C’est décidé : on va positiver ! En raisonnant non pas pas l’absurde mais en montrant les bienfaits d’une agriculture SANS Monsanto ….. !
Jugez plutôt : si le Salvador a délibérément choisi de s’affranchir – dans tous les sens du terme – des grandes multinationales semencières et phytosanitaires … cela ne semble pas lui porter préjudice en terme de productivité pour ses récoltes !! Loin s’en faut !
En abandonnant le Roundup de Monsanto et en favorisant la culture de graines locales, le pays a au contraire considérablement amélioré son système agricole, si l’on en croit le site Natural Society.
Rappelons tout d’abord qu’il y a deux ans, le Salvador votait l’interdiction de 53 produits phytosanitaires à usage agricole. Ce pays important producteur de café, coton, maïs et canne à sucre retirait notamment ainsi du marché local le fameux Roundup (au glyphosate), récemment classé “cancérogène probable” par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé).
Auparavant, en vue de protéger le patrimoine semencier du pays et assurer la production agricole, le gouvernement de l’ancien président Mauricio Funes lançait en 2011 le Plan pour l’agriculture familiale (FAP). Destiné à quelque 400 000 familles d’exploitants, ce plan visait à revaloriser les semences locales et émanciper les petits producteurs des industriels des biotechnologies et de leurs OGM.
Alors en crise, le système agricole était majoritairement dépendant des semences hybrides commercialisées par Monsanto, Pioneer et autres multinationales de même ordre. Selon le site d’information The Seattle Globalist, avant la mise en œuvre du FAP, 75 % du maïs et 85 % des haricots étaient importés … Pire encore : les plantes cultivées sur le territoire étaient majoritairement issues de graines OGM stériles, non adaptées aux territoires et à leurs particularités … contraignant les agriculteurs à faire appel aux intrants chimiques.
Prenant le taureau par les cornes et souhaitant résolument s’affranchir de ce cercle vicieux infernal, l’État du Salvador a alors investi plus de 18 millions de dollars pour pouvoir livrer 400 000 exploitants en maïs H-29, développé par le Centre national de la technologie agricole et forestière (CENTA). Notons que cette somme représenté l’équivalent de 45 dollars par exploitant, ou seulement 2,85 dollars pour chacun des 6,3 millions de Salvadoriens.
Le maïs présente l’avantage d’être une variété locale, mieux adaptée aux terres salvadoriennes et plus résistantes à la sécheresse.
Reste tout de même que si le Salvador s’est détourné des grands groupes internationaux spécialisés dans les biotechnologies, des questions demeurent quant à la pérennité du Plan agricole du pays. Car le maïs H-29, bien que produit localement, est une variété hybride. Il a beau être mieux adapté au territoire du Salvador et nécessiter l’usage de moins d’intrant, il n’en est pas moins stérile.