Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Centrafrique. Selon le Washington Post, les Séléka collaborent avec les forces spéciales US ; François Hollande soutient le dictateur Déby ex-parrain des Séléka

par Sam La Touch 7 Octobre 2015, 21:03 Centrafrique USA France Françafrique Américafrique Seleka Armée US Collaboration Articles de Sam La Touch

Centrafrique. Selon le Washington Post, les Séléka collaborent avec les forces spéciales US ; François Hollande soutient le dictateur Déby ex-parrain des Séléka

La semaine dernière, le Washington Post a rapporté que les forces spéciales étatsuniennes avaient mis en place une base militaire dans la forêt vierge du nord-est de la République centrafricaine (RCA), où la milice Séléka a son fief. Selon le Post, «Le Pentagone n'avait pas divulgué précédemment qu'il coopérait avec la Séléka et obtenait des renseignements des rebelles. L'arrangement a permis aux troupes étatsuniennes d'agir à leur guise».

L'objectif affiché de l'armée étatsunienne est soit disant de traquer un célèbre seigneur de guerre, Joseph Kony, qui dirige une guérilla connue sous le nom de la Lord Resistance Army (LRA). Kony et sa LRA sont soupçonnés d'être responsables d'atrocités de masse et du recrutement d'enfants soldats.

Originaire de l'Ouganda, Kony et sa LRA ont acquis une certaine notoriété lorsqu'une ONG étatsunienne Invisible Children a publié une vidéo il y a près de quatre ans pour faire connaître les violations des droits de l'homme commises par le groupe. Avec diverses célébrités étatsuniennes approuvant la vidéo, le président des Etats-Unis, Barack Obama, a pris ce prétexte pour envoyer des forces spéciales dans quatre pays africains avec la mission de traquer Kony et ses complices. Ces pays comprennent l'Ouganda, le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine.

Jusqu'ici, Kony a échappé à toute arrestation, même si Washington a placé une prime de 5 millions de dollars sur sa tête. Il est soupçonné d'être caché dans une zone de la forêt vierge chevauchant les frontières des quatre pays africains où les forces spéciales étatsuniennes opèrent. Le terrain est touffu avec peu de routes et il est difficile de couvrir une zone de la taille de la Californie.

"Imaginez la recherche de 200 criminels dans une zone de la taille de la Californie dans la forêt vierge", a déclaré le Post citant un officier de l'armée étatsunienne. "Entre les braconniers, le commerce de l'ivoire et la LRA, vous ne savez pas qui est qui."

Dans cette traque de l'insaisissable chef de guerre Joseph Kony et sa LRA, l'armée US se tourne vers la milice Séléka pour obtenir des "renseignements".

Mais, le lien avec les milices de la Séléka provoquent une certaine inquiétude parmi les troupes étatsuniennes sur le terrain. Ceci parce que la Séléka a acquis une réputation d'atrocités similaire à celle de Kony et de la LRA, y compris le meurtre de civils, le viol des femmes et le recrutement des enfants soldats dans leurs rangs.

Le Post relate que : "Selon des responsables militaires étatsuniens, les troupes US à Sam Ouandja [la base située dans la forêt vierge au nord-est de la RCA] se réunissent régulièrement avec les dirigeants de la milice de la Séléka, obtient ainsi des renseignements des rebelles et parfois fournit des soins médicaux aux miliciens de la Séléka." L'article ajoute : "La coopération est un sujet sensible. Le Pentagone ne publie pas ses rapports avec la Séléka et a refusé de commenter en détail ses actions".

La réticence du Pentagone à "faire la publicité de ses rapports" n'est guère surprenante. En 2013, l'organisation Human Rights Watch a révélé le règne de terreur mené par les Séléka en République centrafricaine, y compris la façon dont ses forces ont "détruit de nombreux villages ruraux, pillé le pays à une vaste échelle et ont violé des femmes et des filles."

Sans compter que les milices de la Séléka ont été armées par le dictateur tchadien Idriss Déby avec le soutien de la France tandis que récemment le "chef de guerre" François Hollande a poussé la marionnette Déby a reprendre la main dans le calendrier électoral du Centrafrique en l'invitant à l'Elysée. De même, la France de son côté a également soutenu les milices anti-Balaka tandis que la présidente par intérim, Samba-Panza, installée par la France refuse que l'armée centrafricaine soit reformée. Une guerre civile ininterrompue alimentée par la France et les Etats-Unis pour un chaos programmé et perpétuel comme en Somalie ?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page