé par la rue en octobre 2014." (AFP)

Pourtant Hollande soutient pleinement ces accords mais de facto cela revient à soutenir l'amnistie des putschistes et la réintégration de l'ex-parti de Compaoré.

Hollande "a indiqué que la France soutiendrait pleinement la CEDEAO pour parvenir à des élections équitables et transparentes dans les meilleurs délais" et "a confirmé que la coopération civile, financière et militaire française avaient été suspendues" et ce "jusqu’à la reprise effective de la transition, sous autorité civile". (AFP)

De fait Hollande condamne les putschistes fermement et leur demande d'appliquer l'accord de la CEDEAO (auquel la France n'est sans doute pas étrangère) mais il s'agit d'un accord somme tout assez clément pour les putschistes qui ont déclaré qu'ils rendront le pouvoir une fois l'accord signé.

Ce n'est que face à la menace d'un bain de sang dans Ouagadougou qu'Hollande a demandé qu'ils quittent "immédiatement" le pouvoir dès ce soir. Les louvoiements Hollandiens n'ont pas fait grand chose pour apaiser les tensions depuis le coup d'Etat. De sorte que François Hollande semble toujours réagir avec un temps de retard. Ainsi son communiqué demandant à Diendéré de quitter "immédiatement" le pouvoir, vient après que les forces armées burkinabè aient décidé depuis le début de l'après-midi de marcher sur Ouagadougou pour y déloger les putschistes pro-Compaoré.

Hollande dans cette affaire n'est pour le moins pas proactif mais à la traîne de l'évolution d'une situation sur le terrain qui pourrait verser dans la guerre civile.

Pour avoir l'avis de ce que pense la société civile sur le scandaleux accord de la CEDEAO soutenu par la France, lire l'article ci-dessous. De son côté, le président de la Transition Michel Kafando, s'est dit « très réservé » sur le projet de sortie de crise présenté par la médiation ouest-africaine, à l'issue de discussions menées par le Président sénégalais Macky Sall, auxquelles il dit ne pas avoir été « associé » : « Je suis très réservé sur ce projet d'accord qui laisse sans solution des problèmes de fond », a confié à RFI, le Président Kafando, ajoutant être « toujours en résidence surveillée ».

LE MAUVAIS FILM QUI SE DÉROULE SOUS NOS YEUX AU BURKINA
21 septembre 2015 par Balai citoyen  communiqués partis amis et associations - coup d’état
Yayi Boni nous avait annoncé une bonne nouvelle. La voici venue, laide et cruelle.

La CEDEAO vient de proposer un accord honteux pour sortir d’une crise qui n’existe pas. Il n y a pas de protagonistes. Il y a juste des agresseurs, des terroristes avec en face des populations civiles qui sont massacrées et qui résistent. Le peuple burkinabè est en train d’être puni pour avoir défié l’ordre établi. Les producteurs de la série de fiction, la CEDEAO, le syndicat mafieux des chefs de l’État et autres francs-maçons veulent remettre en scelle le conglomérat de la conspiration des initiés.

Ils encouragent la prise d’otage du peuple par la milice RSP avec à sa tête le général décoré de la légion d’honneur par Sarkozy en 2008. Pour eux, le Burkina d’impunité, de corruption généralisée doit renaitre sur les cendres du Burkina des hommes intègres, du Burkina de Sankara.

Macky Sall et Yayi Boni retournent chez eux peinard, mission d’enfumage accompli tandis que notre président et son premier ministre sont toujours aux mains des preneurs d’otage. Le RSP est toujours bien en place et il n’a même pas été proposé de le mettre au moins sous le commandement direct de l’État Major général des armées.

Macky Sall et Yayi Boni n’ont rien dit sur les morts qui s’entassent à la morgue ni sur les dizaines de blessés graves entassés dans les couloirs de Yalgado et qui manquent de tout.

Le Général Diendéré qui joue bien son rôle exige et obtient une redistribution des cartes, l’impunité totale et une restauration du système déchu. Tout ceci dépassé le petit soldat criminel et tortionnaire du RSP. Il est juste un pion dans ce jeu où les maitres de l’ombre avaient d’ores et déjà pris une grande avance sur nous en planifiant durablement le fonctionnement et le format de nos États africains.

Si on y prend garde, bientôt, plusieurs de nos concitoyens vont finir par accepter le nouveau "deal" comme étant un moindre mal sans se rendre compte du retour en arrière progressif vers le régime déchu par l’insurrection populaire.

Bientôt des leaders religieux et coutumiers, façonnés par Blaise Compaoré risquent de nous demander d’accepter de pardonner, bla bla bla que « A cause de Dieu, de la Paix ... » oubliant que ces terroristes sont allés tirer chez le Mogho Naba et ont martyrisé des résistants à l’hôtel Laico sous les yeux de diplomates.

En réalité, il ne s’agit pas seulement de déguerpir Diendéré et son RSP qui ne sont que des taupes au service d’une organisation transfrontalière globalisée et plus sophistiquée. Ce dont il s’agit à terme, pour les démocrates et les patriotes africains, c’est de détruire la secte de la conspiration des initiés de l’accaparement qui est au cœur de nos appareils d’État.

Mais pour cela, il faut nécessairement mettre un terme à ce mauvais film produit par la CEDEAO avec comme metteur en scène Macky Sall et Yayi Boni et d’autres acteurs et figurants au Boubou brodé et costume cravate payés chers pour jouer leur rôle.

Nous ne devons plus être des figurants et des pions. Nous devons anticiper les coups d’avance.

Nous devons faire du Burkina Faso, le tombeau de l’impérialisme.

EN AVANT POUR LA RÉSISTANCE ...

LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS ...
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