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La gauche israélienne sort enfin son racisme du placard (Dissident Voice)

par Dissident Voice 2 Novembre 2015, 18:08 Israël Racisme Netanyahu Gauche Politique Colonialisme Sionisme

La gauche israélienne sort enfin son racisme du placard (Dissident Voice)
La gauche israélienne sort enfin son racisme du placard
Dissident Voice

Traduit de l’anglais par OM pour Investig’Action

Actuellement, peu pensent que Netanyahu puisse changer ses positions de droite. Cependant, beaucoup continuent de se demander si la gauche israélienne exercera pour de bon son influence.

Il y a beaucoup de spéculations autour du leader de l’opposition, Isaac Herzog, chef du parti de l’Union Sioniste, quant à savoir s’il pourrait persuader le gouvernement de Netanyahu et l’encourager vers la paix.

Cependant, une vérité plus profonde sur la gauche israélienne fut révélée ce mois-ci par l’introduction d’un projet de loi draconien sur le terrorisme. La mesure, appelée “sauvagement autoritaire” par un analyste israélien, permet au gouvernement de définir n’importe quel groupe lui déplaisant d’organisation terroriste, y compris les groupes civils.

Offrir un support immatériel, comme un “like” sur Facebook, pourrait vous faire atterrir en prison pour 3 ans. “Encourager la terreur”, même involontairement (disons par exemple en vendant une voiture qui serait utilisée plus tard dans une attaque) pourrait vous valoir 30 ans.

C’est sans surprise que Netanyahu et ses alliés de droite se sont ralliés à cette législation. Toutefois, la supposée Union Sioniste de centre gauche en a fait de même.

Seul un maigre nombre de législateurs arabes se sont opposés au projet de loi. Ceux qui seront plus tard principalement visés par cette proposition seront les 1.5 million de citoyens palestiniens d’Israël, soit un cinquième de la population, ainsi que les Palestiniens dans les territoires occupés.

Ces députés arabes ont ensuite réprimandé la gauche israélienne. Jamal Zahalka a accusé ses soi-disant partenaires d’être « la source de tout racisme » en Israël.

Une icone des jeunes socialistes, Stav Shaffir, qui a emmené les protestations pour la justice sociale avant de devenir député de l’Union Sioniste en 2013, fit l’objet d’un mépris particulier.

Elle avait encore une fois failli à se montrer reconnaissante envers Zahalka alors que leurs chemins s’étaient régulièrement croisés. « Ceux d’extrême droite sont au moins humain, ils vous disent bonjour et vous sourient » avait-il remarqué.

Beaucoup d’Israéliens le prenaient pour un démagogue. Cependant, son jugement d’une gauche hypocrite est largement partagé par les Palestiniens en Israël et dans les territoires occupés (cela, pour de bonnes raisons). L’erreur de l’industrie de la paix fut de supposer qu’il existât un système politique clairement défini en Israël, de la droite vers la gauche, avec les positions de ces derniers, favorisant les droits de l’Homme et la paix. En fait, contrairement à ce qui est perçu à l’étranger, les Palestiniens font souvent remarquer qu’à d’autres égards et en nuançant, Netanyahu leur a souvent offert plus que ses prédécesseurs de centre gauche.

Sa politique de “paix économique” (probablement mieux caractérisée de pacification) avait au moins démantelé les centaines de postes de contrôle qui étouffèrent pendant une décennie la vie quotidienne des Palestiniens occupés. Ces dernières années, il a même ouvert de petits segments économiques à la minorité palestinienne.

Ce n’est pas sur la question de la justice pour les Palestiniens que s’opère un schisme entre la gauche et la droite israélienne. Il se trouve dans la détermination de cette dernière à colporter la peur et, alarmée par sa propre rhétorique, dans un élan désespéré, de se couvrir d’une couverture confortable de régulations anti-démocratiques.

Cette différence est cependant plus superficielle qu’il n’y parait. Le projet de loi sur le terrorisme par exemple est conçu pour remplacer les dispositions d’urgence des Britanniques et immédiatement adoptées par les pères fondateurs « gauchistes » d’Israël.

Ces régulations opéraient dans l’ombre et furent difficiles à récuser devant les tribunaux. La nouvelle loi de l’épouvante démontre au moins le caractère médiéval du système défensif d’Israël.

Il fait partie d’un modèle. L’une des premières lois de Netanyahu avait efficacement confiné la vaste minorité palestinienne dans des centaines de communautés rurales. La version israélienne de l’Apartheid, hurlaient les gros titres.

Largement négligé fut le fait que ces comités d’enquêtes furent montés par les pères fondateurs d’Israël et silencieusement dominés par le mouvement communiste kibboutz pendant des décennies.

Netanyahu ne faisait simplement que mettre dans les codes une pratique de longue date. Il en fit de même avec la pierre angulaire de sa législation définissant Israël comme la nation qu’elle est (celle du peuple juif) plutôt que celle de ses propres citoyens.

Les critiques l’ont accusé de chauvinisme éthique outrageux, ignorant le fait que la loi ne changera pas le statut légal de la minorité palestinienne. Le projet de loi ne fait que consolider le fatras des pratiques législatives et administratives établies durant les premières années d’Israël pour s’assurer d’une citoyenneté de seconde zone pour les Palestiniens.

En fait, Netanyahu pourrait rendre service aux palestiniens en rendant plus visibles les fondations racistes de l’état et ses politiques d’occupation. Pour Zahalka et d’autres leaders palestiniens, il est plus simple de combattre une Israël qui devient de moins en moins sophistiquée, de moins en moins capable de cacher ses objectifs primordiaux. Cela parait plus hideux, non pas parce que les choses s’empirent, mais parce qu’elles sont finalement dévoilées au grand jour.

Le glissement populaire vers la droite en Israël signifie que même la gauche ne peut plus se permettre de taire son racisme. C’est pourquoi il est grand temps pour la communauté internationale d’admettre qu’il n’y a pas de possibilité de voir Israël devenir, qu’elle soit de gauche ou de droite, un partenaire pacifique. Pendant que la gauche perd la bataille des votes au profit de Netanyahu et de la droite, apporter un soutien aux droits des Palestiniens et à la paix (ou même sourire à un député arabe) implique simplement un trop lourd coût.

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