Des religieux saoudiens appellent au jihad contre la Russie en Syrie Par Eléonore Abou Ez Politis
Une cinquantaine de religieux saoudiens ont appelé les pays arabes et musulmans à soutenir les acteurs du «jihad» en Syrie contre le pouvoir de Bachar al-Assad et ses alliés russe et iranien.
Le communiqué mis en ligne lundi 5 octobre 2015 par l’Union International des Oulémas musulmans ne prête pas à équivoque. «Nous appelons la Oumma (Nation) à refuser l’intervention russe en Syrie en apportant un soutien moral, politique et militaire à la révolution du peuple syrien».
L’appel est signé par plus de 50 religieux saoudiens dont des figures du mouvement islamiste.
Ces oulémas, qui ne sont pas affiliés aux autorités saoudiennes, comparent l’intervention russe à l’invasion de l’Afghanistan par l’armée soviétique en 1979.
Que pense Ryad ?
L’appel lancé à partir de Doha au Qatar fait écho à la position saoudienne. Ryad a déjà dénoncé le déclenchement, le 30 septembre 2015, de l’intervention de l’aviation russe en Syrie en soutien au régime de Bachar al-Assad. L’Arabie Saoudite comme le Qatar sont les principaux soutiens de la rébellion qui combat le président syrien depuis 2011.
La guerre Sainte
L’appel à la «guerre sainte» lancé par les religieux saoudiens rejoint aussi celui du clergé officiel saoudien qui a déjà qualifié la guerre civile en Syrie de jihad.
Ryad a néanmoins toujours interdit à ses ressortissants de participer aux combats en Syrie.
Les oulémas islamistes se gardent bien de ne pas contredire ouvertement la ligne du royaume wahhabite. Ils n’appellent pas nommément les Saoudiens à combattre aux côtés de «leurs frères syriens» mais demandent un soutien militaire à l’opposition face à l’intervention russe qualifiée de «croisade chrétienne orthodoxe en terre d’islam».
Hasard du calendrier ou coordination délibérée, le jour même, une quarantaine de groupes rebelles syriens dont l’Armée syrienne libre (ASL), soutenue par les Occidentaux, ont appelés à la formation d’une alliance régionale pour lutter contre «l’occupation russo-iranienne de la Syrie».